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Le Corps et le fouet : un bijou d’horreur gothique esthétisante (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Corps et le fouet 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Après un exil forcé, le baron Kurt Menliff revient au château familial des Baltiques. Il y retrouve son père et son frère Cristiano, qui abhorrent tous deux sa barbarie et son esprit sadique. Kurt découvre que la nouvelle fiancée de son frère n'est autre que Nevenka, avec qui il a jadis entretenu une liaison passionnelle. La belle ne parvient pas à le repousser et tous deux retombent dans la relation sadomasochiste qu'ils entretenaient auparavant. Un jour, le baron est retrouvé mystérieusement assassiné. Au lieu de retrouver la paix, Nevenka est alors persécutée par son fantôme…

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• Titre original : La Frusta e il corpo
• Support testé : blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1963
• Réalisation : John M. Old (Mario Bava)
• Casting : Daliah Lavi, Christopher Lee, Tony Kendall, Ida Galli, Harriet Medin, Gustavo De Nardo, Luciano Pigozzi, Jacques Herlin
• Durée : 1 h 26 mn 54
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français, italien
• Bonus : commentaire audio de Tim Lucas, spécialiste de Mario Bava en VOST - entretien avec Alexandre Jousse (25 mn 33) - analyse du film par Nicolas Stanczyk (21 mn 56) - entretien avec Laurent Aknin à propos de Christopher Lee (23 mn 07) -DVD du film - livret de 16 pages par Marc Toullec
• Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Bien que signé John M. Old et avec un générique en anglais long comme un bras, Le Corps et le fouet est bien un film d’horreur italien dont tous les techniciens locaux ont travaillé avec un pseudo anglo-saxon, y compris son réalisateur Mario Bava. Si le nom de ce cinéaste est gage d’excellence dans le genre, celui associé de Christopher Lee interpelle tous les fans de films d’épouvante : le film est d’ailleurs devenu culte, voire hissé au rang de chef-d’œuvre pour certains. Alors que le cinéma italien a su dans les années 60 concurrencer, sinon supplanter, le western américain, dans le registre du cinéma de genre, tendance gothique façon anglaise de la Hammer Productions, il va également apporter son savant mélange de tempérament latin et de fascination pour le gore. L’année 1963 où il entreprend la réalisation de son film d’horreur sado-machiste Le Corps et le fouet, Mario Bava n’a, à son actif, qu’un bijou gothique Le Masque du démon (1960) alors qu’il tourne de nombreux péplums où déjà on perçoit son goût immodéré par l’esthétisme et les recherches sur les couleurs. Le Corps et le fouet, film à l’intrigue sans grande innovation dramatique, est, à ce titre, exemplaire : alors que le récit ne suscite guère qu’une attention agréable mais peu soutenue, inhérente au  film d’exploitation, accrue par un montage combinant lenteur et ellipse (dans le film original car il a été aussi exploité dans des versions remontées), la photographie d’Ubaldo Terzano, les éclairages et les décors constituent, grâce au génie du cinéaste, une magnifique composition chromatique, excessivement fascinante. Certes la beauté de Daliah Lavi (engagée après le refus de Barbara Steele) ne laisse pas indifférent ; surtout qu’elle hérite d’un rôle assez sulfureux, Mario Bava faisant de sa séduisante actrice une femme en proie aux tourments sexuels manifestes et refoulés au centre d'une intrigue se déroulant dans un contexte indéterminé quasi victorien. Pourtant c’est plus la manière visuelle dont le réalisateur exprime ces pulsions à l’écran que le récit lui-même qui séduit : la sophistication de son style cinématographique incroyablement métaphorique et la subtilité de ses allusions ne tenant souvent qu’à un détail dans le cadrage (dos lacéré de l’actrice), de l’éclairage (clair-obscur savamment coloré à base de tons chauds et d’une palette restreinte) ou d’un accessoire (le fouet !) qui creuse la différence avec la plupart des films du genre. Malgré sa prestance et sa photogénie naturelle, Christopher Lee n’est pas le personnage prépondérant dans Le Corps et le fouet où il se contente d’incarner avec sa classe habituelle ce baron revenu des enfers, capable de révéler la passion onirique, sexuelle et morbide, qui couve dans le corps de la belle Nevenka. Extrêmement codé sous ses dehors conventionnels et incessamment ponctué de sous-entendus sur la frustration, sublimé par une utilisation picturale qui impose sa vision en haute-définition, doté d’un mixage novateur (musique de Carlo Rustichelli et coups de fouet) Le Corps et le fouet démontra que Mario Bava était en passe de devenir un maître du cinéma gothique à sensibilité latine, capable de damer le pion aux meilleurs cinéastes anglo-saxons. Loin des films d’exploitation auquel on la rattache, cette œuvre s’apparente à un film d’auteur qui aurait l’apparence d’une réalisation commerciale sans prétention : du très grand art pictural qui allait déboucher l’année suivante sur un nouveau chef-d’œuvre, Six Femmes pour l’assassin.

 

Blu ray Le Corps et le fouet

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Commentaire technique

Image : copie HD, remastérisée, définition relativement bonne en dépit du grain omniprésent inhérent au tournage en 35 mm qui a été conservé à juste titre, très peu de défauts perceptibles et jamais dérangeants, excellent contraste, malgré quelques plages noires pas assez denses, pour ce film aux nombreux plans en basse lumière et aux éclairages tranchés, étalonnage chatoyant expressionniste, colorimétrie vive aux tons saturés

Son : comme tout film italien qui se respecte, celui-ci n’a aucune véritable version originale, trois mixages monophoniques (contrairement aux indications du menu du disque) coexistent en 2.0, la version italienne très dynamique, la version française aux voix distinctes et prépondérante, la version anglais moins énergique mais qui semble la plus convenable bien que Christopher Lee ne se double même pas lui-même (voix de Dan Sturkie) ! ; pas de distorsion mais des craquements sonores perceptibles sur les trois mixages ; bonne dynamique pour la piste de commentaire de Tim Lucas (reprise du DVD américain antérieur)

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057078/

 

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