1492 : Christophe Colomb : une évocation épique et moderne (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Dans une Espagne opprimée par l'Inquisition, Christophe Colomb, un marin passionné, rêve d'ouvrir une nouvelle route vers les Indes. Malgré de nombreux obstacles, il convainc la reine Isabelle de Castille de le soutenir et financer son projet. Le 12 octobre 1492, après un long et pénible périple, ses trois caravelles accostent à San Salvador, petite île de la mer des Caraïbes.

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• Titre original : 1492 : Conquest of Paradise
• Support testé : blu-ray
• Genre : historique, biopic
• Année : 1992
• Réalisation : Ridley Scott
• Casting : Gérard Depardieu, Sigourney Weaver, Armand Assante, Ángela Molina, Loren Dean, Fernando Rey, Michael Wincott, Tchéky Karyo, Kevin Dunn, Frank Langella, Arnold Vosloo
• Durée : 2 h 29 mn 45 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 surround anglais, français
• Bonus HD : La Découverte de 1492, documentaire sur la production du film avec les interventions de Ilan Goldman, producteur, et Rose Bosch, scénariste (2010, 51 mn 46, réalisation Jérôme Wybon) - bandes annonces (5 mn 38)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Superproduction européenne indépendante réalisée par Ridley Scott, 1492 : Christophe Colomb est sorti en 1992 pour le 500ème anniversaire du premier voyage de Christophe Colomb. C’est en effet en 1492 que le célèbre navigateur espagnol découvre plusieurs îles, les futures San Salvador, Cuba et Haïti, alors qu’il croit être sur la côte asiatique. Mais ce n’est qu’à son troisième voyage, en 1498-1500, qu’il accostera enfin sur le continent américain à hauteur de l’actuel Venezuela. Le scénario se concentre sur les deux voyages de la période 1492-1494 et sur la fondation de la ville de La Isabela dans l’île d’Hispaniola (Haïti). Le récit est dû au talent de Rose Bosch, alors grand-reporter au journal Le Point, qui, pour l’exploiter, fonde avec son mari Alain Goldman la société Légende Films. Sans aucune connaissance des milieux cinématographiques, ils réussissent à convaincre Ridley Scott et Sigourney Weaver (cf., bonus). Le film bénéficiera d’une musique typée et mémorable, un poil emphatique, de Vangelis et Gérard Depardieu obtiendra, par exigence du réalisateur, le rôle-titre. Le budget conséquent et les multiples autorisations liées aux commémorations de la découverte autorisent un tournage sur des sites naturels authentiques, le Costa Rica (que Colomb visitera en fait lors de son dernier voyage), en mer sur les rives de la République Dominicaine et aux Iles Vierges et en Espagne (région de Salamanque). Pour parfaire la fidélité historique, trois répliques, la nef (caraque) Santa-Maria, et les caravelles, Niña et Pinta, furent construites. Un projet concurrent Christophe Colomb : La découverte, réalisé par John Glen, avec Marlon Brando et George Corraface, ne parviendra pas à concurrencer sérieusement le film de Ridley Scott. Fasciné par le personnage traité à l’égal d’un explorateur interplanétaire, le cinéaste soigne tout autant la vision spectaculaire de l’aventure que la complexité psychologique du navigateur dont il donne une vision très modernisée, probablement fausse, que Gérard Depardieu excelle à composer. Visuellement éblouissant par la grâce de son directeur photo Adrian Biddle et du remarquable travail sur les costumes et les décors, 1492 : Christophe Colomb est loin d’être une somme historique sur le personnage, l’évocation étant soumise à une licence artistique qui « fictionnalise » les faits mais qui n’est pas exempt de didactisme. Heureusement le souffle et la dimension que lui confère par instant la mise en scène très imaginative de Ridley Scott en fait un spectacle de choix. Dommage que cette réédition blu-ray soit strictement identique à la version sortie en 2010 : on n’aura pas droit, par exemple, aux scènes coupées présentes sur le disque américain.

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition, très bon niveau de détail sur les textures (végétation, mer, costumes), contraste très bien maîtrisé (jungle), compression honorable mais avec quelques fourmillements en basse lumière, étalonnage lumineux naturaliste, colorimétrie chatoyante réaliste aux tons nuancés

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Son : mixage anglais 2.0 surround, dialogues centrés très clairs, belle dynamique générale, spatialisation ouverte et spectaculaire assez concentrée sur l’avant selon le procédé Dolby surround SR ; VF soignée au rendu différent mais ouverte et convaincante (Gérard Depardieu se double lui-même)