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La Belle et la bête 1978 : une lecture autrement plus troublante du célèbre conte (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La Belle et la bete 1978 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Un marchand veuf vit avec ses trois filles. Julie, la cadette lui demande de lui ramener une rose. Sur le chemin du village, il s'endort sur son cheval en traversant une forêt enchantée. Il se réveille devant un château et cueille une rose dans le parc de la « Bête », monstre mi-homme mi-bête, acte qui équivaut à un arrêt de mort. Julie va se sacrifier à la place de son père et se rend dans la féérique demeure de la Bête. Elle va découvrir derrière sa laideur un être vulnérable qui souffre…

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• Titre original : Panna a netvor
• Support testé : blu-ray
• Genre : conte, fantastique
• Année : 1978
• Réalisation : Juraj Herz
• Casting : Zdena Studenková, Vlastimil Harapes, Václav Voska, Jana Brejchová, Zuzana Kocúriková, Marta Hrachovinová, Vít Olmer, Jan Preucil
• Durée : 1 h 27 mn 36
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique tchèque, français
• Bonus : La face cachée des contes de fée, entretien avec Christophe Gans (29 mn 02) - DVD du film
• Éditeur : ESC Editions

Commentaire artistique

Offert en combo, édition limitée à 2500 exemplaires, La Belle et la bête du cinéaste tchèque Juraj Herz adapte un conte mondialement célèbre et connu dans différentes versions dont deux françaises de 1740 (Gabrielle-Suzanne de Villeneuve) et 1756 (Jeanne-Marie Le prince de Beaumont). Souvent en butte à la censure féroce qui sévissait en Tchécoslovaquie après la Normalisation de 1968, le cinéaste choisit de filmer des contes en principe inoffensifs mais qu’il traite à sa manière, subjective, ambiguë et subversive. Son premier essai est donc La Belle et la bête qui, contrairement aux cinq versions cinématographiques qui précèdent (dont celle inégalée de Jean Cocteau en 1946 et avant les sept autres films qui suivent, comptant ceux de Walt Disney et de Christophe Gans), propose une intrigue beaucoup plus mature, effrayante et sombre tout en respectant les grandes lignes de l’histoire. La mise en scène efficace, les décors biscornus de l’architecte Vladimír Labský (qui a servi simultanément pour le tournage d’un autre film de Juraj Herz Le Neuvième cœur), la musique lancinante à l’orgue de Petr Hapka et le maquillage de la bête, sorte de rapace à taille humaine, par Jirina Bisingerová concourent à l’univers gothique dans laquelle baigne cette ténébreuse histoire. Ouvrant sur un convoi perdu dans une forêt glauque plongée dans une brume verdâtre, le film affiche tout de suite ses intentions dramatiques et esthétiques confirmées par le reste de la narration : la bête est monstrueuse, errant dans les espaces baroques d’un château semi-ruiné, envahi par une végétation hostile et parcouru de sinistres résurgences. Portée sur le voyeurisme et la perversité, n’affichant aucune complainte malgré un état déprimé et la tristesse infinie qui l’habite, la créature maladive semble sortir tout droit d’un film d’horreur. La belle (Julie) sera la clé de la rédemption : par son courage et sa compassion, elle se révèle le seul rempart à la malédiction. Sa bienveillance et son amour favoriseront la part d’humanité qui persiste malgré la bestialité de la créature et lui éviteront de sombrer dans la folie que quelques accès de rage et de jalousie semblent annoncer. Le traitement complexe du film est certainement bien plus noir que les versions de Cocteau et Disney et n’hésite pas à aborder le côté obscur du conte : les rapports ambigus de la fille amoureuse de son père et les pulsions sexuelles de la bête tout en conservant l’opposition classique entre de la fille blonde incarnant l’innocence et la virginité et le monstre noir sanguinaire et pervers. La beauté virginale de Zdena Studenková, âgée de 24 ans, illumine la pénombre du château pour son premier long-métrage de cinéma où elle est splendidement mise en valeur par les savants cadrages de Jirí Macháne. Vlastimil Harapes incarne la créature et malgré l’emprise de son maquillage (seules les yeux et les mains sont visibles) parvient à faire ressortir la complexité psychologique de son personnage. Cette version horrifique de La Belle et la bête surprendra autant par son univers d’angoisse et d’étrangeté que par ses partis pris esthétiques, notamment l’aspect de la créature. Ignorant les codes du genre et donnant une interprétation conceptuelle du conte, la version de Juraj Herz rompt avec le traditionnel film pour enfants et choisit une approche psychanalytique fascinante : est-ce un cauchemar ou bien tout est réel ? La Belle et la bête n’est pas ici une simple histoire puérile mais bien une troublante présentation du conte classique.

 

Blu ray La Belle et la bete 1978

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Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition, grain argentique, image assez dense en ouverture, étalonnage chaud peu réaliste à la colorimétrie quasi monochromatique dans de nombreuses scènes, tons bruns et verts, la copie, qui n’a pas été nettoyée, est affectée de très nombreux défauts (taches blanches)

Son : mixage tchèque monophonique 2.0 énergique, dialogues clairs, bon équilibre, bruit de fond marqué, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique artificielle avec des voix dominantes détachées des ambiances

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0078054/

 

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