Le Groupe : destins croisés d’une promo féminine de 1933 (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En 1933, huit femmes, qui forment un groupe populaire parmi leurs camarades, sortent diplômées d'une prestigieuse université. D'origines et de conditions diverses, chacune s'engage dans une voie différente et va devoir prendre son destin en main, en se positionnant par rapport à leur carrière et aux hommes.

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• Titre original : The Group
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1966
• Réalisation : Sidney Lumet
• Casting : Candice Bergen, Joan Hackett, Elizabeth Hartman, Shirley Knight, Joanna Pettet, Mary-Robin Redd, Jessica Walter, James Broderick, Larry Hagman, Hal Holbrook
• Durée : 2 h 32 mn 11
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : entretien avec Nicolas Schaller, journaliste cinéma (19 mn 45)
• Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Sidney Lumet, oscarisé en 2005 et auteur de l’inoubliable Douze hommes en colère (1957), son premier long métrage, ou du non moins estimable Un Après-midi de chien (1975), consacre Le Groupe, son dixième film, à l’adaptation du best-seller (1954) de Mary McCarthy sur le destin de huit jeunes étudiantes américaines, promo 1933, inspiré de la propre expérience de l’auteure au Vassar College de New York. Transposer la complexité de ces histoires croisées n’a pas été aisée : le film enchaine les récits individuels et collectifs avec une célérité qui nuit à son intelligibilité et il faudra rester bien attentif pour ne pas perdre le fil de l’intrigue qui apparaît en réalité plus comme un collage que comme une narration. La grande difficulté auquel le film est confronté est celle de la durée : la complexité de ces huit destins entremêlés aurait nécessité le tempo allongé d’une série télévisée. Néanmoins Sidney Lumet parvient à gérer son montage - on appréciera dès l’ouverture la séquence d’exposition rythmée par un chant - afin de ménager une place suffisante aux huit jeunes femmes : chacune va bénéficier d’un traitement attentif et bienveillant. Le résultat est pourtant inégal, dû à la structure de l’intrigue dont le scénario tend à édulcorer le caractère sexuel appuyé du roman avec ses nombreux thèmes (liberté sexuelle, avortement, trouble psychologique, etc.) malvenus à l’époque. Filmé avec un classicisme élégant par Boris Kaufman Le Groupe doit son charme actuel à la l’évocation artificielle en studio de la société américaine des années 30 et à l’interprétation d’actrices convaincantes qui ont su donner corps à cette tragi-comédie. Si Candice Bergen, dont c’était le premier rôle, se borne à une modeste contribution, les autres actrices, la plupart étant novices, ont bien défendu leurs divers personnages laissant peu de place aux interprètes masculins tel Larry Hagman dont la composition est assez effacée. Portrait ambitieux de l’Amérique d’avant-guerre, Le Groupe tente de conjuguer, avec plus ou moins d’efficacité, la stylisation d’une société en crise (malaise économique, montée des menaces) traitée en arrière-plan et une approche nuancée du statut moderne de la femme progressant vers son émancipation. Si le cinéaste n’a pas son pareil pour doter son film d’une profonde humanité manifestement empathique, la diversité des histoires abordées nuit à la cohérence de l’ensemble et laisse une certaine impression de confusion. Film oublié de Sidney Lumet, malgré son succès populaire à sa sortie, Le Groupe est une curiosité à découvrir et dont on appréciera le pari audacieux : résumer la vie de huit femmes durant deux décennies tout en parvenant à assurer de bout en bout la tension dramatique, bref une saga sociale condensée en moins de trois heures !

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Commentaire technique

Image : copie HD, image honorable mais la copie n’est pas restaurée et la définition s’en ressent avec un vrai manque de piqué sur les détails, la texture de la pellicule (grain) est très présente, le contraste bon, l’étalonnage chaud avec une colorimétrie vive aux teintes chatoyantes et aux tons saturés, les quelques défauts (taches et rayures) restent assez discrets

Son : mixage monophonique anglais aux dialogues clairs au timbre souvent métallique, belle dynamique qui accentue les niveaux, sons d’ambiances en retrait, léger bruit de fond, pas de distorsion ; VF très soignée aux voix dominantes