Before The Streets (Avant les rues) : au cœur de la culture atikamekw (en DVD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Dans la région du Québec, Shawnouk, jeune Atikamekw, est en proie aux remords après s'être rendu coupable d'un crime. Il s’évade en forêt, puis retourne dans son village et cherche à se libérer par la pratique de rituels traditionnels.

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• Titre original : Tewehikan epwamoci mescanawa
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2016
• Réalisation : Chloé Leriche
• Casting : Rykko Bellemare, Kwena Bellemare-Boivin, Jacques Newashish, Janis Ottawa, Martin Dubreuil, Normand Daoust
• Durée : 1 h 33 mn 13 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 atikamekw et français
• Bonus : livret illustré (4 pages) sur l'histoire du peuple Atikamekw
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

Avant les rues (Before The Streets) est le premier film tourné en langue atikamekw parlée par les indiens de Nitaskinan de tradition orale au Québec et qui font partie de la famille des Algonquins. Pour une plus ample information sur cette nation autochtone, un livret inséré dans le DVD donne quelques pistes explicatives. C’est le premier long-métrage de Chloé Leriche, membre de l’équipe du Studio Wakiponi Mobile, studio ambulant au service des communautés des Premières Nations afin, entre autres, de contribuer à la sauvegarde de leur patrimoine culturel exprimé par le cinéma documentaire. Récompensé dans de nombreux festivals, Avant les rues est néanmoins un film de fiction qu’elle a écrit, en se basant sur ses rencontres avec de jeunes indiens en détresse, et qu’elle a dirigé en intégrant à son drame des éléments de la culture traditionnelle des atikamekw et en faisant interpréter son histoire par des acteurs non-professionnels issus de cette nation autochtone. Doté d’un budget modeste, le film réussit à concilier les exigences d’un tournage dans des conditions proches du film documentaire en décors et en situations quasi réalistes et la dimension lyrique propre, en fin de film, à l’exercice de rituels singuliers. Cette première fiction atikamekw est un film âpre qui ne travestit pas la cruauté de l’existence difficile de la nation indienne confrontée au sein de la réserve au chômage et au suicide : porté par la conviction de ses interprètes, spécialement Rykko Bellemare et sa sœur Kwena (tous deux artistes et chanteurs), et ne tombant jamais dans le travers d’une exagération artificielle, la réalisation de Chloé Leriche sait nous faire partager les aspirations et les frustrations de ses personnages contraints de subsister dans le dénuement et risquant à tout moment de perdre pied. L’intrigue est centrée sur les rapports complexes que le jeune Shawnouk entretient avec son entourage et avec les forces extérieures (police, blancs), une fois déstabilisé - dramaturgie oblige - par son geste fatidique. Du fait divers, la mise en scène passe subtilement au retour aux origines, aux rituels assurant la rédemption et transcendant la trivialité de l’existence. Un film qui a su donner la parole, dans leur langue, aux indiens atikamekw et qui constitue un bel hommage cinématographique à leur culture. Intéressant.

Commentaire technique

Image : copie SD, bonne définition compte tenu du support DVD, excellent contraste, étalonnage et colorimétrie naturalistes, tons nuancés froids

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Son : mixage 5.1 atikamekw clair et dynamique, dialogues centrés, spatialisation réaliste aux ambiances équilibrées, répartition naturelle sur les surrounds, LFE eficaces