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Baïonnette au canon : la guerre en studio (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Baionnette au canon 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

À l’hiver 1950, les troupes américaines engagées dans la guerre de Corée battent en retraite. Afin de cacher ce repli à l'ennemi, une escouade d'une quarantaine d'hommes va devoir se battre dans ce qui ressemble à une mission suicide.

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• Titre original : Fixed Bayonets !
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre
• Année : 1951
• Réalisation : Samuel Fuller
• Casting : Richard Basehart, Gene Evans, Michael O'Shea, Richard Hylton, Craig Hill, Skip Homeier, Paul Burke, George Conrad
• Durée : 1 h 31 mn 57
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1 Noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : LPCM 2.0 monophonique anglais
• Bonus : interview de Frank Lafond, auteur du livre « Samuel Fuller, jusqu'à l'épuisement » (36 mn 48)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Samuel Fuller, récemment honoré en France en début d’année, a d’abord été scénariste, puis soldat de l’infanterie et reporter de guerre pendant la 2e Guerre Mondiale. Lorsqu’il écrit et réalise J'ai vécu l'enfer de Corée (The Steel Helmet) en 1951 il sait de quoi il retourne. Le succès de ce film qui fut le premier à parler de la guerre de Corée, alors en pleine extension, permet au cinéaste de signer un contrat à la Fox et de réaliser son quatrième long métrage Baïonnette au canon, également sur la guerre de Corée. Paradoxalement la mission à risque décrite par le film, quelque part sur le front de guerre montagneux par temps d’hiver, ne donne jamais l’impression d’aération qu’un tournage en extérieur aurait suggérée. C’est dans un gigantesque décor de studio, qui engloutit la moitié du budget, que Samuel Fuller filme l’action au plus près des acteurs - d’où des cadrages serrés sans horizon - avec les puissants moyens du studio dont une grue. Si la photographie est saisissante, le vallon et la grotte reconstitués trahissent constamment leur artificialité et confèrent une étonnante sensation d’oppression. Ce gigantesque décor a d’ailleurs été construit avant la finalisation du scénario ce qui a permis au réalisateur d’adapter les déplacements sophistiqués de ses personnages en fonction de celui-ci. L’histoire très concise est inspirée d’un roman de John Brophy à laquelle Darryl F. Zanuck incorpora au personnage du caporal Denno la personnalité d’un sergent empruntée au film de la Fox Aventure en Libye (Immortal Sergent, 1943). Baïonnette au canon narre la dangerosité d'une mission militaire, à la limite de l’absurde, et ses conséquences sur les actions et les comportements psychologiques des soldats. Loin de toute glorification, cette guerre sans héros réunit des caractères très disparates : du caporal Denno traumatisé qui refuse toute responsabilité au sergent Rock, déterminé et sans état d’âme en passant par toute une série de figures captivantes : démineur, infirmier et soldats divers. Ne ménageant ni les péripéties, ni les enjeux tactiques locaux des belligérants, Samuel Fuller nous plonge dans l’action en multipliant les scènes explosives, qui auraient menacé le décor, et les tensions vécues par la brigade dont l’effectif ne cesse de fondre. La mise en scène utilise très habilement les nombreuses possibilités du décor (pentes neigeuses, crevasses, grotte glacée remplie d’eau…) et et s’attache aux visages des acteurs exprimant la douleur et l’angoisse. La menace quasi invisible des soldats communistes aux apparitions mesurées sont un facteur de tension psychologique au service d’une narration parfois commentée en voix off. Malgré ses excellents acteurs tels que Richard Basehart et Gene Evans, Baïonnette au canon ne déplaça pas les foules à sortie alors que le film traitait à l’époque d’un sujet d’actualité. Malgré les multiples scènes d’action, il faut imaginer que les spectateurs de 1951 n’étaient pas très concernés par cette analyse du conflit qui s’intéressait plus aux problèmes psychologiques des soldats qu’à vanter la bravoure et l’héroïsme de l’armée américaine, ultime rempart contre les Rouges ! Pourtant, même si l’aspect visuel factice du film va à l’encontre de sa recherche de naturalisme, sa dimension humaniste et son étude complexe des caractères méritent bien la vision.

 

Blu ray Baionnette au canon

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau master (restauration 4K par 20th Century Fox avec léger recadrage en 1,33/1), belle définition globale, granulation du 35 mm conservé, bon contraste mais sans excès avec quelques scènes moins lumineuses, noirs denses, blancs nuancés, gamme de gris régulière, disparition des défauts, compression maitrisée

Son : mixage LPCM monophonique anglais, clair et sans bruit de fond particulier, belle dynamique sur les tirs et explosions, pas de distorsion ou de résonnance, dialogues très intelligibles, haut du spectre limité ; pas de VF et ce n’est pas plus mal

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleue(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0043540/

 

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