Titicut Follies : plongée dans la déshumanisation carcérale (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
À Bridgewater (Massachusetts), en 1967, Frederick Wiseman tourne son premier film, dans une prison d'État psychiatrique et atteste de la façon dont les détenus sont traités par les gardiens, les assistants sociaux et les médecins à l'époque. Ce qu'il révèle a valu au film d'être interdit de projections publiques aux États-Unis pendant plus de 20 ans. Témoin discret et vigilant des institutions, Frederick Wiseman pose, avec Titicut Follies, les bases de ce qui fait son cinéma depuis 50 ans.
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• Titre original : Titicut Follies
• Support testé : DVD
• Genre : documentaire
• Année : 1967
• Réalisation : Frederick Wiseman
• Casting : détenus et personnel de la prison psychiatrique de Bridgewater
• Durée : 1 h 20 mn 41 s
• Format vidéo : 4/3
• Format ciné : 1,33/1 Noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 anglais
• Bonus : livret de 20 pages avec une analyse du film et un entretien de Frederick Wiseman
• Éditeur : Blaq out
Commentaire artistique
Cette réédition, en version restaurée, du premier documentaire de Frederick Wiseman, Titicut Follies, malgré sa qualité technique limitée, est tout à fait intéressante. Filmé à Bridgewater, une prison fédérale pour détenus aliénés construite au 18ème siècle dans la région au nom indien de Titicut, ce film valut, dès sa longue préparation, des ennuis au cinéaste et surtout, malgré des autorisations en bonne et due forme, une interdiction de diffusion pour atteinte à la vie privée des patients, le film étant finalement jugé subversif par les autorités pénitentiaires et administratives. Il faut dire que le tableau est accablant : si le comportement irresponsable des malades mentaux ne surprend pas, celui de certains membres du personnel est pour le moins assez ahurissant. Frederick Wiseman et sa mini équipe ayant eu la latitude de filmer les protagonistes en toute liberté, la plongée dans ce monde carcéral singulier est édifiante : des prisonniers âgés et dénudés aux gardiens plus ou moins compréhensifs en passant par un médecin sans état d’âme (scène de la sonde) et un psychiatre borné, le tableau est affligeant et se passe de commentaires ! Ce tableau à charge n’est pas exempt de maladresses et de choix hasardeux avec une certaine insistance visuelle qui peut paraître déplacée. Mais dès ce premier film, l’ex professeur de droit, se révèle un maître dans l’art de décortiquer la réalité par un cinéma vérité issu d’un lent processus de montage de plusieurs mois qui ne retient qu’une infime partie des rushes et se laisse guider par la cohérence interne des scènes filmées. Titicut Follies amorçait une longue carrière de documentariste, saluée par un Oscar d’honneur en 2017, et attestait déjà, même si elle était encore balbutiante, d’une méthode avec laquelle Frederick Wiseman allait s’employer à explorer en profondeur la société américaine et à pointer, plus particulièrement, les ambiguïtés de sa bureaucratie. Titicut Follies catalogue les atrocités qu’on pouvait infliger, dans les années 60 et sans la moindre remise en question, aux prisonniers aliénés. Cette description vertigineuse de la négation de la condition humaine, qui se pare de la légèreté d’une (fausse) comédie musicale, est tout simplement dantesque.
Commentaire technique
Image : copie SD, film restauré en 4K, définition correcte mais pas exceptionnelle avec une granulation très prononcée (tournage en 35 mm), assez bon contraste et étalonnage homogène, échelle de gris assez régulière, défauts nettoyés mais pas disparus (rayures, taches blanches)
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Son : mixage anglais dynamique mais l’apport du remixage en 5.1 ou 2.0 est quasi nul, le film ayant été mixé en monophonie à l’origine, dialogues clairs, léger souffle
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0062374/
DVD disponible sur Amazon
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