Bronco Apache : un western engagé de Robert Aldrich (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Les Apaches se rendent aux hommes blancs. Seul le farouche Massai refuse de se plier aux conditions des vainqueurs. Il est décidé à continuer, seul, la lutte. Capturé, il est conduit en Floride. Il réussit à l'évader et rejoint sa tribu, réduite à l'état d'esclavage. Santos, le père de la belle Naninle, le livre et Massai est à nouveau prisonnier. Il parvient, encore une fois, à s'échapper et s'empare de Naninle qu'il rend responsable de son arrestation. La jeune femme le persuade de son innocence…

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• Titre original : Apache
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1954
• Réalisation : Robert Aldrich
• Casting : Burt Lancaster, Jean Peters, John McIntire, Charles Bronson, John Dehner, Paul Guilfoyle, Walter Sande, Ian MacDonald
• Durée : 1 h 23 mn 49
• Format vidéo : 16/9 (1,78/1)
• Format ciné : 1,85/1 (négatif : 1,33/1)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : Burt Lancaster, un doux parfum de succès (49 mn 18) - présentation par Bertrand Tavernier (25 mn 59) et Patrick Brion (13 mn 05) - bande annonce (2 mn 38)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Pour son premier western, Robert Aldrich adapte au grand écran un roman de Paul Wellman avec pour star principale Burt Lancaster devenu un farouche et vigoureux guerrier Apache aux yeux bleus. L’histoire est inspirée du destin de Massai, un véritable indien révolté qui après avoir combattu aux côtés de Geronimo réussit à s’échapper du convoi l’emmenant en Floride et revint vivre sur ses terres avant de finir ses jours au Mexique. Tranchant avec les westerns traditionnels souvent pro-blancs, le film de Robert Aldrich adopte la vision de Massai dont on partage l’hostilité aux blancs dépeints comme très peu soucieux du sort réservé aux natifs. Ce n’est donc pas un western ordinaire et il s’inscrit plutôt dans la lignée des films pro-indiens réalisés auparavant par Delmer Dave (La Flèche brisée, 1947) ou Anthony Mann (La Porte du diable, 1950) abordant le dilemme majeur des nations indiennes : combattre les colons au risque d’être massacré ou traiter avec eux au risque de finir dans la misère au fond d’une réserve. Porté par l’acteur, assez crédible en Apache rebelle, le film, admirablement filmé par Ernest Lazlo et Stanley Cortez dresse un portrait vigoureux et subtil de cet indien farouchement attaché à son identité. Malgré la violence qui l’anime et l’entraine à commettre des actes répréhensibles, stimulé par une tendance quasiment autodestructrice, la noblesse, la fierté et la droiture (selon son point de vue) de ce héros atypique ne peuvent que susciter l’empathie. C’est toute la subtilité de Robert Aldrich, dans un genre très codifié, d’avoir su éviter le piège des stéréotypes et de défendre la thèse pro indienne sans user d’arguments contestables tout en insufflant à son film un rythme et une énergie captivantes. Parmi plusieurs séquences fascinantes, celle de la plongée de Massai au cœur de l’agitation d’une bourgade offre une savoureuse vision critique de la civilisation urbaine. Produit par Harold Hecht et Burt Lancaster, Bronco Apache est mieux qu’un western conventionnel conjuguant les talents d’un cinéaste singulier et d’un acteur aussi physique que déterminé. À ses côtés Jean Peters hérita d’un magnifique rôle féminin : sa composition de l’indienne amoureuse de Massai est admirable dans plusieurs scènes mémorables. On remarquera aussi Charles Bronson dans un rôle secondaire, celui de l’Apache Hondo. Bronco Apache est assurément un excellent western que Robert Aldrich ne souhaitait pas soumettre aux exigences hollywoodiennes mais, hélas, il fut contraint par le studio d’abandonner la fin pessimiste prévue au profit d’une happy end calamiteuse. Pourtant, malgré ce bémol, son film reste d’une surprenante modernité.

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Commentaire technique

Image : copie HD, restaurée, au format proche de celui d’exploitation (le carton d’ouverture indique que le film a été tourné en 1,33/1 et le format de projection devait être de 1,85/1), précision honorable mais piqué pas toujours au top à cause de la granulation et du flou de certains plans larges suite au recadrage, bon contraste, étalonnage chatoyant, colorimétrie chaude aux tons plus ou moins saturés, défauts disparus

Son : mixage monophonique anglais clair, belle dynamique, bon équilibre voix ambiances, pas de distorsion ; VF soignée et ancienne donnant trop de présence aux dialogues et avec un spectre limité