Jules César : première version shakespearienne en scope couleurs (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

An 44 avant Jésus Christ. Jules César est de retour à Rome, après être sorti vainqueur de la guerre civile contre Pompée. Si le peuple célèbre ce retour, quelques sénateurs, emmenés par Cassius, redoutent que César ne veuille instaurer une dictature et mettent sur pied un complot visant à l'assassiner.

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• Titre original : William Shakespeare’s Julius Caesar
• Support testé : blu-ray
• Genre : historique, péplum, drame
• Année : 1970
• Réalisation : Stuart Burge
• Casting : Charlton Heston, Jason Robards, John Gielgud, Richard Johnson, Robert Vaughn, Richard Chamberlain, Diana Rigg, Christopher Lee
• Durée : 1 h 55 mn 51
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : interview de Sarah Hatchuel, professeure en études cinématographiques et audiovisuelles, Université Paul-Valery, Montpellier 3 (31 mn 59)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Le film vient de sortir à la vente le 19 mars, c'est-à-dire presque exactement à la période de l’année, Ides de mars, où Jules César fût assassiné (15 mars 44 avant J.-C.). Si le 7e Art s’est souvent emparé de ce personnage historique, la version qu’en donne le Jules César de Stuart Burge ne s’appuie pas sur les recherches historiques mais sur la pièce de William Shakespeare (cf., analyse donnée en bonus) présentée en 1623 qui s’attache à décrire le complot contre le dictateur romain et ses conséquences. Le scénario de Robert Furnival est assez fidèle et Stuart Burge, cinéaste britannique méconnu qui avait déjà dirigé une version télévisée pour la BBC (1959), puis un Othello avec Laurence Olivier (1965), assure la réalisation dans les studios de Pinewood de cette troisième version parlante - la première en couleurs et 2,35/1 - de la pièce après deux productions américaines : celle de David Bradley (1950, avec déjà Charlton Heston en Marc Antoine) et, la plus remarquable, celle de Joseph Mankiewicz (1953). Malgré la présence de John Gielguld, grand acteur shakespearien dans le rôle de Jules César, et de Richard Johnson dans celui de Cassius, le casting masculin est surtout américain : Charlton Heston incarne Marc Antoine, Jason Robards Brutus, et Richard Chamberlain Auguste. Côté féminin, deux comédiennes britanniques héritent de rôle secondaires Diana Rigg (Portia) et Jill Bennett (Calpurnia) et l’on note aussi la présence de Christopher Lee (Artemidorius) et Robert Vaughn (Casca). A priori beaucoup de ces comédiens furent mécontents de tourner ce film et la prestation de certains (Jason Robards presque atone), indigne du dramaturge anglais, manque singulièrement d’emphase. À vrai dire, ce Jules César dépourvu de souffle, a été le plus souvent filmé dans des décors étriqués de studio qu’on imagine tout droit sortis des réserves d’un théâtre tout comme les costumes dans un style plus baroque qu’archéologique. Manifestement Stuart Burge dirige une version dans l’esprit du théâtre élisabéthain. Il oriente sa mise en scène vers le théâtre filmé, contraint ses acteurs à des attitudes académiques et néglige les possibilités de l’écran large : seules les séquences finales de bataille (tournées en Espagne par Joe Canutt le cascadeur qui double Charlton Heston dans Ben-Hur) aèrent enfin le drame. Dans ce Jules César compassé, très proche dramatiquement de la version de Mankiewicz, le traitement très conventionnel, pesant et rigide, s’avère finalement assez peu cinématographique malgré l’énergie dégagée par Charlton Heston dans la scène de l’oraison funèbre (sans égaler cependant celle de Marlon Brando dans la version de 1953). Film mal aimé par la critique et échec public, Jules César (1970) reste une curiosité, non exempte de quelques recherches (bains turcs, rêve de Calpurnia), à découvrir.

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Commentaire technique

Image : copie HD, définition correcte et même plutôt bonne sur les gros plans (tournage en 35 mm), grain discret, contraste variable avec fluctuation de densité et liseré lumineux autour des silhouettes, image souvent peu éclairée, étalonnage moyennement naturel avec une colorimétrie sans vivacité, des teintes froides manquant de réalisme

Son : mixage anglais monophonique, dialogues clairs et prépondérants, bonne dynamique mais extrémités du spectre limitées, sans distorsion, ni bruit de fond ; VF ancienne soignée mais artificielle, souffle important, à oublier sauf pour les amateurs de doublage