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Marlene Dietrich - Josef von Sternberg : la naissance d’un mythe cinématographique des années 30 (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Sternberg Dietrich 00

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Synopsis

Entre 1929, L’Ange bleu, et 1935, La Femme et le pantin, le couple artistique formé par l’actrice Marlene Dietrich et son réalisateur Josef von Sternberg façonne le mythe de la femme fatale.

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Agent X 27 : en Autriche 1915, après la mort de son mari à la guerre, une jeune femme désœuvrée doit se prostituer pour survivre. Elle est finalement engagée par son pays pour être une espionne. Sa première mission n'est pas des plus simples : la jeune autrichienne doit séduire un général russe accusé de trahison et chercher des informations compromettantes…

Shanghai Express : À bord du Shanghaï Express, la belle et impétueuse Shanghaï Lily retrouve un vieil amant, le capitaine Donald Harvey. Leur réconciliation est perturbée par la guerre civile qui fait rage quand le train est arrêté́ par le dangereux Chang. Il prend en otage Harvey, mais tombe sous le charme de Lily…

L’Impératrice rouge : Russie, 1744. Quand Sophie Frederique se marie à son Altesse sérénissime Pierre III Fiodorovitch, grand-duc de Russie et neveu de l'impératrice, la jeune prussienne se retrouve prisonnière d'une union sans amour. Ambitieuse et séductrice, elle se lasse vite du manque de panache de son mari, d'autant que le comte Alexeï puis le capitaine Orlov tombent sous son charme. Mais lorsqu'un enfant naît, les complots qui se trament en coulisses vont éclater au grand jour.

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La Femme et le pantin : Dans la chaleur andalouse de Séville du début du XXème siècle, la belle et frivole Concha Perez fait tourner la tête de nombreux hommes. Le fougueux révolutionnaire Antonio Galvan et son vieil ami Don Pascual vont s'affronter pour gagner les faveurs de la jeune femme, alors que la semaine du carnaval échauffe le sang et les passions.

• Titre français : Agent X 27 - Shanghai Express - L’Impératrice rouge - La Femme et le pantin
• Titre original : Dishonored - Shanghai Express - The Scarlett Empress - The Devil is a Woman
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1931, 1932, 1934, 1935
• Réalisation : Josef von Sternberg
• Casting : Marlene Dietrich (1) Victor McLaglen, Gustav von Seyffertitz, Warner Oland, Lew Cody, Barry Norton (2) Clive Brook, Anna May Wong, Warner Oland, Eugene Pallette, Lawrence Grant, Louise Closser Hale, Gustav von Seyffertitz, Emile Chautard (3) John Lodge, Sam Jaffe, Louise Dresser, C. Aubrey Smith, Gavin Gordon, Olive Tell, Ruthelma Stevens (4) Lionel Atwill, Edward Everett Horton, Alison Skipworth, Cesar Romero, Don Alvarado, Tempe Pigott, Francisco Moreno
• Durée : 1 h 31 mn 24- 1 h 22 mn 16 - 1 h 45 mn 01 - 1 h 19 mn 37
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : (1) 1,20/1 Noir et Blanc (2-4) 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus de Shanghai Express : le film par Jean-Pierre Dionnet (12 mn 45)
• Bonus sur tous les blu-ray/DVD: Josef von Sternberg par Jean-Pierre Dionnet (12 mn 06) - Marlene Dietrich par Xavier Leherpeur (12 mn 35) - entretien croisé avec Mathieu Macheret & Théo Esparon (34 mn 52, 38 mn 18, 36 mn 56, 31 mn 09) - bande-annonce (1 mn 22, 1 mn 56, 1 mn 38, 1 mn 33) - galerie de photographies (0 mn 36, 3 mn 16, 2 mn 31, 1 mn 31) - dans la même collection - DVD du film - jaquette réversible avec affiche originale
• Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Agent X 27 Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

