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La Trilogie de la guerre de Roberto Rossellini (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Paisa

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5).

Synopsis :

Rome, ville ouverte : Rome, hiver 1944. Un ingénieur communiste, Giorgio Manfredi, tente d'échapper aux Allemands qui occupent la ville. Il se réfugie chez un ami dont la fiancée, Pina, le met en contact avec le curé de la paroisse Don Pietro. Mais la maîtresse de Manfredi va tous les dénoncer aux Allemands.

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Païsa : lors du débarquement en Sicile, des soldats américains sont guidés par une jeune Italienne. À Naples, un Noir se fait voler ses chaussures par un gamin dont il découvre la misère. Déambulant dans Rome, un GI accepte d'être conduit chez une prostituée dont il découvre qu'elle n'est autre que la jeune fille dont il vient de tomber amoureux. À Florence, dans la ville coupée en deux, une infirmière anglaise tente de rejoindre un partisan en traversant l'Arno. Un prêtre, un pasteur et un rabbin sont hébergés dans un couvent franciscain de Romagne. Des parachutistes et des maquisards sont massacrés dans les marais pontins...

Allemagne, année zéro : En 1945. L'Allemagne nazie a capitulé devant les armées alliées. Berlin n'est plus qu'un champ de ruines fumantes. Edmund Koehler, un garçon de 12 ans, parcourt les décombres à la recherche d'un peu de nourriture avant de rentrer dans l'immeuble à demi effondré où sa famille a trouvé un refuge précaire. Son père, malade, s'enferre dans ses souvenirs. Son frère aîné, Karl, ancien nazi, vit traqué. Sa sœur, Eva, tente de subvenir aux besoins des siens par des ménages et en fréquentant l'occupant. Au milieu de cette ambiance de fin du monde, le petit garçon sans repère tente de s'en créer de nouveaux, fuyant toujours un peu plus la terrible réalité…

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• Titre français : Rome, ville ouverte - Païsa - Allemagne, année zéro
• Titre original : Roma città aperta - Paisà - Germania anno zero
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre, drame
• Année : 1945, 1946, 1948
• Réalisation : Roberto Rossellini
• Casting : (1) Aldo Fabrizi, Anna Magnani, Marcello Pagliero, Maria Michi (2) Carmela Sazio, Robert Van Loon, Maria Michi, Harriet Medin (3) Edmund Moeschke, Ernst Pittschau, Ingetraud Hinze
• Durée : 1 h 42 mn 52 - 2 h 05 mn 57 - 1 h 13 mn 08
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique multilingue (italien, anglais, allemand, français)
• Bonus : présentation du film par Roberto Rossellini, (1963, 3 mn 19, 3 mn 05, 3 mn 42) - entretien avec Renzo Rossellini, fils de Roberto Rossellini, et Stéphane Roux documentaliste-historien sur le cinéma italien (2017, 12 mn 38, 14 mn 46, 9 mn 39) - analyse du film par Mathieu Macheret (2017, 22 mn 08, 22 mn 35, 22 mn 08) - Il était une fois Rome ville ouverte (2006, 52 mn 53) - Rossellini vu par Rossellini (1952, 62 mn 24)
• Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Rome, ville ouverte Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Tourné dans la capitale italienne à peine libérée de l’occupation nazie, Rome, ville ouverte est considéré comme un des films fondateurs, avec ceux de Luchino Visconti et de Vittorio de Sica, du cinéma néo-réaliste. Pourtant à écouter son fils Renzo (cf., supplément), le tournage en décors réels, rues de la cité et appartements de connaissances, (car Cinecitta détruite sert d’abri aux réfugiés) avec des bouts de pellicule 35 mm achetés aux photographes, le choix de l’éclairage naturel, le son rajouté au montage et la participation d’acteurs non mussoliniens soit à contre-emploi, avec le comique Aldo Fabrizi, soit inconnu comme la jeune non professionnelle Anna Magnani, ne sont que le résultat de contraintes dues aux circonstances et non à une volonté esthétique délibérée ! Roberto Rossellini réalise un film grave sur la résistance italienne au moment où Rome est déclarée « ouverte » le 16 août 1943 à la chute du régime de Mussolini. Le scénario co-écrit avec Sergio Amidei en juin 1944 est inspiré de personnages authentiques mais la noirceur des évènements sera tempérée par quelques scènes plus réjouissantes dues au talent de Federico Fellini et d’Alberto Consiglio. Utilisant les maigres moyens financiers à sa disposition, le cinéaste recrute de vrais prisonniers de guerre allemands et de nombreux « non acteurs » dont la participation intensifie l’aspect naturaliste de l’intrigue. Cette apparence documentaire, qui ne plaira pas à la production, assurera l’immense succès du film en Italie puis aux USA et dans le monde. Malgré les difficultés de tournage, Rome, ville ouverte est film bouleversant aux multiples séquences dramatiques poignantes interprétées avec intensité. Si la mise en scène est classique, ce film doit être vu autant pour sa valeur de témoignage historique que pour sa place dans l’histoire du cinéma !

