Mary et la fleur de la sorcière : un petit air de Ghibli Potter (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

C'est l'été. Mary vient d'emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu'une fois tous les 7 ans. On l'appelle la « fleur de la sorcière ». Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l'école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s'élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages. Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…

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• Titre original : Meari to majo no hana
• Support testé : blu-ray
• Genre : japanimation, fantastique
• Année : 2017
• Réalisation : Hiromasa Yonebayashi
• Casting voix en VO : Hana Sugisaki, Ryunosuke Kamiki, Yuki Amami, Fumiyo Kohinata, Hikari Mitsushima, Jiro Sato, Ken'ichi Endo
• Durée : 1 h 42 mn 49 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 japonais, français
• Bonus : entretien avec Hiromasa Yonebayashi, réalisateur, et Yoshiaki Nishimura, producteur (13 mn 46) - bande annonce VF (1 mn 41) et VO (1 mn 41)
• Éditeur : Diaphana Edition Vidéo

Commentaire artistique

En 2015, après la fermeture du studio Ghibli, un nouveau studio d’animation nommé Ponoc (« Minuit » en serbo-croate) est créé par Yoshiaki Nishimura et certains anciens collaborateurs. C’est Hiromasa Yonebayashi, auteur chez Ghibli des animes Arietty, le petit monde des chapardeurs (2010) et Souvenirs de Marnie (2014) qui aura la charge de réaliser Mary et la fleur de la sorcière, le premier-long métrage du studio. Le scénario qu’il co-écrit avec Riko Sakaguchi est inspiré de « The Little Broomstick » (1971) de Mary Stewart, et, comme dans ses deux films précédents, il est question d’une étape décisive dans la vie d’une petite fille. Sur le thème du dépassement de soi et du combat contre l’adversité, l’intrigue abandonne la bonhomie systématique du studio Ghibli, invente de vrais méchants et peaufine le personnage d’une fillette rousse complexée par ses cheveux. Si la tonalité de cette aventure est moins grave que celle des dernières productions Ghibli, l’héritage est manifeste dans la caractérisation de certains personnages et dans son style graphique. L’identité visuelle ne pouvait pas être différente lorsqu’on sait que l’environnement naturel a été dessiné par Kazuo Oga (Mon Voisin Totoro) et que Takeshi Inamura en a dirigé l’animation. Visible par les enfants à partir de six ans (encore que la violence de certaines scènes est à considérer), Mary et la fleur de la sorcière est loin d’être un divertissement mièvre, se révèlant un conte très énergique et plein de rebondissements dans l’esprit Ghibli avec sa profusion dans les décors et sa dimension fantastique même si Endor, l’école pour sorciers, n’est pas sans rappeler un célèbre exemple. Néanmoins, soutenues par la musique enlevée de Takatsugu Muramatsu, les aventures de Mary assurent le spectacle et se suivent avec intérêt malgré une impression de déjà-vu, les auteurs peinant à se démarquer de leurs maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki dont les nombreuses allusions visuelles et scénaristiques émaillent le film. Une part importante de ce récit très fertile en scènes d’action a été réalisée à l’ancienne mais les apports du numérique n’ont pas été négligés. Avec ses personnages hauts en couleur, la magie de ses décors, la féerie de ses couleurs somptueuses et la qualité irréprochable de son animation Mary et la fleur de la sorcière ne pourra que ravir ses spectateurs. Le film démontre que le studio Ponoc bénéficie des solides talents des anciens de Ghibli : une affaire à suivre ! Il est fort regrettable que les nombreux bonus présents sur les éditions Blu-ray japonaise et américaine soient réduits ici à la portion congrue.

Commentaire technique

Image : copie HD, extrême précision, du piqué dans les détails (master format en 2K), parfaite maîtrise du contraste, étalonnage lumineux et chatoyant, colorimétrie éclatante aux couleurs chaudes somptueuses et aux tons nuancés, belle compression (feu, liquide, cheveux)

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Son : mixage japonais 5.1, dialogues clairs et centrés, dynamique constante, spatialisation spectaculaire aux effets d’ambiances largement distribués sur les surrounds, belle profondeur de champ sonore, LFE très efficace ; VF soignée pour les plus jeunes