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Dieu seul le sait + Le Barbare et la geisha : l’aventure selon John Huston (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Films de John Huston 00

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Dans les années 50, John Huston enchaine plusieurs films d’aventure et, après Moby Dick (1956), réalise deux films romanesques Dieu seul le sait (1957) et Le Barbare et la geisha (1958)

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Dieu seul le sait : quelque part dans le Pacifique… Seul rescapé d'un torpillage, le caporal Allison échoue sur une île qu'il croit déserte. Or, l'île a pour unique habitante sœur Angela, qui a survécu à la destruction de la mission catholique à laquelle elle appartenait. Les japonais débarquent sur l'île, les obligeant à se cacher et à s'entraider.

Le Barbare et la geisha : au Japon en 1856, Townsend Harris débarque dans le petit port japonais de Shimoda. Il doit devenir le premier ambassadeur américain au Pays du Soleil Levant. L'accueil des autochtones est glacial, et Harris se heurte à l'hostilité des nobles. Depuis quelques temps, le pays est victime de divers cataclysmes, et le peuple est persuadé qu'il s'agit d'une preuve de la colère des dieux, mécontents de la venue de l'américain.

Titre original : Heaven Knows, Mr. Allison - The Barbarian and the Geisha
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre, aventure, historique
• Année : 1957, 1958
• Réalisation : John Huston
• Casting : (1) Deborah Kerr, Robert Mitchum (2) John Wayne, Eiko Ando, Sam Jaffe, Sô Yamamura, Tokujiro Iketaniuchi, Fuji Kasai, Ryuzo Demura, Kodaya Ichikawa
• Durée : 1 h 46 mn 12 s - 1 h 44 mn 53 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1) 2,35/1 (2) 2,55/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-MA HD 5.1 anglais (2) - DTS-HD MA monophonique 2.0 anglais, français (1, 2)
• Bonus : (1) Amour interdit par Pierre Murat (27 mn 13) - livret de 36 pages « John Huston A la recherche du paradis perdu » de Christophe Chavdia (2) Le projet japonais de John Huston (28 mn 15)
• Éditeur : Rimini Éditions

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Commentaire artistique

Dieu seul le sait    Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Réitérant la trame de son excellent The African Queen (1951), c'est-à-dire la description de l’histoire de deux personnalités antagonistes, homme et femme, coincées dans un cadre oppressant, John Huston va filmer Dieu seul le sait sur l’ile de Tobago dans les Caraïbes avec les chinois locaux en guise de troupes japonaises. Le récit, adapté d’un roman de Charles Shaw, imagine un duo improbable, une nonne et un marine, bloqué sur une île en pleine guerre du Pacifique, à la merci des envahisseurs japonais. Toute la potentialité de cette histoire ne pouvait que séduire le réalisateur : tourner dans un endroit idyllique, diriger de nombreuses séquences d’action et, surtout, dépeindre les rapports sentimentaux qui allaient nécessairement se développer au sein de ce couple involontaire. Même si John Huston fut mécontent du résultat final, son film possède une tension et un humanisme fascinants, intensément servis par une mise en scène admirable et fluide qui n’hésite pas à doter certaines séquences d’une attention plus que soutenue (scène du magasin d’approvisionnement, scène dans la grotte). Sans jamais sombrer dans le mélo, les relations frustrées vécues par le duo possèdent la vraisemblance et la dignité d’une poignante histoire d’amour qui ne s’identifiera jamais comme telle, du grand art. Outre la munificence des décors naturels et le souffle des scènes d’action, c’est l’immense talent des deux interprètes, Deborah Kerr et Robert Mitchum, qui confèrent au drame sa dimension charismatique. Le choix des deux comédiens est idéal, ceux-ci étant aussi antinomiques dans leurs emplois habituels que les protagonistes du film. Ce choix approprié contribue autant à l’empathie que renvoient ces personnages attachants qu’à la savante ambiguïté qui envahie progressivement les sentiments et les désirs de chacun d’eux. D’une subtile efficacité, la mise en scène confronte la trivialité de la situation, et son évidence (la tentation dans un milieu naturel dépourvu de barrières sociales), aux contraintes morales qui lient irrémédiablement aussi bien le marine par son honneur que la nonne par sa mission religieuse. Pour des raisons de code Hays, John Huston ne poussera plus avant son histoire mais, dans le fond, la contrainte de la censure n’a elle pas favorisé ce splendide mélodrame ? Un chef-d’œuvre injustement mésestimé dans la filmographie de John Huston qui le considérait comme un de ses meilleurs films et dont une vision suffira pour partager son jugement.

