Au nom du père Saison 1 : une plongée fascinante dans une famille de pasteurs luthériens (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Au Danemark, le parcours croisé de deux frères, chacun cherchant sa voie, un sens à l'existence, sans pouvoir toujours l'atteindre ou alors de façon insoupçonnée.

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Les épisodes

1. Tu n’auras pas d’autre Dieu - Exode 20:3 (Du må ikke have andre guder end mig - Exodus 20:3, 59 mn 27)
2. Tu n’invoqueras en vain le nom de Dieu - Exode 20:7 (Du må ikke misbruge Herren din Guds navn - Exodus 20:7, 58 mn 26)
3. Trois choses ne peuvent être longtemps cachées :le soleil, la lune et la vérité - Bouddha (Tre ting kan ikke forblive skjult længe Solen, Månen og Sandheden - Buddha, 58 mn 26)
4. Tu ne seras pas puni pour ta colère, mais par ta colère - Bouddha (Du bliver ikke straffet for din vrede. Du bliver straffet af din vrede - Buddha, 58 mn 30)
5. Ne nous laisse pas entrer en tentation, délivre-nous du mal - Matthieu 6:13 (Og led os ikke ind i fristelse, men fri os fra det onde - Matthew 6:13, 56 mn 43)
6. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? - Matthieu 27.46 (Min Gud, Min Gud ! Hvorfor har du forladt mig ? - Matthew 27:46, 58 mn 11)
7. Comme la lune, nous avons tous une face cachée - Kahlil Gibran poète libanais (i er som den klare måne, alle har vi en mørk side - Kahlil Gibran, 58 mn 21)
8. Se détourner de son prochain c’est se détourner de Dieu - Martin Luther (Den, som går forbi sin næste, går også forbi Gud - Martin Luther, 58 mn 31)
9. Ne demande jamais pour qui sonne le glas, il sonne pour toi - John Donne, poète anglais (Spørg ikke, hvem klokkerne ringer for. De ringer for dig - John Donne, 56 mn 54)
10. Tout est accompli, Jésus sur la croix - Jean 19 :30 (Det er fuldbragt - Jesus - John 19:30, 58 mn 30)

• Titre original : Herrens veje (Ride Upon the Storm)
• Support testé : blu-ray
• Genre : série télévisée, drame
• Année : 2017
• Réalisation : Kaspar Munk, Louise Friedberg, Søren Balle, May el-Toukhy
• Casting : Lars Mikkelsen, Simon Sears, Ann Eleonora Jørgensen, Fanny Louise Bernth, Joen Højerslev, Morten Hee Andersen, Maj-Britt Mathiesen, Johanne Dal-Lewkovitch, Camilla Lau, Solbjørg Højfeldt, Laura Bro
• Durée : 9 h 41 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,95/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 danois, allemand - DTS-HD MA 5.1 français
• Bonus : aucun
• Éditeur : Arte Éditions

Commentaire artistique

Le scénariste danois Adam Price, par ailleurs critique gastronomique et journaliste, avait enthousiasmé les téléspectateurs avec sa série politique Borgen (2010-2013) unanimement reconnue pour ses qualités dramatiques. C’est avec la même intensité d’écriture qu’il s’attaque à l’univers religieux en décrivant la vie d’une famille de pasteurs dans la série Au Nom du père. Pour traiter ce sujet passionnant, il reprend les règles scénaristiques appliquées dans Borgen : complexité et justesse psychologique des personnages, étude méticuleuse des usages du milieu « professionnel » et social dans lequel se déroule la narration, sens aiguisé du suspense. Au cœur de l’intrigue, un pasteur ambitieux et intransigeant doit composer avec une église qui se modernise et ses deux fils, le cadet pasteur traumatisé par son expérience au Moyen Orient et l’aîné rebelle à tout sacerdoce. Deux thèmes majeurs vont structurer cette première saison : les relations familiales et le problème de la foi. Si le propos est ambitieux et extrêmement bien écrit, la mise en forme est tout aussi fascinante : la mise en scène épurée, splendidement photographiée par David Katznelson, un artiste de l’éclairage, bénéficie de l’interprétation irréprochable de Lars Mikkelsen, magistral en pasteur Johannes, et de Simon Sears et Morten Hee Andersen jouant les frères Christian et August. La contribution féminine est tout aussi convaincante, spécialement celle d'Ann Eleonora Jørgensen, composant une mère qui cherche un sens à sa vie. Outre les péripéties habilement amenées pour maintenir la tension dramatique, Au Nom du père se révèle captivant grâce à l’incursion minutieusement documentée qu’il propose. La plongée dans les institutions et le mode de fonctionnement (avec vote des pasteurs et des cadres) de l’Église luthérienne risquent de surprendre le public peu familiarisés avec cette institution sévèrement réglementée et organisée hiérarchiquement, dotée de la dimension politique étonnante d’une religion d’État. La dramaturgie sophistiquée de la saison 1 puise également dans la Bible : Adam Price ne fait pas mystère de s’être inspiré du mythe d’Abel et de Caïn ainsi que de celui d’Isaac et Abraham, cherchant manifestement une résonance plus universelle que la simple description du destin de cette famille limitée de pasteurs en proie à une crise de communication. Toute la saison 1 s’ingénie à dépeindre le doute qui va secouer les divers personnages, croyants ou non croyants, et pose la question cruciale de la quête existentielle qui semble d’autant plus fragilisée lorsque les repères viennent à manquer. Une superbe série qui parvient sans peine à nous enthousiasmer par la richesse de ses personnages, les questions métaphysiques abordées et la sobriété de ses réalisations. Une belle histoire de famille partagée entre amour et spiritualité.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et très bon contraste, respect du format insolite 1,95/1, étalonnage réaliste, colorimétrie froide (scènes au Danemark, au Népal) ou chaude (scènes au Moyen Orient), couleurs nuancées et tons naturalistes

Son : mixage danois 2.0 dynamique mais spatialisation très frontale, peu d’ouverture sonore, dialogues très clairs ; VF manquant de naturel mais soignée