Wrong Elements : paroles d’ex-enfants soldats (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1988, Joseph Kony, un jeune rebelle illuminé crée l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) avec pour ambition de faire tomber le président ougandais Yoweri Museveni et d'imposer un régime théocratique. L'armée se développe 25 ans durant par l'enlèvement de plus d’adolescents, dont une partie arrive à s'échapper. Jonathan Littell analyse la reconstruction psychologique de trois d'entre eux, Geofrey, Nighty et Mike, et les accompagne sur les lieux qui ont marqué leur jeunesse, tout en suivant la traque des derniers rebelles de la LRA menée par l'armée ougandaise dans la forêt centrafricaine.
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• Titre original : Wrong Elements
• Support testé : DVD
• Genre : documentaire
• Année : 2016
• Réalisation : Jonathan Littell
• Casting : Geofrey, Nighty, Mike, Lapisa Evelyn, Dominic Ogwen, Joseph Kony
• Durée : 2 h 13 mn 23
• Format vidéo : 4/3
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 multilingue (acholi, français, anglais)
• Bonus : scènes coupées (33 mn 51) - archives inédites : extraits d’un raid de la LRA filmé par un cameraman rebelle en 1998 (qualité VHS, muet, 8 mn 57)
• Bonus livret : livre de l'auteur Jonathan Littell (96 pages) intégré à l'étui du Digibook avec au sommaire « Comment j'ai fait Wrong Elements » par Jonathan Littell, « La guerre des signes », reportage de Jonathan Littell pour « Le Monde Magazine » - « L'Armée de résistance du Seigneur : une brève histoire » par Kristof Titeca, professeur à l'Université d'Anvers - nombreuses photographies de Bénédicte Kurzen - cartes de l'Ouganda et de la région
• Éditeur : Blaq out et Le Pacte
Commentaire artistique
Ce très beau Digibook en édition collector limitée réunit le film et un livre de Jonathan Littell, auteur récompensé en 2006 par le prix Goncourt et le Grand prix du roman de l’Académie française, qui a écrit et réalisé ce documentaire consacré aux enfants soldats en Ouganda. En 1988, en pleine guerre civile ougandaise, Joseph Kony - actuellement sous inculpation de la Cour pénale internationale - prend la tête de la LRA (Armée de la résistance du Seigneur), une armée à fondement biblique, et procède par enlèvements d’enfants en Ouganda et au Soudan du sud pour en faire des soldats. Ce seront 60 à 100 000 enfants qui seront kidnappés et entrainés pour massacrer des civils, les filles étant réduites à devenir des esclaves sexuelles. La LRA affaiblie est encore en activité mais s’est tournée vers le trafic de l’ivoire. En 2012, à l’initiative du producteur Jean-Marc Giri, Jonathan Littell décide de traiter le sujet dans un documentaire destiné au grand écran qui concilierait la valeur du témoignage avec des considérations esthétiques. Conscient des enjeux, l’auteur explique, citant Jean Rouch, avoir cherché à éviter de donner la vision artificielle d’un observateur blanc. Formellement, les partis pris devaient être signifiants. Ainsi le choix du 4/3 s’est imposé comme l’équivalent cinématographique à la vision d’une marche dans la jungle tandis que la musique classique qui souligne les plans fixes de la forêt vierge serait un rappel de la condition occidentale du documentariste. Le film, tout en évoquant l’histoire de la LRA (à partir de quelques archives sur Joseph Kony et une interview surprise de Dominic Ogwen abasourdi d'être envoyé à la CPI) et de saynètes « rejouées » par des ex-LRA, livre le témoignage de nombreux ex-enfants soldats. Bourreaux malgré eux et réinsérés ensuite comme victimes dans la société ougandaise, leur existence soulève la question complexe du verdict nécessaire contre leurs actes barbares et de la clémence imposée par l’ambiguïté de leur état de victimes devenus bourreaux. C’est en fait un thème plus universel qui dépasse le cadre de l’Ouganda mais que le film traite, localement, en confrontant plusieurs aniciens membres de la LRA aux témoignages troublants, particulièrement quatre d’entre eux : Geofrey, Nighty, Mike et Lapisa Evelyn. Alors que l’attitude des hommes paraît plus ou moins marquée par la culpabilité, celles des femmes, irrémédiablement meurtries par les violences de tous ordres, est plus radicale. Une séquence édifiante montre comment Lapisa Evelyn à la limite de l’aliénation va subir un rituel acholi collectif qui doit la libérer de son syndrome post-traumatique. Le film est long, manque de clarté pour un public mal informé des évènements (les cartons explicatifs qui ponctuent le film ne suffisent pas à bien comprendre : lisez d’abord le livret qui accompagne le DVD) et le montage surprenant. Wrong Elements ne prétend pas documenter l’histoire récente ougandaise ou résumer celle de la LRA mais aspire à discerner sans porter de jugement, chez quelques enfants soldats rescapés, repentis et amnistiés, le vertige de la barbarie absolue dont est, hélas, toujours capable l’humanité. Un documentaire saisissant à défaut d’être limpide.
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Commentaire technique
Image : copie SD, bonne définition standard, contraste homogène, étalonnage et colorimétrie naturalistes, couleurs réalistes aux tons saturés
Son : mixage 5.1 multilingue (acholi, français, anglais) aux dialogues centrés clairs et naturels, spatialisation naturaliste souvent très contenue (sons directs ou sons remixés en studio) sauf pour les intermèdes musicaux qui profitent d’une très belle dynamique et d’une belle amplitude avec répartition sur les surrounds arrières
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt4466384/
Site officiel : http://www.veilleurdenuit.com/films/wrong-elements/
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