Le Barbare et la geisha    Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Le film de John Huston est inspiré d’un roman d’Ellis ST. Joseph romançant l’histoire du premier diplomate américain au Japon, Townsend Harris, qui parviendra à signer un traité avec le Shogun en 1858 et à qui la tradition attribua une Geisha Okichi âgée de 17 ans. La grande originalité de ce drame romanesque est la rencontre, unique, entre le cinéaste et la star des westerns. En effet c’est John Wayne qui incarne le diplomate dans un registre bien éloigné de ses rôles habituels ! Production hollywoodienne classique en Scope et stéréophonie, Le Barbare et la geisha évite l’écueil des reconstituions approximatives en studio puisque le cinéaste et ses acteurs ont pu profiter des paysages somptueux et authentiques du Japon (Kyoto, Nara) complétés par un tournage dans les studios de la Toho ! Engoncé dans ses tenues d’occidental un brin guindées, le Duke fait ce qu’il réussit le mieux : du John Wayne… n’hésitant à faire le coup de poing ou à multiplier les actes héroïques tout en donnant des leçons d’héroïsme humanitaire à son entourage. À ses côtés on retrouvera le savoureux Sam Jaffe, habile traducteur et compagnon de route pour le héros, un vrai faire-valoir, et la magnifique actrice japonais Eiko Ando qui aurait été engagée pour sa grande taille en rapport avec celle de la star. Cette comédienne d’une grande beauté qui ne joua quasiment que dans ce film apporte une touchante note de séduction. John Huston rêvait de réaliser un film d’essence japonaise dont tous les ingrédients, images et narration, seraient en harmonie, mais la version remaniée par le studio détruisit toutes ses espérances. Le film reste néanmoins une intéressante tentative de conciliation entre le star-system et les codes du film hollywoodien avec la recherche d’une esthétique singulière. Avec son acteur pas toujours très à l’aise et son rythme mesuré aux scènes d’action plutôt rares, Le Barbare et la geisha reste une production atypique et inégale qui n’apporta rien de plus aux carrières de John Huston et John Wayne mais qui, comme toute curiosité cinéphilique, mérite d’être vue.

Blu ray Films de John Huston

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Commentaire technique

Nouveaux masters HD

Dieu seul le sait
Image : copie HD, une assez belle définition pas toujours homogène, légère granulation, excellent contraste parfois un peu renforcé, étalonnage relativement régulier, colorimétrie chaude assez réaliste et sans dérive chromatique, défauts nettoyés
Son : mixage 2.0 mono anglais, clair et sans distorsion, dommage que la version 4 pistes stéréo d’époque n’ait pas été retenue, dialogues clairs, ambiances énergiques (explosions, tirs, musique de George Auric) ; VF datée moins convaincante

Le Barbare et la geisha
Image : copie HD, format 2,55/1 respecté, image bien définie et excellemment contrastée avec des noirs francs, étalonnage chatoyant, colorimétrie vive et chaude aux tons saturés, belle restauration des défauts éventuels
Son : mixage anglais 5.1 à partir de l’original 4 pistes stéréo, très bonne dynamique, dialogues clairs, ambiances sans excès mais spatialisation ample (bruits de la nature, musique d’Hugo Friedhofer), pas de distorsion ; VF ancienne et sans relief

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

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IMDb
Dieu seul le sait : https://www.imdb.com/title/tt0050490/
Le Barbare et la geisha : https://www.imdb.com/title/tt0051398/

 

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