Païsa Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

Juste après Rome, ville ouverte, Roberto Rossellini réalise Païsa (« italien » en langage populaire d'identification aux USA), le second volet de sa trilogie de la guerre. Co-écrit avec plusieurs scénaristes, dont Sergio Amidei et Federico Fellini, le film a pour ambition de dépeindre plusieurs facettes de l’Italie durant la progression de l’armée américaine entre le débarquement en Sicile et l’arrivée dans le delta du Pô. Ne pouvant évoquer cette libération progressive (1943-1944) à travers une seule fiction narrative, le cinéaste a choisi le principe du film à épisodes subdivisé en six histoires d’égale durée et plus ou moins tragiques. Les restrictions d’après-guerre le contraignent à adopter les mêmes principes que dans son opus précédent et que l’on qualifie aujourd’hui de néo-réalisme : le tournage quasi documentaire en décors réels avec une équipe réduite et sans prise de son directe, le recrutement d’acteurs non professionnels locaux, l’improvisation. Plus encore que Rome, ville ouverte, ce film est aujourd’hui considéré comme le chef-d’œuvre néo-réaliste. Chaque segment présente des destins individuels ancrés dans des régions italiennes différentes et vécus par des personnages représentatifs. Avec le profond humanisme qui le caractérise Roberto Rossellini nous invite à partager les joies et les souffrances de tout un peuple meurtri par la guerre : communication complexe entre une jeune sicilienne et un soldat, découverte de la misère dans un bidonville de Naples, désillusion d’un GI comprenant comment la jeune romaine aimée survit, déchirement des familles à Florence, rencontre singulière entre religieux de diverses confessions, vie austère et aquatique au sein des marais pontins… Autant de prétextes pour filmer la réalité crue d’une humanité soumise aux conséquences d’un conflit dont le cinéaste ne montrera presque pas les épisodes guerriers mais les répercussions collatérales sur le sort des populations : pour Roberto Rossellini la guerre, loin d’être une simple confrontation militaire, est avant tout une sorte de maladie qui ronge les rouages de la société et où toutes les actions, loin d’être héroïques, sont souvent dictées par des inquiétudes personnelles égoïstes. Cette formidable étude aux allures de documentaire filmée quelques mois après les évènements constitue en outre un témoignage exceptionnel sur l’état réel du pays après la libération. Exceptionnel.

