Coffret Marx Brothers : indispensable (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5).
Synopsis :
Noix de coco : l'hôtel Cocoanut ne fait plus recette. Le patron invente mille prétextes pour ne pas payer ses salariés, et tente même de vendre aux enchères des terrains marécageux. Deux escrocs débarquent à l'hôtel. Un vol de bijoux va semer la panique...
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L'Explorateur en folie : à son retour d'une expédition en Afrique, le célèbre explorateur Geoffrey T. Spaulding est convié à passer le week-end dans la demeure de la richissime Mme Rittenhouse. De nombreux invités sont présents. Rapidement, le week-end dégénère...
Monnaie de singe : passagers clandestins sur un paquebot de luxe, les Marx Brothers sont poursuivis par le capitaine du navire, bien décidé à les mettre aux fers. Deux d'entre eux sont engagés par un gangster qui se trouve à bord. Son rival recrute les deux autres. Un vent de folie gagne la croisière…
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Plumes de cheval : Quincy Adams Wagstaff est nommé président d'une célèbre université Ses méthodes sont pour le moins inhabituelles. Il souhaite mettre sur pied une équipe de football capable de battre enfin l'université rivale. Tous les moyens seront bons pour parvenir à ses fins.
La Soupe au canard : le petit État de Freedonie traverse une crise économique. La richissime Mme Teasdale accepte de renflouer les caisses à une condition: son ami Rufus T. Firefly doit être nommé premier ministre. La politique mise en œuvre par Firefly est délirante, adoptant les mesures les plus incohérentes.
• Titre français : Noix de coco - L'Explorateur en folie - Monnaie de singe - Plumes de cheval - La Soupe au canard
• Titre original : The Cocoanuts - Animal Crackers - Monkey Business - Horse Feathers - Duck Soup
• Support testé : blu-ray
• Genre : comédie
• Année : 1929, 1930, 1931, 1932, 1933
• Réalisation : (1) Robert Florey et Joseph Santley (2) Victor Heerman (3, 4) Norman Z. MacLeod (5) Leo McCarey
• Casting : Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Gummo Marx (1) Oscar Shaw, Mary Eaton, Cyril Ring (2) Lilian Roth, Margaret Dumont (3) Harry Woods, Thelma Todd (4) Thelma Todd, David Landau (5) Margaret Dumont, Raquel Torres, Louis Calhern
• Durée : 1 h 33 mn 39 - 1 h 37 mn 15 - 1 h 17 mn 50 - 1 h 07 mn 16 - 1 h 08 mn 52
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,20 (1-3) - 1,37/1 (4-5), noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais (tous), français (2, 4, 5)
• Bonus : présentation du film par Yves Alion (12 mn 01, 10 mn 10, 11 mn 33, 11 mn 06, 12 mn 33) - la passion du burlesque, entretien avec Eric et Ramzy (14 mn 46) - Sam Marx figurant d’un jour (0 mn 42) - entretien inédit avec Patrice Leconte (2017, 25 mn 14) - livre « La fête des fous » de Christophe Chavdia (170 pages)
• Éditeur : ESC Editions et Rimini Editions
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Commentaire artistique
Noix de coco Note artistique : (3/5)
En 1925-1926 les Marx Brothers triomphent à Broadway dans la comédie musicale « The Cocoanuts » dont le livret est de George S. Kaufmann et la musique d’Iving Berlin. Le succès du spectacle incite la Paramount à proposer aux quatre frères d’en tirer un film parlant, Noix de coco, qu’ils vont interpréter en compagnie de leur partenaire de scène, Margaret Dumont, et qui sera réalisé par Robert Florey et Joseph Santley. Ce premier long-métrage, version sérieusement raccourcie de la comédie musicale originale, a été tourné en studio et apparaît aujourd’hui très factice ; à l’aube du cinéma parlant, les caméras « insonorisées » sont des monstres peu propices aux mouvements : le film conserve constamment un aspect statique très théâtral avec des cadrages passablement étriqués. Le récit alterne des purs moments de comédie musicale (notamment des vues aériennes de ballets qui annoncent les fameuses séquences réglées par Busby Berkeley) et des scènes au comique surréaliste assuré par les frères Marx. Dès ce premier opus la personnalité de chaque frère possède déjà ses caractéristiques même si dans ce film la première place revient à Groucho au verbiage inénarrable tandis que Chico et Harpo nous régalent de leurs talents burlesques et de leur art de musicien, l’un au piano, l’autre à la harpe. Le dernier des frères, Zeppo, se contente de faire de la figuration tandis que Margaret Dumont assume avec vitalité son rôle de faire-valoir. Bien que le film accuse son âge et manque de cohérence, le génie des frères Marx est à l’œuvre : appliquant des recettes testées sur scène, ils inaugurent ce style inimitable qui sera leur marque de fabrique, alliant l’absurde et le dialogue à tiroir et faisant peser sur l’intrigue un savoureux vent de folie destructrice. Ne pas manquer la séquence des chambres d’hôtel et des portes qui claquent…
L'Explorateur en folie Note artistique : 
(3,5/5)