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Dans L’Ange bleu (1930), réalisé par Josef von Sternberg, la jeune actrice méconnue Marlene Dietrich affichait sa photogénie et son talent d’actrice dans le rôle de Lola Lola. Recommandée à la Paramount, elle part pour New York où son mythe de femme fatale va être façonné en six long-métrages par le cinéaste autrichien. Après Morocco avec Gary Cooper, le duo se reforme pour Agent X 27, une sombre histoire d’espionnage dans laquelle Marlene Dietrich, prostituée devenue espionne à la Mata-Hari, peaufine son sex-appeal grandement sublimée par le talent de son metteur en scène, le roi des fondus-enchaînés, de la surimpression et des cadrages tarabiscotés servis par les incroyables éclairages expressionniste de Lee Garmes. Somptueusement habillé par Travis Branton, la star focalise l’attention dans cette invraisemblable histoire d’espions rendue irréelle par un tournage entièrement en studio qui lui confère une atmosphère dramatique écrasante. Même si l’actrice accapare le regard, Josef von Sternberg sait lui associer des rôles masculins singuliers qui la mettent en valeur, en particulier Gustav von Seyffertitz en patron des services secrets énigmatique et Warner Oland incarnant avec son allure exotique un général : tous deux seront à nouveau présents dans le film suivant Shanghai Express. Il y a surtout Victor McLaglen, l’acteur fordien par excellence, qui est ici totalement transformé et joue l’officier russe à la redoutable prestance. Contrairement aux clichés véhiculés par le scénario (sur une idée de Josef von Sternberg), Agent X 27 bénéficie d’une somptueuse mise en scène qui transcende la trivialité de l’histoire : il suffira de voir la scène du recrutement, celle du bal masqué ou, la plus mémorable, le séquence poignante de la fin pour constater à quel point l’art de Josef von Sternberg atteignait dès ce film un niveau d’excellence, tout au service du spectacle et de sa star, rarement vu au cinéma. Malgré un jeu un peu daté, une virtuosité esthétique à la limite de la saturation et un mélange tragi-comique inégal, Agent X 27 n’a rien perdu de sa fascination.

Shanghai Express Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

Couronné par un Oscar pour sa photographie (Lee Garmes), Shanghai Express est esthétiquement surtout un film de Josef von Sternberg si on en croît sa star Marlene Dietrich. Dans une Chine de pacotille, reconstituée en studio à Hollywood avec des milliers de figurante de Los Angeles parlant le cantonais, le film combine le rythme effréné d’un voyage en train et le grouillement des personnages qui occupent tout le cadre. Avec son fantastique sens du cadrage et sa démesure dans l’éclairage, Josef von Sternberg parvient à dépasser la beauté plastique de son Agent X 27 et à servir magnifiquement son actrice filmée aux petits soins. Dans chaque scène, Marlene Dietrich apparaît sublimée par ses tenues extravagantes et d’un esthétisme rare de Travis Banton et par un soin maniaque apporté aux lumières (notamment sur ses jeux de mains) qui assureront la consécration du mythe cinématographique. Largement mise en valeur par son partenaire assez réservé sous les traits de Clive Brook, l’actrice est savamment entourée de personnages pittoresques : Hui Fei jouée par la belle Anna May Wong, le terrible révolutionnaire Henry Chang incarné par Warner Oland ou le truculent Sam Salt joué par Eugene Pallette. Plus que la vraisemblance de cette intrigue sur une passion amoureuse contrariée, Shanghai Express est l’expression de la quintessence du cinéma selon Josef von Sternberg : un écrin somptueux et baroque au service d’une actrice érigée en mythe. Inoubliable.

L’Impératrice rouge Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

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Librement inspiré par les écrits de Catherine II, impératrice de Russie entre 1762 et 1796, L’Impératrice rouge est un condensé de l’art de Josef von Sterberg au service de sa star Marlene Dietrich. La fidélité historique est le dernier souci de ce film entièrement tourné en studio à Hollywood où des décors grandioses aux formes baroques simulent l’exubérance de la cour impériale : on se souviendra de ces portes gigantesques et de ces sculptures torturées qui servent de cadre à l’histoire. Sorte de pendant à la production MGM La Reine Christine (1933) avec Greta Garbo, L’Impératrice rouge est considéré comme le chef-d’œuvre baroque du duo Sternberg/Dietrich dans laquelle apparaissent Maria Riva, la fille de Marlene Dietrich qui joue l’impératrice enfant et Sam Jaffe qui incarne avec emphase et sourire carnassier le grand-duc Pierre. Bien que le tournage ne fut guère aisé, l’actrice et son réalisateur ne cessant de s’invectiver, le résultat est admirable : la mise en scène extraordinaire (par exemple la cavalcade finale), la beauté plastique de l’ensemble où la star est sublimée par les éclairages sophistiqués de Bert Glennon et les fabuleuses tenues crées par Travis Banton, l’exubérance des décors et des accessoires confèrent à L’Impératrice rouge son atmosphère expressionniste unique. On ne se lasse pas d’admirer l’actrice dans toute la splendeur d’une photogénie savamment étudiée et de ressentir le souffle que le cinéaste, à coup de surimpression, de jeux d’ombre et de lumière (milliers de bougies du mariage de Catherine) et de montage dynamique, a su insuffler à son film. Il faut souligner l’incroyable impression que produisent les nombreuses sculptures sur bois de Pete Babusch qui a su créer un univers de personnages grotesques décorant le palais. Tourné peu avant l’application du code Hays, le film est parsemé d’images érotiques et d’allusions sexuelles qui vont s’effacer dans les films suivants du couple. Si à sa sortie en 1934 L’Impératrice rouge n’a pas séduit les spectateurs d’une Amérique dans les affres de la Dépression, ce film consacra définitivement le mythe de l’actrice par excellence, inaccessible au firmament du 7e Art. Un monument du film historique expressionniste que tout cinéphile doit avoir vu !