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Allemagne, année zéro Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

Troisième volet consacré à la guerre, Allemagne, année zéro a été réalisé par Roberto Rossellini après la mort de son fils Romano auquel le film est dédié. Cet événement a profondément marqué le cinéaste dont le chagrin s’exprime aussi à travers ce portrait d’un jeune allemand confronté à la misère et à la faim dans le champ de ruines qu’était devenue Berlin à la fin de la guerre. Préparé à Paris (le scénario de 15 pages est tapé par Marlène Dietrich), filmé sur place à Berlin, quelques mois après la libération, ce film (comme les précédents) est tout aussi poignant par son sujet fictionnel, sur une idée de Basilio Franchina scénarisé par Roberto Rossellini et Max Colpet, que par le témoignage glaçant de ses images : le gamin Edmund ne cesse de déambuler dans des rues jonchées de détritus et de circuler dans des immeubles éventrés ; une séquence, avec les soldats alliés, est d’ailleurs tournée dans les ruines de la Chancellerie du Reich. Reprenant les méthodes de ses deux opus italiens, le cinéaste filme son récit - pour les extérieurs - en décors réels (on imagine les difficultés du tournage dans une ville dévastée et affamée) avec des acteurs non professionnels, deux caractéristique du néo-réalisme dont ce film est un parfait exemple. Le souhait du réalisateur (cf., supplément) était de montrer de l’intérieur l’influence pernicieuse de l’idéologie nazie et la tragédie résultant de la contradiction de cette éducation avec la morale dans l’esprit d’un innocent. Ce drame bouleversant, qui condamne implicitement les racines du conflit, met en scène des protagonistes peu nombreux, Edmund, sa famille et les colocataires, l’instituteur nazi, qui représentent symboliquement la nation allemande : comme dans ses deux autres films de guerre, Roberto Rossellini cristallise le drame national en s’intéressant au sort de quelques individus. Profondément humaniste, le cinéaste, ébranlé par son drame familial, choisit ici de décrire, avec une distance et une efficacité assumées, le destin d’un jeune garçon : cet être candide témoigne de la cruauté de la manipulation idéologique qui semble n’avoir pas disparue avec la capitulation. Un très grand film qui ne laisse pas indifférent.

 

 Blu ray coffret Trilogie de la guerre

Commentaire technique

 

Rome, ville ouverte
La restauration numérique a été réalisée à partir des pistes audios et des négatifs originaux sur pellicule à grains fins préservée au CSC - Cineteca Nazionale. Le travail de restauration a été effectué par la Cineteca di Bologna et la CSC - Cineteca Nazionale au laboratoire L’Immagine Ritovata en 2013.

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Image : copie HD, bonne définition mais précision variable suivant les plans, granulation modérée, bon contraste, gamme de gris équilibrée, noirs denses, défauts imperceptibles
Son : mixage monophonique italien postsynchronisé, bonne dynamique, souffle réduit, pas de distorsion

Païsa
La restauration numérique 4K a été réalisée à partir du négatif original conservé à la CSC - Cineteca Nazionale. Le travail de restauration a été effectué par la Cineteca di Bologna et la CSC - Cineteca Nazionale au laboratoire L’Immagine Ritovata en 2013.

Image : copie HD, assez bonne définition, précise sur les plans moyens, quelques défauts sur les images d’archives, bon contraste, noir et blanc assez équilibré, pas de dégâts majeurs
Son : mixage monophonique italien clair et équilibré, pas de distorsion, léger bruit de fond, spectre limité

Allemagne, année zéro
La restauration numérique de la version allemande a été réalisée à partir des meilleurs éléments disponibles constitués par un ensemble de négatifs de deuxième génération conservés à la Cinecittà Digital Factory et au CSC de la Cineteca Nazionale. La restauration a été effectué en 2013 par la Cineteca di Bologna et le CSC - Cineteca Nazionale au laboratoire L’Immagine Ritovata en 2013.

Image : copie HD, définition variable suivant les sources, grain plus ou moins marqué, contraste variable, noir profonds, échelle de gris plus ou moins homogène selon les séquences, défauts nettoyés mais certains passages très fatigués
Son : mixage monophonique allemand clair, spectre limité, souffle constant mais pas gênant, pas de distorsion

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb
Rome, ville ouverte : http://www.imdb.com/title/tt0038890/
Païsa : http://www.imdb.com/title/tt0038823/
Allemagne, année zéro : http://www.imdb.com/title/tt0039417/

 

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