Tout comme Noix de coco, leur film précédent, L’Explorateur en folie est adapté d’une comédie musicale de Broadway où triomphaient les Marx Brothers. Réalisé par Victor Heerman, connu pour son activité de scénariste, cette comédie présente les mêmes caractéristiques : tournage statique un peu comme une captation de spectacle, manque d’homogénéité dans le semblant d’intrigue dont l’action est ponctuée de chants et de danses assez discrètes, couple de tourtereaux sans grand relief, délire total des quatre frères qui, tout en torpillant allégrement le récit, accentue le style qui les caractérise individuellement… L’ineffable victime burlesque est, à nouveau, incarnée par l’excellente Margaret Dumont qui possède toute la constance pour subir le flot dévastateur des plaisanteries des frères, notamment le discours hallucinant de Groucho jouant un explorateur surréaliste. Ses deux filous de frères Harpo et Chico ne cessent de multiplier les gags absurdes et récurrents (jambe et pardessus de Harpo) et nous prodiguent, encore une fois, leur prestation musicale (piano et harpe) au brio mémorable. Le souffle anarchiste que la fratrie projette sur la comédie en se moquant les codes et des valeurs prônées par une certaine classe sociale s’exprime par un jeu savant d’improvisations (répétées sur scènes avant tournage), de dialogues délirants aux sous-entendus sans concession et de gesticulations en tout genre qui tranchent avec la gravité des autres protagonistes dans cette histoire de substitution improbable de tableaux. Cynique et irrespectueuse, cette seconde comédie, malgré une réalisation sans grand génie, offre quelques scènes d’anthologie qui valent le détour.
Monnaie de singe Note artistique : (4,5/5)
En 1931 les Marx Brothers, dirigés par Norma McLeod, sont les protagonistes de leur premier « vrai film hollywoodien » avec un budget adéquat. Ce n’est plus un film adapté de leur show à Broadway mais une œuvre avec un scénario original dont l’intrigue est divisée en deux parties : la première sur un paquebot transatlantique ralliant New York, la seconde à terre s’achevant dans une grange… Plus encore que dans leurs deux premiers opus, les frères laissent aller leur imagination débridée qui se solde par un ton burlesque totalement absurde et un torpillage constant de la narration. Outre les mimiques et gesticulations qui caractérisent les quatre frères ainsi que deux séquences privilégiées où Harpo et Chico nous offrent un petit concert désopilant sur leurs instruments respectifs (harpe et piano), cette comédie loufoque menée tambour battant est prétexte à de savoureux calambours et de jeux de mots, surtout de la part de Groucho et de Chico, hélas difficilement traduisibles : seuls les anglophones experts pourront apprécier la subtilité vertigineuse des dialogues (inutile de dire que la VF est une ineptie). Néanmoins les spectateurs français seront plus sensibles, dans la scène du passage de l’immigration, à l’imitation de l’accent franchouillard de Maurice Chevalier (alors une star outre-Atlantique) par les frères ayant « trouvés » son passeport, Harpo faisant une interprétation en play-back à l’aide d’un disque du chanteur ! Tout le film baigne dans ce comique si particulier des Marx Brothers, qui selon les sensibilités rebute ou fascine, champions du délire visuel et du non-sens. Avec cette comédie, leur art comique surréaliste est désormais parfaitement maitrisé : un vrai régal !
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Plumes de cheval Note artistique : (3/5)
Plus court que le leur film précédent mais tout aussi délirant, Plumes de cheval possède une vague intrigue organisée en deux temps, l’arrivée des frères Marx à l’Université de Huxley, où seul Zeppo est étudiant (et joue le rôle du fils de Groucho devenu le président !) et une partie de football américain. Les divers scénaristes ont introduit une histoire de combinaisons de jeu, une espionne faisant marcher Groucho et Zeppo et deux rôles sur mesure pour Harpo et Chico, l’un employé de la fourrière pour chien, l’autre d’un « speakeasy ». Moins inventif que L’Explorateur en folie, cette comédie reprend en partie des sketchs routiniers comme notamment les prestations musicales de Chico au piano et Harpo à la harpe. Bien évidemment, gestuelle et délire verbal sont de la partie et, malgré certaines discontinuités dans le rythme, le film accumule des scènes burlesques d’anthologie : la chanson poussée par Groucho, le mot de passe du « speakeasy », le match virant à la course de char façon Ben-Hur restent forcément en mémoire. Certes les facéties sur le terrain de football n’ont pas la qualité des frères confinés dans un lieu fermé et les dialogues manquent de leur verve légendaire, mais comme toutes leurs comédies, les Marx Brothers assurent le spectacle avec entrain et nous régalent de leur humour surréaliste. Quoiqu’assez distrayant, Plumes de cheval est loin d’être le meilleur délire des frères Marx.
