Rue de la Paix - Le Cinéma d'Henri Diamant-Berger : un précurseur à redécouvrir (en DVD)
Note artistique : (4/5)
Synopsis
Le couturier Laurent est amoureux de Thérèse, un mannequin. Mady est jalouse et essaie de séparer les deux amants. Avec l'aide d'un millionnaire, Ally, qui est également amoureux d'elle, Thérèse crée sa propre maison de couture. Son inauguration sera-t-il le théâtre de règlements de comptes amoureux ?
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• Titre original : Rue de la Paix
• Support testé : DVD
• Genre : comédie
• Année : 1927
• Réalisation : Henri Diamant-Berger
• Casting : Andrée Lafayette, Suzy Pierson, Malcolm Tod, Flore Deschamps, Léon Mathot, Armand Bernard, Jules Moy
• Durée : 1 h 20 mn 36
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1 Noir et Blanc teinté
• Sous-titrage : intertitres en français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 musique de Béatrice Thiriet
• Bonus : DVD 1 : Le Cinéma de Grand-père, documentaire de Liliane de Karmandec coécrit avec Jérôme Diamant-Berger (1995, 74 mn 42) - DVD 2 : six courts et moyens métrages avec Maurice Chevalier, Mistinguett, Marguerite Moreno, Pauline Carton : Une Soirée mondaine (1917, 7 mn 42), Gonzague ou l’Accordeur (1918, 45 mn 36), Le Mauvais Garçon (1921, 24 mn 15), Jim Bougne, boxeur (1923, 31 mn 22), Par habitude (1923, 24 mn 54), L’Affaire de la rue de Lourcine (1923, 22 mn 02) - « Le Cinéma, quelle aventure ! », Mémoires d'Henri Diamant-Berger, un livre cartonné et relié de 288 pages - boîtier Digibook au format 14,5 x 19 cm
• Éditeur : Blaq out
Commentaire artistique
Rue de la paix, film muet de 1927, a été réalisé par Henri-Diamant Berger, producteur-réalisateur prolifique et inventif aujourd’hui surtout connu des professionnels du 7e Art et des cinéphiles avertis. Ce petit bijou de comédie dramatique est inclus dans le coffret « Le Cinéma d'Henri Diamant-Berger » composé de ses mémoires « Le cinéma quelle aventure ! », publiées sous la forme d’un magnifique ouvrage relié et illustré, et deux DVD, le premier avec en bonus le documentaire que lui consacrèrent en 1995 Liliane de Karmandec et Jérôme Diamant-Berger (son petit-fils documentariste) et le second avec six court-métrages rares au casting exceptionnel (Maurice Chevalier, Mistinguett, Marguerite Moreno, Pauline Carton). Henri Diamant-Berger, auteur de 108 films réalisés et produits entre 1915 et 1972, est né en même temps que le cinéma en 1895. Plus jeune réalisateur français en 1915, il construit les studios de Billancourt en 1923, invente, entre autre, le poste de script-girl et l’usage de la bande-annonce. Il réalise chez Pathé un serial à succès Les Trois Mousquetaires (1920) et sa suite Vingt ans après (1922) ; on lui doit aussi une version sonore (1932) et le remarquable Monsieur Fabre avec Pierre Fresnay (1951). Producteur infatigable et toujours bienveillant, il travaille avec les plus grands noms du milieu artistique comme celui, plus fermé, du 7e Art. C’est dire si son apport fondamental méritait d’être souligné, ce que ce beau coffret entreprend avec classe : la lecture de ses mémoires se révèle aussi plaisante à lire que profitable pour tous ceux qui s’intéressent aux premiers temps du cinéma ! Mais, s’il est très agréable de découvrir dans quelques court-métrages (on recommande par exemple l’inénarrable L’Affaire de la rue de Lourcine d’après Labiche avec un « sombre » histoire de marques de charbon) que Maurice Chevalier était un acteur de comédie plein d’allant, c’est Rue de la Paix qui mérite la vision bien qu’Henri Diamant-Berger ne lui consacre que quelques lignes (p.148) dans ses mémoires. De retour en France en avril 1926, après plusieurs mois sous contrat à la Paramount, il compte porter à l’écran la pièce de théâtre « Rue de la Paix » d’Abel Hermant et Marc de Toledo dont il a acquis les droits et envisage d'embaucher la star américaine Peggy Hopkins qu’il finira par remplacer par Andrée Lafayette. Pour cette comédie il reprend la pratique américaine du gagman qui est confiée à Jules Moy, un chansonnier. Plus que l’intrigue sur le modèle archi-rebattu du triangle amoureux, ce film, qui a été partiellement tourné en extérieurs à Paris et Deauville, a valeur de témoignage inégalé sur le Paris des années Folles, son trafic urbain déjà dense et ses cabarets à la mode (Boullier, Singerie) excellemment filmés par René Guissart, et qui nous révèle un mode de vie bien éloigné de nos tracasseries contemporaines. Fort bien interprété notamment par Armand Bernard jouant les pitres avec ses faux airs d’Harold Lloyd, Rue de la Paix développe son récit, ponctué de nombreuses scènes impeccablement construites et fondées sur une caractérisation adéquate des divers personnages : l’amoureux transi (Malcom Tod), la belle insaisissable (Andrée Lafayette) la non moins belle jalouse (Suzy Pierson) sans oublier la remarquable performance de Léon Mathot en dandy vaniteux transformé par la passion ! Malgré un thème somme toute banal, Rue de la Paix reste un excellent exemple de la maitrise de la réalisation d’Henri-Diamant Berger que l’on pourra apprécier dans sa copie teintée et accompagnée par la musique très dynamique de Béatrice Thiriet.
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Commentaire technique
Image : copie SD, restaurée (copie nitrate 35 mm de la Cinémathèque Française), définition correcte compte tenu du support DVD et de l’âge du film, bon contraste, étalonnage régulier, Noir et blanc teinté avec une colorimétrie bien restituée (orangée et bleue selon les séquences), dans l’ensemble défauts visibles (rayures, taches) mais limités, assez bonne stabilité du cadre, fluidité naturelle des mouvements
Son : mixage stéréo 2.0, musique de Béatrice Thiriet avec une excellente dynamique et une belle amplitude dans la spatialisation des instruments
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0198988/
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