Runaway Train : un train pas comme les autres… (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

En Alaska, Manny et Buck s'évadent d'une prison de haute sécurité. Parvenus à une gare ferroviaire, ils montent à bord d'un train de locomotives dont le conducteur décède… juste après l’avoir mis en route. Devenu incontrôlable, le train prend de la vitesse, le poste central d'aiguillage ne parvenant pas à le ralentir. Les deux fuyards et Sara, piégée dans le même convoi, semblent condamnés à une mort affreuse...

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• Titre original : Runaway Train
• Support testé : blu-ray
• Genre : action, thriller
• Année : 1985
• Réalisation : Andrei Konchalovsky
• Casting : Jon Voight, Eric Roberts, Rebecca De Mornay, Kyle T. Heffner, John P. Ryan, T.K. Carter, Kenneth McMillan, Stacey Pickren, Walter Wyatt, Edward Bunker, Danny Trejo
• Durée : 1 h 50 mn 48
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : Andrei Konchalovsky. De Tarkovski à Stallone par Fernand Garcia, critique pour KinoScript (26 mn 53) - bande annonce (1 mn 59)
• Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Runaway Train est à l’origine un projet d’Akira Kurosawa qui en écrit le scénario en 1966 en s’inspirant d’un fait divers relaté dans Life à propos d'une locomotive devenue folle sans conducteur, mais le cinéaste ne pourra pas tourner ce film aux USA, faute de neige. Ce sera finalement le russe Andrei Konchalovsky qui va hériter du projet et réaliser un film complètement différent dont le « héros » joué par Jonh Voigt perd son statut de tueur pour devenir un braqueur respecté par ses codétenus. Le film passe par divers genres, savamment sollicités, débutant comme un film carcéral pour virer au film ferroviaire tout en isolant ses protagonistes dans le huis-clos angoissant d’un monstrueux train de quatre locomotives que rien ne peut arrêter ! Hormis les scènes en studio avec maquettes et transparences (scènes dans le train), le film est tourné en Alaska avec de vraies locos sur les rails de la compagnie locale Alaska Railroad Corporation : le réalisateur soigne l’aspect authentique de son film, cadré avec inventivité et intensité par Alan Hume malgré le recours à de la neige artificielle (il fait trop chaud à l’époque du tournage !). Les deux acteurs principaux, John Voigt et Eric Roberts, font tout pour accentuer la brutalité de leur caractères : le premier, qui joue Manny, s’est immergé un temps dans la prison de Saint Quentin et s’est fait poser une vilaine dentition dorée tandis que le second, qui joue Buck, a développé sa musculature. Troisième homme du film, John P. Ryan compose, comme il sait si bien le faire, un directeur de prison sadique mais pas exempt de bon sens. Bien que l’étude des personnages soit poussée et très bien servie par le casting, John Voigt récoltera un Golden Globe à défaut d’un Oscar, c’est l’action qui prime : on se souviendra d’une collision spectaculaire, d’une chasse avec hélicoptère (réellement dramatique : le film est dédié à Richard Holley, pilote décédé au tournage) et de spectaculaires acrobaties le long des locomotives. Dans les paysages âpres de l’Alaska, le Runaway Train a des allures de créature fantastique que rien ne semble pouvoir stopper, une sorte d’allégorie très visuelle de l’inexorabilité, ce destin furieux à peine tempéré par la silhouette d’une jeune femme, Rebecca De Mornay, coincée par le sort dans ce convoi fatidique ! Le rythme de la réalisation est exemplaire, réussissant à maintenir la tension tout au long de l’intrigue : Andrei Konchalovsky parvient à diriger un film haletant totalement dans l’esprit hollywoodien. Succès mitigé à sa sortie, Runaway Train est devenu un film culte autant par l’énergie de sa narration que pour son symbolisme affirmé convoquant aussi bien Shakespeare dans un final lyrique qu’une bordée ininterrompue de jurons qui scande tout le métrage. Bien restauré, ce film d’action intemporel n'a rien perdu de l'intensité d'un divertissement frénétique dopé à l’adrénaline.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition malgré un grain cinéma très perceptible, du détail sur les textures, bonne gestion du contraste, étalonnage lumineux naturaliste privilégiant une palette colorimétrique restreinte dominée par le blanc cassé (neige, loco) et les teintes froides exceptés quelques scènes d’intérieur, défauts nettoyés, compression maîtrisée

Son : mixage anglais 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), très dynamique et énergique, dialogues centrés clairs, spatialisation stéréo ample aux ambiances spectaculaires (prison, train, hélicoptère, vent) profitant avec puissance à la musique de Trevor Jones ; VF aux voix peu convaincantes mixées trop fort et empiétant sur les ambiances