Irma la Douce : une comédie mésestimée de Billy Wilder (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
A Paris, dans le quartier des Halles, les prostituées et leurs souteneurs vivent en bonne intelligence avec les gens de la police. C'est alors que débarque Nestor Patou, flic droit, honnête et naïf. Il ne tarde pas à tomber amoureux d'Irma la Douce, la plus populaire des prostituées de la rue.
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• Titre original : Irma la Douce
• Support testé : blu-ray
• Genre : comédie
• Année : 1963
• Réalisation : Billy Wilder
• Casting : Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Lou Jacobi, Bruce Yarnell, Herschel Bernardi, Hope Holiday, Joan Shawlee, Tura Satana, Bill Bixby
• Durée : 2 h 23 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : conversation entre les journalistes Olivier Macheret du journal Le Monde et Frédéric Mercier de Transfuge (32 mn 55) - photos revisitées : entretien avec Didier Naert peintre architecte (6 mn 21) - naissance de Irma la Douce, interview de Laurent Valière producteur de l'émission « 42e Rue » (11 mn 06) - bande annonce (3 mn 43) - livret « Irma la Douce Passe-passe sur le pavé parisien » (32 pages) par Marc Toullec
• Éditeur : Rimini Éditions
Commentaire artistique
Deux après La Garconnière, Billy Wilder retrouve son fameux duo de stars, Jack Lemmon et Shirley MacLaine, pour cette adaptation co-scénarisée avec I. A. L. Diamond de la comédie musicale française Irma la Douce montée à Paris en 1956, puis avec succès à Londres et Broadway. Au départ Alexandre Breffort avait écrit une pièce intitulée « Les harengs terribles » que Marguerite Monnot compositrice d’Édith Piaf avait mis en musique et qui triompha sur scène avec Colette Renard et Michel Roux. C’est cependant la création par Peter Brook à Londres en 1958 qui va assurer sa renommée internationale. Sur une intrigue modifiée, le film de Billy Wilder, qui n’était pas son préféré, est une comédie vaudevillesque, un divertissement sans chanson mais bercé par la musique entraînante d’André Previn qui récoltera un Oscar. Marilyn Monroe et Charles Laughton, initialement prévus pour les rôles d’Irma et Moustache, décédèrent tous deux avant le tournage. C’est grâce à la réputation du cinéaste que Shirley MacLaine accepta ce rôle (pensé par Billy Wilder pour Liz Taylor), pour lequel elle rencontra de vraies prostituées parisiennes ; elle sera très surprise d’être nommée à l’Oscar pour cette interprétation à laquelle elle ne croyait pas. Hormis quelques scènes en extérieurs à Paris, notamment aux Halles et sur les berges de la Seine, la presque totalité du film a été tourné en studio à Hollywood où le grand décorateur Alexandre Trauner (déjà responsable des décors de La Garçonnière) reconstitua un ensemble incroyable de trois rue parisiennes (dont la rue Casanova) et 48 immeubles à la perspective savamment élaborée ! C’est un véritable tour de force qui nécessita l’importation de quantité de matériaux authentiques venus de France (éléments de devanture, mobilier urbain, toitures et gouttières, voitures Dauphine et 2 CV…). Malgré ce souci de réalisme et le thème scabreux de l’intrigue, la comédie de Billy Wilder ne se veut jamais grave : ce n’est pas un documentaire sur le milieu mais bien un divertissement léger sur un sujet de société. Réalisé après La Garconnière, Irma la Douce est loin d’égaler ce chef-d’œuvre malgré la présence du même trio talentueux des deux stars et du cinéaste. Nonobstant les innombrables stéréotypes illustrant la vision hollywoodienne de la vie parisienne et avec la volonté d’en donner une évocation pimpante par une explosion de couleurs saturées (tous les produits alimentaires des Halles ont été moulés sous vide et peints à la main!), le style inimitable de Billy Wilder ne parvient pas à dépasser le simple comique d’effet et à échapper à l’artificialité d’une histoire cousue de fil blanc. Le mordant habituel du réalisateur semble être émoussé au point que cette comédie bien trop sage, quoique censurée aux USA en plein code Hays, est à la limite « tout public » ! Heureusement quelques scènes très amusantes de ce film étiré sur plus de deux heures sont dignes du talent de son auteur et l’on savourera la parfaite harmonie d’interprétation du duo Jack Lemmon et Shirley MacLaine. Faussement audacieuse, cette plongée dans l’univers glauque des maisons de passe parisienne déroute par son aspect fantaisiste que renforce le tournage en studio et sa conclusion surréaliste. Néanmoins Irma la Douce reste un film de Billy Wilder dont on ne se lasse pas de savourer les trouvailles comiques et le ton caustique même dans un film plus convenu et nettement moins personnel. À redécouvrir ne serait-ce que pour apprécier la formidable reconstitution à Hollywood du quartier des halles des années 60 par Alexandre Trauner !
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau master (master HD de la MGM mais un nouveau master 4K est annoncé pour cette année chez Kino Lorber), image bien définie, excellent contraste, étalonnage et colorimétrie chatoyants, tons saturés, couleurs vives et chaudes, quelques taches blanchâtres et une légère instabilité du cadre sont à noter
Son : mixage monophonique anglais clair et dynamique, bien équilibré, musique d’André Previn bien mise en valeur, pas de distorsion ou de souffle ; VF datée et peu convaincante (notamment pour Jack Lemmon imitant l’accent d’un Lord)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057187/
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