Les Lettres portugaises : lettres d’amour d’une religieuse cloîtrée (en DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Une actrice s’apprête à entrer en scène pour interpréter le rôle de Mariana Alcoforado, jeune religieuse du couvent de Beja, qui écrivit au XVIIème siècle des lettres enflammées à son amant français l’Officier de Chamilly. L’actrice, devenue Mariana, nous emmène dans un voyage hors du temps, qui dépasse les frontières de son imaginaire. Ce film est adapté de l’œuvre «Les Lettres de la Religieuse Portugaise».

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• Titre original : Les Lettres portugaises
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2014
• Réalisation : Bruno François-Boucher et Jean-Paul Seaulieu
• Casting : Ségolène Point, Nicolas Herman
• Durée : 1 h 09 mn 30 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
• Bonus : avant-première au cinéma le Cinéma Le saint André des Arts à Paris le 13 mai 2015 (5 mn 18) - bande annonce (1 mn 25) - livret de 12 pages sur le film de Laurent Hébert
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

En 1669, un ouvrage inhabituel pour l’époque, les lettres d’une religieuse portugaise à son amant, fascine ses lecteurs et devance la vogue du roman épistolaire au siècle suivant. Dès leurs parutions «Les Lettres portugaises» suscitent le doute sur l’authenticité de leur auteur, le comte de Guilleragues mais ce n’est qu’en 1810 qu’est révélée l’identité, encore discutée, de Mariana Alcoforado. Enfermée au couvent de Beja, elle a vraiment connu l’officier Noël Bouton de Chamilly, son amant, et elle exerçait la charge d’écrivain public, ce qui pourrait expliquer sa parfaite maîtrise littéraire. Mais peu importe que ces lettres soient vraies ou fictionnelles, leur intérêt majeur réside dans leur contenu qui exprime admirablement la passion amoureuse déçue qui vire à l’aliénation. Transposer un tel texte, et en intégral s’il vous plaît (ce qui est bien rare au cinéma), n’était pas chose aisée pour les deux cinéastes Bruno François-Boucher et Jean-Paul Seaulieu, qui ont choisi de trouver une équivalence en passant du genre documentaire, une actrice s’apprête à jouer la religieuse épistolière, à celui de la fiction, la même actrice interprète Mariana rédigeant ses cinq missives. Assez court, Les Lettres portugaises est un film autant à écouter, pour l’incroyable intensité des textes monologués par Ségolène Point qui a su trouver le ton et la posture appropriés, qu’à regarder. Il faut en effet saluer la magnifique photographie de Jean-Paul Seaulieu qui nous offre des plans sidérants, avec une lumière filtrée captée dans le couvent de Mariana aujourd’hui reconverti en musée. Aussi esthétique qu’intensément théâtral, Les Lettres portugaises n’a pas d’équivalent : une opportunité unique d’entendre une œuvre littéraire d’exception lue/jouée par une comédienne inspirée sous la forme d’un film plastiquement réussi. Probablement un peu trop austère comparée à la version d’Eugène Green de 2009, La Religieuse portugaise, mais avec l’immense mérite de savourer un classique de la littérature épistolaire.

Commentaire technique

Image : copie SD, très bonne définition en dépit du format DVD, superbe contraste, étalonnage subtilement lumineux, colorimétrie délicate aux teintes chaudes nuancées et aux tons naturalistes

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Son : mixage 5.1 français, dialogues clairs, belle mise en place des ambiances subtilement réparties sur les surrounds (absente sur la version 2.0), très belle mise en valeur de la musique, excellente dynamique