La Soupe au canard Note artistique : (5/5)
Aboutissement de leur prestation à la Paramount, La Soupe au canard (en argot : une chose facile à faire) est assurément le meilleur de leur film de la période 1929-1933. Désormais classé parmi les films cultes de la fratrie au complet (Zeppo ne jouera plus ensuite avec ses frères), cette comédie, où l’on retrouve (enfin) Margaret Dumont et qui est aussi interprétée par Louis Calhern en vilain ambassadeur, est réalisé par Leo McCarey, un excellent cinéaste dont le talent aura profité à la plupart des grands comiques américains dont Laurel & Hardy puis W. C. Fields et Harold Lloyd. Alors que les élections de 1933 en Allemagne scellent le sort de la République de Weimar en donnant à Hitler les pleins pouvoirs et que l’Italie subit le joug fasciste de Benito Mussolini, le film des Marx Brothers possède toute la saveur d’un joyeux pamphlet antimilitariste et anti-dictature. La réussite remarquable de La Soupe au canard tient du miracle dans la mesure où les frères sont en révolte contre le studio qui diffère leurs cachets, qu’ils préparent une production indépendante et que le scénario du film est retouché par de nombreux auteurs. Leo McCarey, qui par la suite avouera ne pas aimer son film, parvient à canaliser partiellement la folie du comique débridé des frères grâce à une mise en scène relativement cohérente ponctuée de numéros mémorables : rien que pour les scènes des vendeurs ambulants (et des chapeaux) et du miroir (gag inventé par Max Linder et repris par les comiques de l’époque dont Charlie Chaplin), la comédie mérite largement la vision ! Mieux que dans le précédent Plumes de cheval, le génie du dialogue emboité et du calambour surréaliste fait mouche tandis que les allusions fusent à chaque image notamment dans les scènes finales très ciblées anti-guerre (changement de tenues militaires, negro spiritual). À sa sortie cette comédie délirante n’aura pas le succès escompté et il faudra le recul historique pour pleinement apprécier sa portée politique qui équivaut sans peine à celle du film Le Dictateur (1940) de Charlie Chaplin : d’ailleurs Benito Mussolini interdira La Soupe au canard en Italie qu’il prenait comme un affront personnel ! Pour ses gags inénarrables, sa maestria verbale et son ton parodique anarchisant, cette comédie est un fleuron du comique incomparable des Marx Brothers.
Commentaire technique
Noix de coco
Image : copie HD, film mal conservé, décevant, image très imprécise et des passages flous, contraste pas assez appuyé et variable, gamme de gris trop claire, pas de gros défaut de pellicule
Son : mixage anglais monophonique clair mais au bruit de fond constant et appuyé, pas de distorsion
L'Explorateur en folie
Image : copie HD, assez bonne définition, bon contraste, étalonnage homogène, léger grain, échelle de gris régulière, noirs denses, défauts nettoyés
Son : mixage monophonique anglais clair et dynamique, souffle modéré mais constant, pas de résonnance ou distorsion
Monnaie de singe
Image : copie HD, bonne définition, variable suivant les plans, excellent contraste, noirs francs, gamme de gris homogène, défauts disparus
Son : mixage anglais monophonique clair et dynamique, souffle modéré, pas de distorsion
Plumes de cheval
Image : copie HD, bien définie, bon contraste, noirs francs, échelle de gris régulière, défauts disparus
Son : mixage anglais monophonique clair et sans distorsion, VF à éviter
La Soupe au canard
Image : copie HD, très bien définie, excellent contraste, noir et blanc équilibré, étalonnage homogène gamme de gris régulière, pas de défaut
Son : mixage anglais monophonique clair et dynamique, sans résonnance ou distorsion, VF dispensable peu crédible
Notre avis
Image : (4/5) sauf (1) (3/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb
Noix de coco : http://www.imdb.com/title/tt0019777/
L'Explorateur en folie : http://www.imdb.com/title/tt0020640/
Monnaie de singe : http://www.imdb.com/title/tt0022158/
Plumes de cheval : http://www.imdb.com/title/tt0023027/
La Soupe au canard : http://www.imdb.com/title/tt0023969/