L’Homme qui n’a pas d’étoile : un classique plébiscité (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Éternel aventurier errant dans un pays en construction, Dempsey Rae se lie d'amitié avec le jeune et naïf Jeff Jimson auquel il apprend l'usage du colt. Désormais contremaître dans un ranch immense, il redoute que sa propriétaire, l'ambitieuse Reed Bowman, déclenche une guerre entre éleveurs en laissant paître ses 5000 têtes de bétail dans la prairie. Et c'est effectivement ce qui se passe, situation aggravée par l'intervention de Steve Miles, chef d'une bande de tueurs contre lesquels Rae et les autres fermiers de la région font front commun…

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• Titre original : Man Without a Star
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1955
• Réalisation : King Vidor
• Casting : Kirk Douglas, Jeanne Crain, Claire Trevor, William Campbell, Richard Boone, Jay C. Flippen, Myrna Hansen, Mara Corday
• Durée : 1 h 29 mn 09 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,00/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : présentation du film par Bertrand Tavernier (SD, 21 mn 39) - Horizons perdus (SD, 26 mn 45) - bande annonce (HD, 1 mn 42)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

L’Homme qui n’a pas d’étoile est un classique du genre réalisé par King Vidor à l’exception de la scène du troupeau affolé (stampede) modérément réussie par la seconde équipe. Adapté d’un roman de Dee Linford, il bénéficie de la splendide photographie au format rare 2,00/1 de Russell Metty, d’une chanson titre inoubliable interprétée par Frankie Laine et de la présence du charismatique Kirk Douglas dans le rôle principal. C’est un western vif et concis tourné en trois semaines car l’acteur vedette n’était pas disponible plus longtemps ! Il est question d’un contremaître au tempérament bien trempé et fortement individualiste qui va devoir affronter la fin de l’Ouest libre avec la pose de barbelés agressifs sur la prairie. Kirk Douglas, empathique, se complaît à interpréter cet homme à la stature «plus grand que nature» par son jeu excessif et intensément ironique. Entre tragédie sublimée et western stéréotypé, le film de King Vidor est un drame inégal qui a beaucoup perdu de son intensité avec le temps et reflète une conception suranné du genre et d’un manque de souffle dramatique attendu : son auteur était d’ailleurs insatisfait de ce film, dont il ne faisait jamais l’éloge. En dehors de l’omniprésence de la star Kirk Douglas dont on connaît le penchant à intervenir dans les décisions artistiques des films qu’il interprétait et qu’il proclama nettement pour ce film, le reste du casting a bien du mal à se faire une place : l’acolyte naïf est joué sans finesse par William Campbell, Claire Trevor incarne une prostituée bienveillante mais qui reste un second rôle anecdotique et, dans un emploi très moderne de femme de tête, Jeanne Crain parvient à exercer sa séduction naturelle qui culmine dans une mémorable scène de salle de bain. L’Homme qui n’a pas d’étoile appartient à cette catégorie de western des années 50 combinant une histoire forte, des tempéraments solides et une action nerveuse sauf que King Vidor, auteur du splendide Duel au soleil semble prendre une distanciation avec le genre et ne paraît pas toujours maître de la situation (ce qu’il affirmera plus tard). On retiendra surtout que ce western traditionnel aux thèmes largement rebattus ne sombre jamais dans le manichéisme habituel et brosse au contraire des portraits nuancés fort bien individualisés, ne serait-ce que celui du héros incapable de s’insérer dans l’ordre établi. Un bon western mais pas le chef-d’œuvre si souvent annoncé.

Commentaire technique

Image : copie HD, restaurée, définition correcte mais pas exceptionnelle avec liserés colorés et piqué faillible, léger grain, bon contraste, étalonnage chaud du Technicolor mais sans la flamboyance saturée du procédé, défauts supprimés

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Son : mixage monophonique anglais restauré, équilibré et dynamique, dialogues clairs, pas de distorsion, bruit de fond ; VF datée un peu sourde mais très nostalgique façon cinéma de quartier