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Chaînes conjugales : un chef-d’œuvre de modernité et de subtilité (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Chaines conjugales 00

 Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

Synopsis

Membres de la bonne société, Deborah Bishop, Lora Mae Hollingsway et Rita Phipps partent en croisière le temps d'une journée. Peu avant d'embarquer, elles reçoivent une lettre en provenance d'une relation commune, la séductrice Addie Ross. « Je me suis enfuie avec le mari de l'une d’entre vous », y écrit sans détour cette dernière, ne précisant intentionnellement pas le nom du conjoint concerné. Piquées au vif, les trois épouses n'ont désormais plus sur le bateau qu'une question à l'esprit. Inquiètes, elles se souviennent d'épisodes de leur vie conjugale, en quête d'un indice qui pourrait identifier le mari volage…

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• Titre original : A Letter to Three Wives
• Support testé : blu-ray
• Genre : comédie dramatique
• Année : 1949
• Réalisation : Joseph L. Mankiewicz
• Casting : Jeanne Crain, Linda Darnell, Ann Sothern, Kirk Douglas, Paul Douglas, Barbara Lawrence, Jeffrey Lynn, Connie Gilchrist, Florence Bates, Hobart Cavanaugh, Thelma Ritter, Celeste Holm
• Durée : 1 h 43 mn 07
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 anglais - LPCM 2.0 anglais
• Bonus : bande annonce Hollywood Legends (2 mn 55) - La Femme américaine moderne, entretien avec Antoine Sire (31 mn 25) - Dans la même collection…
• Éditeur : ESC Éditions et MOVinside

Commentaire artistique

Le scénario de Chaînes conjugales adapte une histoire de John Klemperer en ne retenant que trois épouses sur les cinq de la nouvelle, la narratrice Addie Ross (voix de Celeste Holm, qui jouera dans Ève en 1950 pour le même réalisateur) n’apparaissant pas à l’écran. Produit par Sol C. Siegel, le film est destiné à Ernst Lubitsch mais son décès en 1947 conduit le studio à confier la réalisation à Joseph L. Mankiewicz qui remanie le scénario en y introduisant des allusions autobiographiques. Chef-d’œuvre de lucidité, ce film doublement oscarisé (mise en scène et meilleur scénario adapté) expose la vision critique du cinéaste sur la société américaine bien-pensante des années 50, sur le couple, le bienfondé du mariage et la moralité guindée de rigueur. Chaînes conjugales est son premier grand succès même s’il a fait preuve auparavant de son immense talent avec Le Château du dragon (1946) et L’Aventure de madame Muir (1947). Connu pour sa remarquable direction d’acteurs, son penchant pour les portraits psychologiques nuancés et les constructions dramaturgiques complexes en flash-backs, il applique à Chaînes conjugales ce style avec brio. Entre thriller et étude de mœurs, son film associe la virtuosité de son découpage, la subtilité de son approche et la qualité de son interprétation. Évitant toute tentation du stéréotype, il bénéficie d’une brochette de comédiens et de comédiennes exceptionnels : Jeanne Crain, Linda Darnell et Ann Sothern sont aussi séduisantes qu’attachantes par leurs états d’âme, Thelma Ritter, alors inconnue, joue de son abattage habituel et les acteurs ne sont pas en reste, spécialement Kirk Douglas en enseignant lucide sur l’abêtissement des masses par les médias et Paul Douglas en mari bourru et sensible. Ne se privant de dialogues à double-sens et d’une critique au vitriol de l’American Way of Life, Joseph L. Mankiewicz fait preuve d’une singulière modernité : hormis les costumes, les coiffures et les accessoires (voitures, réfrigérateur, radios, microsillon) qui datent le film, les thèmes abordés n’ont rien perdu de leur acuité et tout spécialement celui de l’émancipation féminine et des conséquences de la liberté. Magnifiquement photographié et éclairé par Arthur C. Miller, qui sublime les trois actrices, et intensément accompagnée par la musique d’Alfred Newman, Chaînes conjugales est un modèle d’équilibre et d’habileté, maniant avec dextérité la voix-off et le suspense, ponctué de trois flash-backs déterminants revenant sur un moment capital de la vie de chaque couple. La palette de sentiments exposés souligne les conjectures émotionnelles des liens conjugaux : amitié, soumission, complicité ou frustration y sont décrit avec une belle acuité et une étonnante sophistication. Une chaîne admirable de portraits féminins et un chef-d’œuvre indispensable.

 

Blu ray Chaines conjugales

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau Master HD, relative bonne définition générale, piqué cependant faillible selon les plans, granulation légère, bon contraste, noirs profonds, gamme de gris équilibrée, image très propre et stable

Son : mixage anglais en Dolby Digital 5.1 non « lossless » (pas de piste DTS-MA comme sur le blu-ray américain) mais le film est monophonique à l’origine ; ce remixage en 5.1 ne fait pas illusion : dialogues centrés clairs, belle dynamique sur la BO d’Alfred Newman mais effets surrounds quasi nuls, autant écouter la piste LPCM 2.0, pas de distorsion

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0041587/

 

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