Mark Dixon Détective : un polar magistral (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4,5/5).

Synopsis :

Fils d’un gangster, Mark Dixon est devenu un policier violent. Lors d’une enquête, il tue un homme et fait passer le meurtre pour un règlement de comptes. Jiggs Taylor, un chauffeur de taxi, est accusé. Mal à l’aise, Dixon tente d’aider Morgan, la fille de Jiggs à innocenter son père.

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• Titre original : Where the Sidewalk Ends
• Support testé : blu-ray
• Genre : policier
• Année : 1950
• Réalisation : Otto Preminger
• Casting : Dana Andrews, Gene Tierney, Gary Merrill, Bert Freed, Tom Tully, Karl Malden, Ruth Donnelly, Craig Stevens
• Durée : 1 h 34 mn 54
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus : film annonce (1 mn 45) - Gene Tierney, une star oubliée , portrait de l’actrice (2016, 52 mn 09, réalisation Julia et Clara Kuperberg) - Otto Preminger, cinéaste par Peter Bogdanovitch (2017, 33 mn 24) - DVD du film - livret exclusif écrit par Frédéric Albert Lévy (60 pages)
• Éditeur : Wild Side Vidéo

Commentaire artistique

Le scénario de Mark Dixon détective (le titre VF est d’une pitoyable banalité) a été co-écrit par Ben Hecht, Robert E. Kent, Frank P. Rosenberg, Victor Trivas à partir d’une histoire originale que William L. Stuart tira de son roman « Night Cry » (« Passage à tabac », 1949). L’intrigue est ingénieuse puisque le protagoniste principal est un policier, joué par Dana Andrews, en principe du bon côté de la loi, qui dérape et qui, pour masquer son erreur fatale, va appliquer des méthodes de gangsters rappelant ainsi le sinistre héritage d’un père malfrat. Dans cet engrenage savamment construit, Morgan, la séduisante fille du faux coupable interprétée par l’inoubliable et ravissante Gene Tierney, va introduire une touche de romance « cornélienne », un vrai cas de conscience pour le « héros » tombé amoureux. Cette trame à fort potentiel psychologique a eu la bonne fortune d’être mise en scène par Otto Preminger qui retrouve ici le couple d’acteurs de son admirable drame, Laura (1944). Splendidement secondé par Joseph LaShelle qui dotera le film d’une splendide photographie urbaine au noir et blanc suggestif et envoûtant, le cinéaste dirige un authentique chef-d’œuvre, un coup de maître pour son ultime film à la Fox. Modèle du film noir par excellence, Mark Dixon détective réunit tous les éléments du genre : le cadre urbain aux éclairages savants, la femme fascinante et indispensable à l’accomplissement du destin du héros, les bandits cyniques et impitoyables et le policier pas très net. Toute l’enquête policière tourne ici autour de la question de moralité : Mark Dixon a-t-il définitivement basculé dans le crime ? Décrivant la quête psychanalytique qu’endure son héros, le film procède par une évocation sans complaisance de la dureté du milieu et de l’attitude bien carrée du détective qu’on devine très affecté par le poids de son hérédité et embarrassé par ses contradictions. Seule la figure amoureuse de Morgan sera à même d’offrir la porte de sortie véritable au dilemme de ce policier obsédé par son grave manquement à la déontologie et sa culpabilité envers un innocent. Brillant. Mark Dixon détective se passe pour l’essentiel dans la tête du héros dont le trouble permanent est adroitement traduit par une réalisation aussi attachée à soigner son image que parfaite à scruter son personnage. Un « polar » hors du commun aux acteurs admirables qu’il faut avoir vu ! Un film phare du genre.

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Commentaire technique

Image : copie HD, master restauré, belle précision globale de l’image, manque de netteté ponctuelle et périphérique, bon contraste relativement modéré, noirs francs, blancs nuancés, gamme de gris très régulière, défauts gommés

Son : mixage monophonique anglais clair et dynamique, dialogues bien placés, bon équilibre global, pas de souffle manifeste et de distorsion