Mai 68 La Belle ouvrage Version longue : des témoignages édifiants sur la brutalité policière (en DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Un document rare sur Mai 68, illustré de nombreux témoignages de gens célèbres ou d'inconnus. Tourné au cœur des événements, dans des conditions souvent difficiles, il porte un autre regard sur ce qui s'est passé en France en ce fameux mois de mai. Ce film documentaire est présenté pour la première fois en version longue entièrement restaurée.

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• Titre original : Mai 68 La Belle ouvrage
• Support testé : DVD
• Genre : documentaire, historique
• Année : 1968
• Réalisation : Jean-Luc Magneron
• Casting : Dominique Ange, Julien Besançon, Patrick Peynaud, Jérôme Pietrazio, Bernard Pons, étudiants, habitants, membre d’un service d’ordre étudiant, internes
• Durée : 1 h 57 mn 16
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : aucun
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique français
• Bonus : À propos de Jean-Luc Magneron (3 écrans fixes de texte)
• Éditeur : Wide et Rimini Éditions

Commentaire artistique

En ces périodes de commémoration du 50e anniversaire de Mai 68, le documentaire Mai 68 La Belle ouvrage de Jean-Luc Magneron nous offre une vision inédite des évènements présentés exclusivement du point de vue des victimes ou des témoins de la répression policière. Le film qui fut montré à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 1969 avait pour titre original Répression et existait sous la forme de deux montages différents, un long (120 minutes) et un court (52 minutes). En 1998, le fils du réalisateur Loïc Magneron repris le montage des six heures de rushes pour aboutir à ce Mai 68 La Belle ouvrage qui est présentée sur le DVD en version longue, inédite et restaurée. Le film réquisitoire alterne des vues d’affrontement de rues, prises sur le vif, et des entretiens avec divers acteurs/observateurs tels que la chanteuse Dominique Ange, les journalistes Julien Besançon, Patrick Peynaud et Jérôme Pietrazic (Nouvel Observateur) et un externe à l’hôpital Brousset, Bernard Pons. Beaucoup d’anonymes aussi avec un interne d’un hôpital psychiatrique, des étudiantes et des étudiants des Beaux-Arts, des Arts Appliqués et de l’École Boule, des habitants de la rue Gay-Lussac et un membre d’un service d’ordre étudiant. Souvent taxé de partialité par la droite et de document à charge peu objectif en l’absence de témoin de l’autre bord, ce montage sur la répression policière sous-estimée de mai 68 est édifiant : tous les témoignages se recoupent et donnent une description sans appel des violences et de la brutalité des forces de l’ordre. Comités d’accueil musclé dans les commissariats, usage de grenades au chlore et gaz lacrymogènes, abus sexuels, le tableau de la réaction policière se révèle encore plus noir que supposé, donnant un éclairage supplémentaire aux évènements si largement montrés et décortiqués par les innombrables documentaires qui ont fleuri sur la période. D’ailleurs le film de Jean-Luc Magneron ne propose aucune narration des faits et se contente d’aligner les témoignages démonstratifs et directs (à l’exception d’une discutable analyse de Julien Besançon ménageant la chèvre et le chou) qu’il privilégie à toute couverture visuelle des affrontements. Mai 68 La belle ouvrage condamne fermement les agissements « légaux » des forces de police d’un état répressif et les affirmations infondées mais justificatrices (présentées en début de métrage) de son président, le général De Gaulle. Si l’on saisit au fil des témoignages la détermination et la motivation de la jeunesse des années De Gaulle, le film possède une certaine résonnance avec notre société agitée en partie de préoccupations comparables.

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Commentaire technique

Image : copie SD, restaurée, définition très honorable pour la qualité DVD, contraste variable passant du noir et blanc tranché à une image surexposée selon les segments, certains défauts sont conservés (rayures, tâches, flous) mais aucun n’est rédhibitoire

Son : mixage français monophonique clair doté d’une bonne dynamique, pas de distorsion et une excellente intelligibilité même si les conditions de prise de son sur le vif n’étaient pas optimales