SS-GB : une uchronie singulièrement saisissante (en DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

En novembre 1941, dans une Angleterre occupée par les Nazis, victorieux de la Seconde Guerre mondiale, Douglas Archer de Scotland Yard enquête sur un crime perpétré dans la banlieue londonienne de Shepherd’s Bush alors que la Résistance s'organise…

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• Titre original : SS-GB
• Support testé : DVD
• Genre : mini-série, guerre, fantastique
• Année : 2017
• Réalisation : Philipp Kadelbach
• Casting : Sam Riley, Kate Bosworth, James Cosmo, Rainer Bock, Aneurin Barnard, Christina Cole, Maeve Dermody, Lars Eidinger, Jason Flemyng, James Northcote
• Durée : 4 h 51 mn 45 (58 mn 35, 59 mn 02, 58 mn 28, 58 mn 01, 57 mn 39)
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 5.1 anglo-allemand
• Bonus : espace découverte avec 4 bandes annonces
• Éditeur : Koba Films

Commentaire artistique

La mini-série SS-GB de la BBC adapte un livre de Len Deighton paru en 1978 dans lequel l’auteur, surtout réputé pour ses romans mettant en scène les espions Harry Palmer et Bernard Samson, imagine une intrigue policière au cœur de la métropole londonienne en 1941 sous l’occupation des nazis vainqueurs. Outre l’intensité classique du suspense lié aux enjeux de l’enquête, c’est le contexte de l’histoire qui fascine, la série (et le roman) évoquant ce que la vie des londoniens serait devenue si les forces allemandes avaient gagné la guerre et envahi la capitale ! En entremêlant habilement la trivialité au quotidien de la présence nazie (rationnement, forces militaires, subordination de la population locale…) et les enjeux des différents protagonistes (espionnage, résistance, lutte d’influence…), SS-GB possède le ton familier d’un récit dramatique se déroulant sous une occupation militaire (un scénario fréquemment exploité !) et l’originalité d’une uchronie rarement traitée au cinéma pour laquelle on pense, bien évidemment, à la version américaine de Philip K. Dick dans son roman « Le Maître du Haut Château » (1962) devenue une série télévisée depuis 2015. Réalisé avec efficacité par Philipp Kadelbach et bénéficiant de moyens conséquents qui rendent la reconstitution très crédible, SS-GB ne cherche pas à proposer une vision mondiale de cette Histoire réinventée, les grandes figures historiques (Churchill, George VI) n'étant pas présentes, mais privilégie les intrigues entremêlées et la psychologie complexe de ses personnages. Le fantastique lié à l’uchronie est volontairement laissé en toile de fond, l’adaptation étant surtout centrée sur la tonalité policière du récit. Au fil des épisodes, de très nombreux thèmes d’importance sont abordés et la subtilité du scénario exprime intensément l’extraordinaire réseau d’intérêts et le jeu compliqué que mènent les nombreux participants aux mobiles variés, espionnage, politique ou militaire. L’excellente idée de la production est d’avoir su trouver des acteurs vraiment convaincants, capables de s’exprimer en anglais ou en allemand, comme Douglas Archer joué par l’acteur bilingue Sam Riley, son collègue Harry incarné par James Cosmo et les nazis Oskar Huth et Fritz Kellerman joués par des comédiens allemands, Lars Eideinger et Rainer Block. Les femmes ne sont pas en reste et il convient de saluer l’intensité de jeu de Kate Bosworth (Barbara), Maeve Dermody (Sylvia) et Christina Cole (Mrs. Sheenan). Ne subissant aucune baisse d’intensité, la série, écrite par Neal Purvis et Robert Wade, est captivante sur sa totalité, animée par un personnage complexe et ambigu, Douglas Archer, policier apparemment blasé que les circonstances vont contraindre à sortir de sa réserve et à devoir assumer son engagement. Superbement filmée, SS-GB est une brillante uchronie traitée avec une intention affirmée de la nuance et un louable refus de tout manichéisme : la dextérité de sa narration est un modèle du genre qui mérite largement la vision.

Commentaire technique

Image : copie SD, très bonne définition compte tenu du support DVD, excellent contraste, étalonnage naturaliste, colorimétrie nuancée aux tons modulés

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Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs et excellente dynamique globale, spatialisation mesurée aux ambiances discrètes hormis quelques scènes plus spectaculaires (exemple : Spitfire en scène d’ouverture ou explosion dans le cimetière), surrounds et LFE très efficaces