La Bataille de Midway : affrontement militaire en Sensurround (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En Juin 1942, les forces japonaises s'apprêtent à lancer une offensive surprise sur la base américaine du Midway, en plein cœur du Pacifique. L'armée US, qui vient d'apprendre l'existence de ce plan, se prépare à contre-attaquer.

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• Titre original : Midway
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre
• Année : 1976
• Réalisation : Jack Smight
• Casting : Charlton Heston, Henry Fonda, James Coburn, Glenn Ford, Hal Holbrook, Toshirô Mifune, Robert Mitchum, Robert Wagner, Cliff Robertson, Ed Nelson, James Shigeta, Tom Selleck, Robert Ito
• Durée : 2 h 11 mn 17 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Couleur et Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 Sensurround anglais, français
• Bonus : Making of de La bataille de Midway (2001, 28 mn 57, réalisation Laurent Bouzereau) - le film par Mathieu Macheret, critique au Monde (13 mn 25) - scènes coupées (10 mn 31) - Ils y étaient, documentaire présenté par Charlton Heston sur les vrais pilotes de la bataille (4 mn 49) - l'enregistrement Sensurround (4 mn 18) - la musique (6 mn 24) - bande annonce (2 mn 57) - galerie de photos (1 mn 36)
• Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

C’est un des quatre films qui employèrent le précédé Sensurround (recours à des basses fréquences synchronisées avec l’action) dans les années 70 et c’est probablement cet aspect technique qui le distingua plutôt que la qualité de sa reconstitution. Pour le reste, La Bataille de Midway résulte d’un mélange de scènes tournées avec des acteurs, le gratin d’Hollywood de l’époque (souvent jugé bien trop vieux pour les rôles de militaires) sur un seul porte-avion, le Lexington, et d’un recours à deux sources d’images : des archives authentiques retravaillées et recadrées pour le film, d’où le grain de l’image, et un nombre impressionnant de stock-shots, c'est-à-dire d’emprunts à d’autres longs métrages de fiction tels que Tora ! Tora ! Tora ! (1970), La Bataille d’Angleterre (1969), Brisants humains (1956), Trente secondes sur Tokyo (1944), etc. Considérée comme une bataille décisive dans la guerre du Pacifique, Midway sonna le glas de la suprématie japonaise régionale en mer : le pari ambitieux de cette superproduction était de raconter le plus clairement possible les étapes décisives de ce conflit limité à trois jours de combats du 5 au 7 juin 1942. À la différence du film oscarisé de John Ford, réalisé en 16 mm pendant l’affrontement, La Bataille de Midway version Sensurround se place délibérément dans le genre des grands films de guerre spectaculaires au casting étoilé. Le choix du mélange des sources, même s’il a été atténué par l’étalonnage, n’est pas toujours très convaincant et le scénario manque cruellement de clarté : il est très difficile de suivre simultanément les diverses opérations aériennes sauf à revoir plusieurs fois le film ! Comme il a été remarqué, le film manque aussi de recul et d’objectivité : alors que tous les militaires anglo-saxons possèdent une personnalité extravertie, les officiers japonais font triste mine, ainsi le grand Toshirô Mifune bien mal loti, comme si ils étaient convaincus à l’avance du résultat final. Côté grosses pointures, le caméo de Robert Mitchum était parfaitement dispensable et la prestation de Charlton Heston, toujours plus grand que nature et seul personnage fictif, est trop convenue avec un final de héros… La Bataille de Midway est un film d’hommes : les scènes tournées avec Susan Sullivan sont passées à la trappe (cf., bonus) et l’idylle avec une japonaise jouée par Christina Kokubo est cousue de fil blanc (mais aura attiré l’attention sur les camps de concentration américains pour japonais après Pearl Harbor !). D’une réalisation très classique et manquant de moyens, mais heureusement soutenue par la composition épique de John Williams, La Bataille de Midway n’a ni le souffle, ni l’envergure de Tora ! Tora ! Tora ! consacré à Pearl Harbor quelques années auparavant. La preuve qu’un gadget technologique, le Sensurround, ne suffit pas à faire un grand film...

Commentaire technique

Image : copie HD, définition variable, très bonne pour les images de 1970, plus passable pour les archives, granulation irrégulière assez forte pour les archives, étalonnage homogène néanmoins, colorimétrie chaude aux tons saturés assez naturalistes

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Son : mixage 2.0 Sensurround, belle clarté des dialogues centrés monophoniques, la piste Sensurround exploite effectivement le canal LFE conférant un peu plus d’ampleur à certains passages mais il faudra reconfigurer ses caissons de basse pour en obtenir plus d’effet ; la VF plus artificielle est moins convaincante