Moi, Tonya : un biopic énergique excellemment interprété (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d'avoir planifié et mis à exécution l'agression…
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• Titre original : I, Tonya
• Support testé : blu-ray
• Genre : biopic, sportif, comédie dramatique
• Année : 2017
• Réalisation : Craig Gillespie
• Casting : Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan, Paul Walter Hauser, Julianne Nicholson, Mckenna Grace, Bojana Novakovic, Catherine Dyer
• Durée : 1 h 59 mn 43 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 et 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : scènes coupées : « Golden Buddha » (1 mn 25) - le chantage (2 mn 35) - une attaque planifiée ? (1 mn 27) - témoignage de Shawn (11 mn 02) - buffet à emporter (0 mn 52)
• Éditeur : Francetvdistribution
Commentaire artistique
Tonya Harding est une patineuse américaine qui créa la surprise en 1991 en réussissant pour la première fois un triple axel en compétition et qui s’est trouvée mêlée à un scandale aux JO de 1994, lorsque son mari a été impliqué dans l’agression de la patineuse Nancy Kerrigan, ce qui valut à Tonya Harding une exclusion à vie de la compétition. Ces faits, oubliés ou méconnus du public hexagonal mais ancrés dans la culture américaine, ont été à la base du scénario de Steven Rogers pour cette comédie dramatique réalisée par Craig Gillepsie. Film au modeste budget, coproduit par son actrice vedette Margot Robbie, Moi, Tonya a surpris par les nombreuses nominations qu’il a suscitées et ses récompenses, un Golden Globe et un Oscar du meilleur second rôle pour Allison Jeanny incarnant LaVona Fay Golden, la mère de Tonya. Plutôt anecdotiques, ces événements invraisemblables mais vrais tiennent beaucoup du sordide fait divers. Mais, au-delà de l’évocation de cet épisode sportif malheureux, ce qui fait la force du film tient dans la qualité de son écriture et de sa réalisation enlevée, dotée d’une énergie surprenante et une bande musicale rock détonante. Portrait à l’américaine d’une femme volontaire qui cherche désespérément à prendre son destin en mains malgré les aléas de l’existence et d'une éducation brutale décrite sans concession, Moi, Tonya bénéficie d’acteurs très impliqués. Margo Robbie est remarquable dans ce rôle inhabituel, qui délaisse son charme naturel pour une prestation à fleur de peau toutefois «désavantagé» par un physique par trop séduisant malgré le maquillage et les perruques ostentatoires. Dans la reconstitution des entraînements et des compétitions, l’actrice a été doublée par de vraies patineuses, Heidi Munger et Anna Malkova, mais la magie des effets spéciaux irréprochables opère pleinement. Sébastian Stan se défend très bien dans le rôle du mari instable et Paul Walter Hauser, qui joue le copain foireux, est absolument inénarrable. Allison Jeanny vole la vedette par la force de son talent, incarnant avec une assurance stupéfiante cette mère ingrate, voire abjecte, un personnage digne d’un roman noir et pourtant authentique. L’intensité du récit doit beaucoup à l’évocation des relations entre la mère et la fille mais, bien que le film ait cherché à décrire la réalité, les caractères ont été fortement dramatisés, spécialement celui de LaVona Fay Golden. Les portraits pas franchement flatteurs et la mise en scène très directe confirment qu’avec sa personnalité hors de l’establishment, Tonya Harding n’avait pratiquement aucune chance de gagner et que ses défis coutumiers ne pouvaient qu’entraîner sa chute : une critique à peine déguisée des fractures de la société américaine. Parfois un peu excessif avec ses afféteries inutiles, notamment le recours au concept «briser le quatrième mur» (acteur s’adressant au spectateur) et les changements fréquents de format, ce biopic nerveux se révèle un magnifique portrait féminin qui profite de l’interprétation plus que talentueuse de Margot Robbie. Un film sensible et captivant.
Commentaire technique
Image : copie HD, définition excellente, très piquée dans les détails (tenues de Tonya), excellent contraste, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste chatoyante, tons nuancés
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Son : mixage anglais 5.1 extrêmement dynamique, dialogues centrés très clairs, ambiances des compétitions très bien spatialisées, bande musicale énergique, surrounds et LFE efficacement sollicités ; VF soignée mais plus artificielle
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4,5/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : (2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt5580036/
Site officiel (en anglais) : https://www.itonyamovie.com/
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