12 Jours : un documentaire édifiant sur la contrainte psychiatrique (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(4,5/5)
Synopsis
Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d'un côté un juge, de l'autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie.
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• Titre original : 12 Jours
• Support testé : blu-ray
• Genre : documentaire
• Année : 2017
• Réalisation : Raymond Depardon
• Casting : patients, juges, avocats, personnel
• Durée : 1 h 26 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : rencontre avec Raymond Depardon et Claudine Nougaret, cession d'enregistrement de la musique d'Alexandre Desplat (17 mn 11) - bandes annonces dont celle du film (1 mn 57)
• Éditeur : Arte Éditions
Commentaire artistique
Depuis la loi du 27 septembre 2013, les patients hospitalisés sans consentement dans les hôpitaux psychiatriques doivent être présentés à un juge des libertés et de la détention avant 12 jours puis tous les six mois si nécessaire. C’est à titre exceptionnel que ce film a été autorisé. Pour protéger l’anonymat des personnes, les noms et les lieux ont été modifiés. Avec leur documentaire 12 Jours, Raymond Depardon à l’image et Claudine Nougaret au son nous convient à assister à une série de dix audiences (choisies parmi 72 filmées) à l’hôpital Le Vinatier à Lyon. Comme le précise le documentariste, qui a du s’astreindre au numérique (mais avec d’excellents objectifs Panavision précise-t-il) le dispositif de tournage simplifié (trois cameras « discrètes » : patient, magistrat, plan général, tournage en plan fixe avec champ/contre-champ) avait pour but de ne pas donner aux protagonistes l’impression d’un tournage capable de modifier leurs comportements et d’imposer au spectateur une orientation particulière par un cadrage différencié. Le montage alterne systématiquement chaque séquence d’audience avec une séquence « neutre » de vues dans l’hôpital superbement soutenues par la très belle partition posée d'Alexandre Desplat. Sur ce sujet sensible, les auteurs sont en pays de connaissance, ayant largement démontré auparavant leurs aptitudes à capter aussi bien les patients d’un asile psychiatrique (San Clemente ou Hôtel-Dieu) que les citoyens en délicatesse avec la loi. 12 Jours est d’ailleurs très similaire au documentaire de 2004, 10e chambre, instants d'audience, composé de douze audiences partiellement filmées. Sans aucun commentaire autre que le son direct, les divers cas retenus pour le film laissent pantois : derrière ces exemples sidérants, la frontière qui sépare la raison de l’aliénation semble bien mince et nous fait prendre conscience autant de la souffrance de ces dix individus que de la fragilité de notre humanité. En dépit de la démence qui altère tous ces patients n’aspirant qu’à recouvrer leur liberté mais réconfortés d’avoir droit à la parole et quel que soit le degré, souvent sévère, de leur folie, le documentaire émeut et invite à la compassion. C’est ce que traduit l’attitude des juges : confrontés à une misère humaine indicible et à l’incohérence des propos tenus, ils se font plus affables qu’autoritaires, toujours à l’écoute de femmes et d’hommes grandement fragilisés et souvent au bord de l’irréparable. La diversité du choix des patients témoigne que la vulnérabilité observée dans le documentaire ne se limite pas à quelques individus (250 nouveaux cas déclarés par jour !) et illustre combien cette loi de 2013 est fondamentale dans la défense de la liberté de tout citoyen, désormais protégé de l’abus psychiatrique même si le film semble montrer que les juges suivent les avis médicaux : on aurait d'ailleurs aimé assister à une procédure d’appel dont sont informés systématiquement les patients. 12 Jours est un documentaire poignant comme Raymond Depardon sait les confectionner : son art du montage et son talent unique à saisir les émotions en toute objectivité conjuguent une fois encore, pour ces patients en grande souffrance, bienveillance et humanité. Saisissant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition (tournage numérique), contraste maitrisé, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux teintes nuancées
Son : mixage français 5.1, priorité aux dialogues clairs et dynamiques, spatialisation naturaliste sans excès, belle mise en valeur de la musique symphonique d'Alexandre Desplat
Notre avis
Image : 
(4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6777114/
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