Mother ! : paroxystique et dérangeant (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
• Titre original : Mother !
• Support testé : blu-ray
• Genre : thriller, horreur
• Année : 2017
• Réalisation : Darren Aronofsky
• Casting : Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer, Brian Gleeson, Domhnall Gleeson
• Durée : 2 h 01 mn 11
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, arabe, malais, chinois (mandarin), mandarin, tchèque, danois, néerlandais, estonien, finlandais, allemand, grec, hébreu, hindi, hongrois, islandais, italien, japonais, coréen, lituanien, letton, norvégien, portugais, roumain, slovaque, espagnol, suédois, thaïlandais, turc, anglais
• Pistes sonores : Dolby Atmos anglais - Dolby Digital 5.1 français, allemand, italien, japonais, espagnol
• Bonus : Mother! la spirale infernale (29 mn 51) - le maquillage dans Mother ! (6 mn 45)
• Éditeur : Paramount Pictures
Commentaire artistique
Darren Aronofsky nous a habitués à des films qui sortent de l’ordinaire : Mother ! n’échappe pas à cette orientation avec son intrigue passant insensiblement de l’étrange au délire baroque et dont toutes les clés de compréhension ne seront pas livrées expressément mais qu’on peut partiellement deviner. Le réalisateur de Requiem for a Dream et de Black Swan avoue dans un supplément adorer les histoires réalistes qui basculent dans le fantastique et l’onirisme. Avec Mother ! cette propension au bizarre est une fois encore largement démontrée avec cette « histoire » a priori terre-à-terre de couple d’artistes perturbés dans leur intimité par des importuns particulièrement actifs pour leur gâcher l’existence. Une vision du film sans le recul nécessaire limitera d’emblée la nature intrinsèque de ce long-métrage qui surfe sur un symbolisme manifestement naturaliste (voire religieux diront certains bien que le réalisateur soit agonistique). En effet, chaque protagoniste, non nommé par le scénario du réalisateur, ne peut s’appréhender que si on connaît sa réelle identité et qui se révèle fortement métaphorique car directement empruntée aux grands cycles universels : Lui et Elle (Dieu et la Mère Nature) sont brutalement perturbés par un couple imprévu et leurs enfants (peut-être Adam, Ève, Abel et Caïn). Mother ! est donc censé nous raconter une histoire bien connue aux références mythiques avec ce glissement du trivial au surnaturel qu’affectionne le cinéaste. À cette fin, soutenu par des effets spéciaux irréprochables (cf., bonus), son film possède un casting de choix. Javier Bardem y compose un écrivain - nommé Him au générique - infiniment compréhensif et hissé au rang de divinité, procréateur de l’enfant « communion » (Jésus ?) et seul personnage qui surnage au chaos final avant l’ultime révélation. Omniprésente, Jennifer Lawrence - nommé Mère - incarne une jeune épouse dépassée par l’invasion de sa demeure à laquelle elle est corporellement unie, qui mettra au monde l’enfant et éprouvera l’apocalypse finale. Les indésirables - nommé l’homme et la femme - interprétés par Ed Harris et Michelle Pfeiffer sont ceux par qui l’apocalypse future va se déclencher, métaphore appuyée du péché (inhérent à l’humanité ?) qui pervertit l’univers et qui aura besoin d’être purgé avant le renouveau. Une histoire universelle qui ne manque pas d’aplomb puisque sous les dehors d’un thriller d’horreur avec les codes du film d’intrusion, Darren Aronofsky prétend traiter de la question majeure du drame existentiel ! Si son approche fonctionne avec efficacité grâce à la tension qui se dégage, dans la première moitié du film, de la description de l’existence rangée du couple progressivement minée par les intrus, la suite vire au délire visuel et sonore (Dolby Atmos hypertrophié) à la limite de la caricature et perd très vite toute crédibilité. Malgré un grand pouvoir imaginatif et une belle aptitude à créer un univers cauchemardesque à l’écran, Mother ! n’est guère plus enthousiasmant que The Fountain (2006) où le cinéaste traitait du même thème de la création de la vie. Outrancier et radical, Darren Aronofsky n’a pas fini de surprendre et ce nouveau film, tortueux et biscornu, un poil emphatique, est bien la marque d’un esprit artistique fécond.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaire technique
Image : copie HD, définition variable selon les plans (sources Super 16 et Super 35 mm mais SFX en numérique 6K, master format en 2K), granulation, bon contraste, étalonnage lumineux en basse lumière, colorimétrie aux teintes peu naturelles, tons souvent désaturés
Son : mixage anglais Dolby Atmos, dialogues vifs et clairs, spatialisation hypertrophiée avec répartition des sons d’ambiance sur tous les surrounds, dimension verticale très appuyée avec effets spectaculaires et immersion cherchant à surprendre surtout avec l'absence de musique, surrounds et LFE très efficaces, VF nettement moins immersive
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt5109784/
Site officiel : http://seances.mother-lefilm.fr/
LA SUITE APRÈS LA PUB
|