Office 3D : Quand Johnnie To s’essaie à la comédie musicale… (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Hong Kong, en 2008, le jeune idéaliste Lee Xiang et la surdouée Kat Ho font leurs débuts chez Jones & Sunn, une multinationale sur le point d’entrer en bourse. Alors que la banque Lehman Brothers fait faillite aux États-Unis, la tension commence à se faire sentir au sein de l’entreprise. Sans parler de l’audit financier en cours et des liaisons plus ou moins cachées entre collègues qui finissent par peser sur les relations de travail. Lee Xiang et Kat Ho vont petit à petit découvrir le monde extravagant et outrancier de la finance…

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• Titre original : Hua li shang ban zu
• Support testé : blu-ray 2D/3D
• Genre : comédie musicale
• Année : 2015
• Réalisation : Johnny To
• Casting : Chow Yun-Fat, Sylvia Chang, Eason Chan, Wei Tang, Wallace Chung, Cheung Siu Fai, Yueting Lang, Ziyi Wang, Ziyi Wang
• Durée : 1 h 59 mn 13
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 (96 kHz/24 bits) et 5.1 (48 kHz/24 bits) multilingue (cantonnais, mandarin et anglais)
• Bonus : Making of (11 mn 51) - bande annonce (1 mn 25)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Johnny To a acquis sa réputation grâce à ses films aboutis sur l’envers criminel de Hong-Kong mais sa dextérité de mise en scène au service de films d’action sur les Triades (The Mission, Election 1 & 2, Vengeance) avec la star Chow Yun-fat se révèle tout aussi efficace dans le registre bien différent de la comédie musicale. En effet le cinéaste, flanqué de son acteur fétiche, a réalisé Office en 2015, la version musicale d’une pièce de théâtre de 2008, « Design for Living », de l’actrice, scénariste et chanteuse taïwanaise Sylvia Chang qui a écrit l’adaptation pour le cinéma et joue aussi dans le film. Office réunit ainsi presque trente ans plus tard le trio, réalisateur, acteur et actrice du populaire All About Ah-long (1989) ! Dès les premières images et la caméra virevoltante, nous savons que nous sommes dans un film de Johnnie To mais à la différence de ses œuvres antérieures ici point de gangsters mais une plongée en musique et en chorégraphies dans le monde impitoyable de la finance. Pour mieux en saisir la structure aliénante, le cinéaste nous propose une vision en relief (techniquement modérée) dans la profondeur de la société bancaire grâce à un dispositif de transparence (décors sans cloison opaque imaginé par William Chang). L’exploration de cet univers, symbolisant les perversions et la faillite d’une société du profit obnubilée par le temps (image récurrente d’une gigantesque horloge à l’ancienne), se fera par ces étonnants mouvements de caméra dont le cinéaste a la maestria. L’implication de deux jeunes couples, deux « candides » et deux employés en pleine ascension, dans les mécanismes de la future capitalisation de la société et de leurs impacts pas vraiment positifs, était censé captiver le spectateur par son aspect romanesque et éclairer une histoire d’imbroglio bancaire loin d’être évidente. Ce choix aurait pu fonctionner efficacement si le tempo de l’action n’avait pas été perturbé par les séquences dansées et chantées : à l’évidence Johnnie To n’a pas son pareil pour insuffler une incroyable énergie visuelle à ces passages musicaux mais la banalité de la composition musicale et le manque de « relief » des numéros dansés desservent l’intensité dramatique d’une histoire qui reste superficielle. On ne retrouve jamais la fluidité et la cohérence de grandes comédies musicales similaires : si les amateurs du genre seront sans doute déçus par la platitude de l’adaptation et la faiblesse musicale de l’œuvre, que dire des fans du cinéaste hongkongais qui ne retrouveront pas l’élégant et talentueux directeur de The Mission dans cette clinquante comédie musicale assez impersonnelle.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition (tournage en Arri Alexa Plus, Master Format en 2K), bonne maîtrise du contraste (y compris en 3D), étalonnage et colorimétrie chatoyants, teintes chaudes

Relief : bien que native, la 3D du film est assez décevante ; le sentiment de profondeur est souvent limité en dépit de décors « transparents » qui auraient dus augmenter l’impression de relief, les volumes sont à peine discernables et il n’y a quasi aucun jaillissement

Son : mixage multilingue 7.1 doté d’une dynamique honorable, dialogues spatialisés clairs, immersion sonore très spectaculaire (surtout sur les chansons) avec une ample répartition sur les surrounds et un débit à 96 kHz/24 bits, LFE efficace