David et Bethsabée : amours bibliques à la mode hollywoodienne (en Blu-ray)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Bien qu'il ait terrassé Goliath et remporté d'innombrables batailles, il est une seule force que le Roi David ne peut vaincre : l'amour. Fou amoureux de la superbe Bethsabée, David envoie son époux mercenaire dans une bataille sans espoir, scellant ainsi le début de sa déchéance. Négligeant son royaume et sa foi, David subit la colère de Dieu, la destruction de son pays et la malveillance de son peuple, qui espère que Bethsabée paie le prix fort pour son adultère.

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• Titre original : David and Bathsheba
• Support testé : blu-ray
• Genre : péplum biblique
• Année : 1951
• Réalisation : Henry King
• Casting : Gregory Peck, Susan Hayward, Raymond Massey, Kieron Moore, James Robertson Justice, Jayne Meadows, John Sutton, Dennis Hoey
• Durée : 1 h 55 mn 39 s
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : bande annonce Hollywood Legends (1 mn 59) - David, le roi qui aimait les femmes raconté par Frédéric Albert Lévy (43 mn 40)
• Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Dans les années 50, le péplum est à la mode dans tous les grands studios hollywoodiens, particulièrement la puissante évocation du péplum biblique initiée par Cecil B. DeMille avec son Samson et Dalila (1949). La 20th Fox souhaite à son tour produire une superproduction du même acabit et Darryl F. Zanuck commande une histoire à Philip Dunne, grand scénariste dont ce sera le premier péplum mais qui écrira par la suite plusieurs grands films du genre (La Tunique en 1953, Les Gladiateurs et L’Égyptien en 1954). Son récit peu convaincant sur la vie du roi David est finalement resserré au seul épisode des relations adultérines entre le roi et Bethsabée, femme d’Urie le Hittite, détaillées dans le Livre de Samuel (chap. 11) et dans le Livre des Rois (chap. 1). Quoi qu’extrêmement bavarde, la narration revient en flash-backs sur la guerre contre les Philistins, l’onction de David par Samuel et le combat avec Goliath mais pour le reste du récit, la plupart des scènes sont assez statiques (salle du trône, appartement royal) et certaines séquences comme l’arrivée de l’Arche d’Alliance manquent de grandeur. Les deux stars du moment sous contrat à la Fox, Gregory Peck et Susan Hayward, font de leur mieux pour donner consistance à la passion qui unit leurs personnages mais cette ardeur peine parfois à exister malgré la qualité de la réalisation d’Henry King, spécialiste des films d’aventures historiques et la splendeur de la photographie en Technicolor de Leon Shamroy (encore limitée au format académique puisque le CinémaScope ne deviendra l’apanage des péplums qu’à partir de 1953). Alors que le sujet quasi sulfureux de cette relation coupable aurait pu donner lieu à de belles séquences enflammées de passion romanesque, ce péplum plutôt intellectuel et souvent enfermé dans des décors archéologiquement discutables ne parvient jamais à égaler le souffle épique que savait insuffler Cecil B. DeMille à ses évocations bibliques ! Pourtant, la superbe musique d’Alfred Newman qui accompagne le film ne manque pas de grandeur et d’inventivité. Si les amateurs de grandes séquences mouvementées avec foule de figurants seront déçus, David et Bethsabée est en revanche assez satisfaisant pour la construction des caractères, le traitement du thème de la culpabilité et les affres psychologiques éprouvées par les divers protagonistes. Péplum biblique oblige, la question de la foi est omniprésente et affirme le dogme religieux, qui par essence ne se discute pas, comme le pivot de toutes les attitudes - spécialement l’intransigeant prophète Nathan - et de toutes les décisions bien qu’adroitement le scénario laisse à David une certaine marge d’ouverture introspective et évite de présenter frontalement les miracles divins. Malgré le choix de ce péplum biblique de privilégier une histoire d’amour manifestement intimiste et la contestation du film par certains mouvements religieux, David et Bethsabée obtint un réel succès à sa sortie.

Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau master, définition variable mais manquant souvent de netteté, grain de pellicule, bon contraste, étalonnage chaud, colorimétrie Technicolor aux teintes vives à dominante magenta et aux tons très saturés, quelques défauts persistent (poils, taches blanches)

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Son : mixage 2.0 monophonique anglais clair et équilibré mais avec un léger souffle, spectre limité, petits défauts mais pas de distorsion ou de résonance ; VF ancienne datée et plus grave