Comme un chien enragé : un excellent drame familial à reconsidérer (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Brad Jr. vient d'arrêter ses études et s'ennuie ferme dans sa petite ville de Pennsylvanie où il passe son temps à traîner avec son frère et ses amis. Lorsque son père, Brad Sr., refait surface après des années d'absence, il est immédiatement subjugué par cet homme devenu leader d'un gang local et décide de le suivre. Mais sa rencontre avec Terry, une jeune lycéenne, et l'attitude de Brad Sr., de plus en plus violent et intraitable, amènent Brad Jr. à vouloir prendre du recul vis-à-vis de son père et à monter son propre gang…

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• Titre original : At Close Range
• Support testé : blu-ray
• Genre : policier, drame
• Année : 1986
• Réalisation : James Foley
• Casting : Sean Penn, Christopher Walken, Mary Stuart Masterson, Crispin Glover, Tracey Walter, Chris Penn, Kiefer Sutherland, Millie Perkins, Eileen Ryan, R.D. Call, David Strathairn, J.C. Quinn, Candy Clark, Stephen Geoffreys
• Durée : 1 h 55 mn 46 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais - DTS-HD MA 1.0 monophonique français
• Bonus : James Foley, à bout portant, entretien exclusif (HD, 31 mn 16, réalisation Bertrand Tessier) - bande annonce (2 mn 59) - fac-similé du dossier de presse d'époque - affiche du film (40 x 60) - 8 reproductions de photos d'exploitation d'époque - DVD du film
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Dans la collection édition prestige n° 4, limitée à 2000 exemplaires, Comme un chien enragé de James Foley est un polar d’une grande noirceur dont le scénario signé Nicholas Kazan et Elliott Lewitt s’inspire du chef de gang Bruce Johnston Sr. En 1977 celui-ci assassina cinq personnes dont le demi-frère de son fils et la petite amie de son propre fils tout en blessant grièvement ce dernier ! Le film reprend très librement (cf., bonus) les faits mais plus qu’un compte-rendu fidèle, le cinéaste précise avoir été surtout intéressé par la description des relations complexes entre le père, magistralement incarné par Christopher Walken, et le fils, joué par Sean Penn dans l’un de ses premiers films où il prouvait son talent à jouer les écorchés. À l’époque, Sean Penn est marié à Madonna qui offre au cinéaste la maquette d’une chanson composée exprès « Live to Tell » et qui va devenir le thème central de la musique du film écrite par Patrick Leonard. Le casting efficace réunit la mère, Eileen Ryan, et Chris Penn, le frère de Sean Penn, la jeune actrice Mary Stuart Masterson et dans des rôles secondaires David Strathairn et Kieffer Sutherland. Pour son second long-métrage, James Foley adopte une mise en scène classique et sophistiquée dont l’esthétique (scènes des meurtres) doit beaucoup à la belle photographie de Juan Ruiz Anchia captée en Pennsylvanie dans la région du drame. Avec une belle maîtrise du rythme, le cinéaste dirige une œuvre puissante à la brutalité contenue, parfaitement exprimée par le jeu impressionnant de Christopher Walken, et qui présente une vision bien pessimiste de la famille américaine. Jusqu’à l’éprouvante confrontation finale, le film joue sur la demi-teinte et les non-dits, la romance des adolescents et les retrouvailles père-fils. Sean Penn est remarquable en fils découvrant un paternel jusque-là étranger et exécutant une valse-hésitation entre la fascination d’une personnalité attirante et le rejet de sa férocité. Pour sa thématique, le film a été parfois comparé au classique A l’est d’éden d’Elia Kazan (papa du scénariste !) cependant Comme un chien enragé s’en démarque par son style plus alambiqué. Chef-d’œuvre de son réalisateur, Comme un chien enragé mérite la vision pour son tableau sans concession de la noirceur humaine et l’excellence de son interprétation. Tragique et poignant.

Commentaire technique

Image : copie HD, nouvelle restauration, très belle définition avec conservation de la granulation propre au Super 35 mm gérée par une compression sans reproche, superbe contraste notamment dans les scènes en basses lumières, étalonnage homogène, colorimétrie chaude aux teintes vives sans dominante excessive, défauts en grande partie nettoyés

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Son : mixage anglais 2.0 (film en Dolby stéréo au cinéma), excellente dynamique globale, dialogues centrés distincts, spatialisation modérée mais efficace sur les ambiances et la musique ; VF monophonique sans relief aux voix trop détachées et artificielles