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Huit heures ne font pas un jour : une chronique familiale joyeusement utopique (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Huit heures ne font pas un jour 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5).

Synopsis :

L'histoire d'une famille ouvrière de Cologne, les Krüger, dominée par la grand-mère, une veuve de soixante ans. Entre drames domestiques et amours privées d'un côté, problèmes de travail et de logement de l'autre, la série tend à démontrer que la plupart des difficultés sont surmontables grâce à la solidarité, au courage et au discernement.

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Liste des épisodes

1. Jochen et Marion (1 h 42 mn 25)
2. Grand-mère et Gregor (1 h 40 mn 11)
3. Franz et Ernst (1 h 32 mn 56)
4. Harald et Monika (1 h 30 mn 28)
5. Irmgard et Rolf (1 h 29 mn 54)

Titre original : Acht Stunden sind kein Tag
• Support testé : blu-ray
• Genre : série télévisée, drame
• Année : 1972
• Réalisation : Rainer Werner Fassbinder
• Casting : Gottfried John, Hanna Schygulla, Luise Ullrich, Werner Finck, Wolfgang Schenck, Wolfgang Zerlett, Rudolf Waldemar Brem, Grigorios Karipidis
• Durée : 7 h 55 mn 54 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique allemand
• Bonus : Huit heures ne font pas un jour : une série qui fit parler dans les chaumières, documentaire inédit sur la série (2017, Acht Stunden sind kein Tag: Eine Serie wird zum Familientreffpunkt, 40 mn 17, réalisation Juliane Maria Lorenz) - livret exclusif (36 pages)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Alors en pleine activité théâtrale et cinématographique, Rainer Werner Fassbinder accepte en 1972 une commande de la chaîne publique de télévision allemande WDR. Cette parenthèse, considérée comme une pause dans sa fébrilité créatrice, est inédite en France : restaurée par la fondation Fassbinder, il est grand temps de profiter de ce style singulier et novateur que le cinéaste appliquait à toutes ses œuvres. Huit heures ne font pas un jour est un feuilleton composé de cinq parties, fruit d’un projet ambitieux des responsables des programmes de la WDR et qui reprend le principe des séries allemandes spécialement attachées aux sagas familiales. Néanmoins, sans surprise, le scénario concocté par le jeune réalisateur va détourner les codes établis pour narrer les mésaventures familiales des Krüger de Cologne : exit les valeurs bourgeoises prônées d’ordinaire, ce sont les ouvriers qui seront les héros de l’action ! Plutôt que s’apitoyer sur le sort du prolétariat, la série, non dénuée de péripéties et d’une critique appuyée de la société d’alors, est fondamentalement soutenue par la joie de vivre et l’entraide qui animent ses protagonistes. Si son tableau idéaliste est volontairement optimiste, le réalisateur ancre son intrigue dans la réalité en filmant ses acteurs dans une vraie usine d’outillage. En revanche ses personnages ne manquent pas de pittoresque fictionnel avec quelques figures mémorables : la grand-mère effrontée et attachante incarnée avec bonheur par la grande actrice Luise Ullrich, son «fiancé» Gregor totalement décalé et bienheureux joué par Werner Finck, le petit-fils Jochen, un ouvrier, usant redoutablement de la rhétorique, brillamment composé par Gottfried John et sa nouvelle copine Marion, qui emprunte la séduisante silhouette d’Hanna Schygulla.

Rainer Werner Fassbinder n’a que 27 ans lorsqu’il réalise cette série vue par des millions de téléspectateurs et qui reflète autant l’héritage de la Nouvelle Vague que sa fascination du cinéma hollywoodien : Huit heures ne font pas un jour apparaît comme un subtil et savoureux mélange de classicisme et d’avant-garde. Avec une économie de moyens efficace, dû à un tournage en 16 mm dans des décors restreints (usine, appartement), sans travelling sophistiqué mais superbement photographié par Dietrich Lohmann, le cinéaste déroule une intrigue romanesque à la structure linéaire clairement exposée et aux savoureux dialogues. Taxée d’artificielle, dénigrée afin de mieux la suspendre (les trois dernières parties scénarisées ne furent jamais filmées), l’histoire de cette révolte ouvrière intellectualisée apparaissait comme un ferment subversif intolérable pour une télévision d’état, d’autant que la série ne se privait pas de pointer le racisme et la misogynie en œuvre dans la société germanique des années 70. Petit bijou de spontanéité au ton joyeusement libertaire, Huit heures ne font pas un jour, incontestablement caractéristique de l’état d’esprit de son auteur, demeure une œuvre d’une étonnante modernité. 

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Blu ray Huit heures ne font pas un jour

Commentaire technique

Restauration réalisée par scan du positif inversible 16 mm d'origine en 2K et numérisation des bandes-son d'origine par Arri Media

Image : copie HD, excellente définition compte tenu du négatif 16 mm d’origine, granulation modérée, excellent contraste, étalonnage chaud, colorimétrie saturée inhérente au procédé inversible (diapositif), tons chauds, couleurs vives

Son : mixage monophonique allemand clair et dynamique, pas de distorsion ou réverbération, mixage homogène sans défaut particulier

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

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IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0068028/

 

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