La Femme et le pantin Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Film préféré de Marlene Dietrich, La Femme et le pantin ne doit sa sauvegarde qu’à la copie privée qu’elle avait conservé, le studio ayant détruit le négatif original sous la contrainte du gouvernement Franco qui estimait que l’image de la Guardia Civil était déshonorante. C’est l’ultime film réalisé avec la star par Josef von Sternberg qui a aussi assuré la photographie suggestive et expressionniste. Le scénario est adapté du roman semi-autobiographique de Pierre Louÿs (1898) qui a beaucoup tenté le cinéma : cinq films entre 1920 et 1977 vont s’en inspirer. Comme les précédents films du duo, La Femme et le pantin est un film de studio où les extérieurs sont reconstitués donnant au film une atmosphère singulièrement irréelle. Triomphe du perfectionnisme et apogée du raffinement, ce drame hispanique porte au pinacle l’excellence du couple artistique mythique : interprétation subtilement admirable de Marlene Dietrich au sommet de sa photogénie et de son mythe de femme fatale, mise en scène au cordeau multipliant les séquences spectaculaires (notamment le carnaval), cinématographie exacerbée, savants éclairages subliment la beauté de la star vêtue des extraordinaires costumes créés par Travis Banton. La Femme et le pantin concrétise les excès visuels et le délire créatif du réalisateur : c’est assurément une de ses meilleures œuvres dont l’échec public à la sortie a depuis été reconsidéré. Le film, qui marque la séparation entre la star et son réalisateur pour cause de mésentente, est aussi celui de la rupture de l’actrice avec son pays natal : elle deviendra en juin 1939 citoyenne américaine. Lionel Atwill et Cesar Romero incarnent avec talent les deux hommes de l’intrigue qui vont perdre la tête à cause de Concha Perez (Marlene Dietrich) : assez conventionnel, le récit reste très secondaire et s’efface derrière la somptuosité baroque de la mise en scène et les apparitions de la star au jeu très affecté. Mémorable. 

 

Blu ray Sternberg Dietrich

Commentaire technique

Agent X 27

Un nouveau transfert numérique a été créé en résolution 4K sur un scanner de film Lasergraphics Director chez Roundabout Entertainment à partir de tirages 35 mm détenus par les archives de film et télévision de l'UCLA.
Image : copie HD, définition honorable malgré le grain argentique, bon contraste restituant les éclairages de Lee Garmes, image propre malgré quelques défauts, légère instabilité 
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, souffle appuyé mais dialogues clairs, bon équilibre, spectre limité, pas de distorsion

Shanghai Express

Restauration par Universal, à partir de scans 4K d’un négatif 35 mm dupliqué et d’un film à grain fin effectués sur un scanner de film Arrisacan, travaux de restauration par NBCUniversal StudioPost. La bande originale monophonique originale a été remastérisée à partir d'un négatif optique 35 mm par Universal Studios.
Image : copie HD, image stable et bien définie, léger grain, très bon contraste, noirs profonds, gris bien équilibrés, défauts nettoyés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, bien équilibrés, léger bruit de fond

L’Impératrice rouge

Nouveau master en résolution 4K sur un scanner Lasergraphics Director chez Roundabout Entertainment à partir des copies 35 mm conservées par les archives de film et télévision de l’UCLA.
Image : copie HD, définition variable selon les plans mais globalement bonne, grain très présent, excellent contraste, noirs denses, échelle de gris homogène, pas de défaut notoire
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, clair, souffle marqué, spectre limité dans les aigus

La Femme et le pantin

Nouveau transfert numérique en résolution 4K sur un scanner de film DFT Scanity chez Deluxe à Culver City, en Californie, à partir d'un duplicata de sécurité 35mm La bande son originale du film a été remastérisée à partir d’une piste son de 35 mm.
Image : copie HD, belle définition, bon contraste restituant fidèlement les éclairages travaillés de Josef von Sternberg, grain argentique, noirs denses, échelle de gris homogène, défauts nettoyés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, clair et dynamique, spectre limité dans les aigus, souffle appuyé, pas de distorsion

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
Agent X 27 : https://www.imdb.com/title/tt0021800/
Shanghai Express : https://www.imdb.com/title/tt0023458/
L’Impératrice rouge : https://www.imdb.com/title/tt0025746/
La Femme et le pantin : https://www.imdb.com/title/tt0026276/

 

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