Le Dernier face-à-face : un western-spaghetti sur l'ambiguïté de la nature humaine (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Professeur d’histoire à la santé fragile, Brad Fletcher se retire sous le soleil du Texas. Au cours de son périple, il est contraint de venir en aide à Beauregard Bennet, un célèbre hors-la-loi blessé. Tout les oppose et pourtant, l’érudit idéaliste et le malfrat illettré finissent par se vouer une admiration réciproque. Lorsque Brad intègre la bande de Beauregard, la « Horde sauvage », de nouveaux horizons s’ouvrent aux deux hommes...
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• Titre original : Faccia a faccia
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1967
• Réalisation : Sergio Sollima
• Casting : Tomás Milián, Gian Maria Volontè, William Berger, Jolanda Modio, Gianni Rizzo, Carole André
• Durée : 1 h 50 mn 23 s (version longue), 1 h 34 mn (version cinéma)
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique italien, français + anglais (version courte)
• Bonus : entretien avec Jean-François Giré, spécialiste du western européen (29 mn 26) - la restauration du film par Giordano Guillem (3 mn 51) - DVD du film en version longue - packaging Mediabook contenant un livre écrit par Alain Petit, illustré de photos et documents d'archives rares (60 pages)
• Éditeur : Wild Side Video
Commentaire artistique
Dans les années 60, principalement entre 1964 et 1973, tandis que le western classique américain est en perte de vitesse, l’essor du western « européen » se manifeste par une pléthore de réalisations plus ou moins satisfaisantes. Trois cinéastes prénommés « Sergio » se partagent la vedette du western-spaghetti, Sergio Leone, Sergio Corbucci et Sergio Sollima. Ce dernier se fait connaître en 1967 avec le western Colorado (La Resa dei conti, disponible chez le même éditeur) commandé et produit par Alberto Grimaldi et qui réunit Lee Van Cleff et Tomás Milián. Le succès italien de ce film va être surpassé par son œuvre suivante Le Dernier face-à-face mais qui ne trouve pas son public à l’international à cause des aléas de la distribution (en 1977, le film est réédité en France sous le titre bidon de Il était une fois en Arizona !) et son casting moins prestigieux, Tomás Milián partageant l’affiche avec Gian Maria Volontè. Filmé dans les superbes paysages espagnols d’Almería et en studio à Rome, Le Dernier face-à-face dispose d’un scénario co-écrit par deux excellents dramaturges, le réalisateur et Sergio Donati à qui l’on doit tous les grands Sergio Leone. De ce travail collaboratif naîtra une intrigue captivante, des caractérisations élaborées et de savoureux dialogues. Sergio Sollima, qui dispose d’un casting italien tout à fait convaincant, embauche l’autrichien William Berger pour incarner le seul personnage historique de l’histoire, le détective Siringo de l’agence Pinkerton, et doit gérer sur le plateau l’antagonisme permanent de ses deux stars, chacune se plaignant d’être défavorisée ! Cependant la rivalité entre le cubain expansif Tomás Milián (disparu en 2017) et l’italien placide Gian Maria Volontè se révèlera finalement bénéfique au western. Comme pour les westerns de Sergio Leone, une belle part de la fascination exercée par Le Dernier face-à-face résulte de la partition typée et d’emblée reconnaissable d’Ennio Morricone qui ajoute son cachet à ce film devenu culte. L’édition prestige offre, sur le Blu-ray, deux montages du film, une version internationale amputée de 18 minutes pour des raisons commerciales et un Director’s Cut qu’il faudra privilégier pour apprécier toute l’intensité de l’histoire, même si le réalisateur, mort en 2015, révéla que son montage initial durait 2 h 30 et se plaignait d’avoir ainsi perdu la dimension visuelle et dramatique de son western. En attendant une éventuelle découverte de ces chutes inexploitées, Le Dernier face-à-face est un bel exemple de western-spaghetti qui a su concilier la rigueur d’un montage concis et la subtilité de ses caractères avec un étonnant renversement des psychologies qui pose la question du déterminisme de la nature humaine. Il n’y avait pas que Sergio Leone à savoir sublimer la violence de l’Ouest en une tragédie humaniste.
Commentaire technique
Le master haute définition de la version longue n’existant pas, la version disponible sur le Blu-ray est basée sur le master HD de la version courte avec insertion des séquences et des images absentes récupérées d'un master SD de la version longue qui date des années 90 et qui n'est ni étalonné, ni restauré. Pour harmoniser au mieux les deux sources, les éléments uniques de la version longue ont été « upgradés » en 2K et réétalonnés vers une colorimétrie plus chaude (cf., bonus).
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Image : copie HD, restaurée, définition correcte mais piqué variable sur les détails avec une claire chute de la netteté sur les inserts, grain variable, contraste maîtrisé et homogène, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée, tons saturés sans excès, pas de défaut particulier hormis les variations visuelles sur les séquences upgradées
Son : mixage original italien monophonique, équilibré, dialogues clairs, pas de distorsion, bruit de fond ; les VF et VA sont moins convaincantes avec des voix trop artificiellement détachées, surtout en VF, des ambiances ; pour entendre les voix VO de Gian Maria Volontè, Lidia Alfonsi et Gianni Rizzo écoutez la version italienne, pour celles de Tomas Milian et William Berger optez pour la version anglaise
Notre avis
Image : 
(3,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0061636/
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