Wonder Wheel : Coney Island nostalgique selon Woody Allen (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d'attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty, opérateur de manège marié à Ginny ; Mickey, séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina, fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

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• Titre original : Wonder Wheel
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2017
• Réalisation : Woody Allen
• Casting : Kate Winslet, Jim Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple, Robert C. Kirk, Jack Gore, Tommy Nohilly, Tony Sirico
• Durée : 1 h 41 mn 05 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,00/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais, français
• Bonus : pseudo Making of (3 mn 10) - bande annonce (1 mn 31)
• Éditeur : AB Video

Commentaire artistique

Non loin de Manhattan, célébrée à longueur de films, Woody Allen a planté sa caméra à Coney Island, la plage de New York avec son gigantesque parc d’attraction, qui a connu la gloire dans l’entre-deux-guerres. C’est d’ailleurs l’une des attractions de l’époque, «The Wonder Wheel» installée en 1920, qui donne son nom au 48ème film du cinéaste où se situe l’essentiel de l’intrigue, excepté quelques échappées à Greenwich Village. Wonder Wheel n’est pas une comédie et tourne autour de Ginny, un personnage féminin complexe et perturbé comme les affectionne le cinéaste qui plonge son héroïne dans les tourments de la passion entre un mari brutal qui la chérit, une enfant pyromane qui lui échappe et une belle-fille sexy qui va lui ravir son amant maître-nageur. Sur fond d’attractions foraines chatoyantes, tous ces personnages vont se heurter émotionnellement et ce sont les interactions entre eux qui constituent la substance de ce film sans grande action mais avec beaucoup de dialogues. La dimension spectaculaire en toile de fond est procurée par le lieu, Coney Island, filmé sur place et fort bien reconstitué comme il flamboyait dans les années 20 au prix d’effets numériques convaincants ! Il faut saluer la magnifique photographie de Vittorio Storaro, qui a choisi de jouer sur les ambiances colorées en s’inspirant des tableaux de Coney Island de Reginald Marsh, une vivacité joyeuse qui tranche avec les affres qui assaillent Ginny et les situations tendues qui affectent tous les protagonistes. Il a d’ailleurs symbolisé les personnalités de Ginny et de sa belle-fille par des tendances chromatiques dédiées, chaude pour Ginny et plus froide pour Carolina. Si tout le casting est irréprochable, spécialement le sémillant Justin Timberlake, c’est néanmoins à Kate Winslet que revient la rude tâche d’interpréter cette femme cyclothymique incontrôlable, une prestation d’une grande justesse qui mérite le détour. Pour ce film aux réminiscences mélancoliques, Woody Allen ne déroge ni à ses thèmes, les difficultés du couple, ni à ses brillantes scènes dialoguées quoique sa verve semble un peu émoussée. Wonder Wheel prouve que la passion du cinéma motive toujours son réalisateur qui a su combiner sa fascination d’enfance pour Coney Island et son habileté à écrire des personnages attachants plongés dans des situations sentimentales inextricables, notamment des rôles féminins qui semblent résolument contemporains.

Commentaire technique

Image : copie HD, image bien définie dans les détails (tournage à la caméra Sony CineAlta et Master Format 4K), superbe contraste, étalonnage lumineux et chatoyant respectant les ambiances souhaitées par Vittorio Storao, colorimétrie chaude, tons nuancés

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Son : mixage anglais 5.1, clair et dynamique avec dialogues centrés, spatialisation naturaliste aux effets limités comme souvent dans les films de Woody Allen, surrounds et LFE efficaces ; VF soignée mais annihilant le travail dramatique des acteurs américains