Kursk : évocation convenue d’une tragédie maritime (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Le film relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. À bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre. Pendant ce temps, leurs familles luttent contre les blocages diplomatiques qui ne cessent de compromettre l'espoir de les sauver.

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• Titre original : Kursk
• Support testé : blu-ray
• Genre : historique, drame
• Année : 2018
• Réalisation : Thomas Vinterberg
• Casting : Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth, Peter Simonischek, August Diehl, Max von Sydow, Magnus Millang, Matthias Schweighöfer, Steven Waddington, Michael Nyqvist
• Durée : 1 h 57 mn 37
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 (scènes d’ouverture et de clôture) et 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 anglais, français
• Bonus : Making of (6 mn 21) - au cœur du Kursk (5 mn 27)
• Éditeur : Euopa Corp.

Commentaire artistique

D’emblée, ce qui gêne le plus à la vision du film Kursk, ce n’est pas tant le récit évidemment romancé des derniers instants en août 2000 de l’équipage du submersible russe que la très mince crédibilité d’un casting s’exprimant dans la langue de Shakespeare alors qu’il est censé interpréter des marins russes et leurs familles. Cependant, hormis cette licence cinématographique, Kursk a le mérite de détailler la gestion calamiteuse de l’accident par les autorités maritimes et politiques de l’époque. À ce sujet en 2005, le documentaire Koursk, un sous-marin en eaux troubles de Jean-Michel carré pointait déjà les conséquences de la guerre froide qui expliquaient la langue de bois de l’état-major russe mais se trompait totalement sur l’origine de la catastrophe. Le film adopte un autre point de vue, celui de Robert Moore qui, dans son livre « A Time to Die : The Kursk Disaster » (2002), a reconstitué les derniers instants des 22 survivants dans le compartiment n° 9 en se basant sur les explications du gouvernement russe qui intégraient des notes laissées par les sous-mariniers, notamment par le capitaine Dimitri Kolesnikov, et les conclusions des autopsies assurant que les rescapés avaient pu survivre au moins trois jours. La version filmée par Thomas Vinterberg - à des années lumières de son engagement dans le mouvement Dogma95 avec Lars von Trier - ne révolutionnera pas le film catastrophe mais possède les qualités requises pour le genre : un casting prestigieux et une reconstitution ponctuée d’intenses séquences d’action. Si l’on veut bien tolérer son tournage en France (!) à Brest, à Toulon et à Cherbourg (dans le Redoutable, sous-marin nucléaire 100% français) avec des acteurs à dominante européenne : le belge Matthias Schoenaerts, la française Léa Seydoux le britannique Colin Firth et le suédois Max von Sydow, le film Kursk s’inscrit dans la catégorie du divertissement et n’est malheureusement pas à la hauteur de la tragédie et des sentiments des familles russes qui continuent actuellement de vivre avec ce souvenir. Surtout que ce film ne donne qu’une version simplifiée et orientée des faits, dont beaucoup de zones d’ombre subsistent, et qui minimise les fortes conséquences politiques du drame (gestion ratée de la communication par Vladimir Poutine, mensonges d’état, purge dans la marine). Et malgré la qualité de l’interprétation et de la photographie très suggestive d’Anthony Dod Mantle (excepté de rares images de synthèse un peu factices), le huis clos étouffant de la tragédie du Kursk se regarde davantage comme un film ordinaire d’aventures maritimes plutôt que comme la description d’un immense gâchis humain. Efficace mais peu convaincant.

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Commentaire technique

Image : copie HD, belle définition (tournage avec caméra Alexa Mini, Master Format 2K) encore plus accrue pour les scènes en 1,66/1 au format respecté, excellent contraste notamment dans les scènes difficiles dans le sous-marin car peu éclairées, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste

Son : mixage anglais 7.1 très dynamique, dialogues très intelligibles, spatialisation spectaculaire pour toutes les scènes sous-marines avec une excellente répartition des ambiances sur les surrounds, « immersion » garantie, LFE hautement efficaces ; VF 7.1 soignée et assez proche de la version anglaise