Skip to main content
PUBLICITÉ

Le Poison : le premier film oscarisé de Billy Wilder (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Poison 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Incapable d'écrire une ligne depuis des années, l'écrivain Don Birman noie son chagrin dans la boisson. Il doit partir en week-end avec son frère Wick et sa fiancée. Mais la perspective de passer quelques jours sans une goutte d'alcool lui est insupportable…

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : The Lost Weekend
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1945
• Réalisation : Billy Wilder
• Casting : Ray Milland, Jane Wyman, Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling, Frank Faylen, Mary Young, Anita Sharp-Bolster
• Durée : 1 h 40 mn 47
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : conversation entre les journalistes Mathieu Macheret et Frédéric Mercier (47 mn 24) - film annonce (2 mn 06) - un livret de 28 pages par Marc Toullec
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

The Lost Weekend (Le Poison en VF), cinquième long-métrage de Billy Wilder, se distingue par une pluie de récompenses dont quatre Oscar (film, réalisateur, scénario et acteur) et deux prix à Cannes (Palme d’or et prix d’interprétation masculine) ! Le scénario signé Billy Wilder et Charles Brackett, également producteur, adapte un roman de Charles R. Jackson sur un sujet innovant (pour Hollywood), la dépendance alcoolique mais tout en gommant la dimension homosexuelle du livre. Lorsqu’il entreprend ce film, Billy Wilder a en tête l’expérience vécue sur le tournage d’Assurance sur la mort (1944) avec l’écrivain alcoolique Raymond Chandler qui rechuta pendant l’écriture du film. L’essentiel du film repose sur l’interprétation, magistrale, de Ray Milland qui poussa la minutie de la préparation pour son rôle en expérimentant (dramatiquement) une nuit dans un hôpital dédié (Bellevue à New York) comme un patient et qui suivit un régime drastique afin de paraître amaigri. Le thème de l’alcoolisme n’avait jamais été traité aussi frontalement par le cinéma américain et le studio dut affronter autant l’ire des industriels que la pression de la ligue antialcoolique qui redoutait une publicité contre-productive. Ray Milland hésita d’ailleurs à accepter ce rôle qui rompait avec ses emplois habituels et dont le côté « casse-gueule » avait rebuté pas mal de grands acteurs. On comprend que le studio n’ait pas beaucoup misé sur la sortie du film qui d’emblée, lors d’une preview, n’avait pas été compris par les spectateurs américains et pris trop à la légère. Mais heureusement, la cérémonie des Oscar allait restituer à la réalisation son statut mérité de grand film noir. Si les intérieurs ont été réalisés à Hollywood, la production filma les extérieurs à New York magnifiquement captés par l’objectif de John F. Seitz : la séquence des officines fermées de préteurs sur gage a ainsi été entièrement captée dans les rues de la métropole avec des caméras habilement dissimulées. Le Poison bénéficia d’un atout incomparable pour la création de son atmosphère dramatique : la somptueuse composition musicale de Miklós Rosza qui parvint à évoquer les affres cauchemardesques de l’ivresse avec le son étrange du thérémine, un instrument de musique électronique inventé en 1920 ! Conscient de la difficulté de monter un projet sur un sujet aussi discutable Billy Wilder préféra minimiser les tourments de l’alcoolique et mettre en évidence la romance qui se développe, non sans mal, avec Helen St. James, subtilement incarnée par Jane Wyman, et sur une fin teintée d’une possible rédemption grâce au travail d'écrivain. Si Le Poison est fidèle à l’intrigue du roman, le scénario s’ingénia à inventer des flash-backs, histoire de dynamiser la narration : ces insertions sont brillamment amenées par un échange entre le héros Don Birman et Nat un barman charismatique excellemment joué par Howard Da Silva. C’est dans ce même bar que Don rencontre Gloria, une jolie brune avenante à laquelle Doris Dowling prêtera ses traits et son bagou et dont le métier de péripatéticienne sera fortement escamoté pour éviter la censure. Sans le génie de Billy Wilder et la belle prestation (appuyée) de Ray Milland, Le Poison aurait fait figure de plaidoyer antialcoolique trivial mais l’intelligence constante de la mise en scène, le caractère humaniste du traitement des personnages, la noirceur du naturalisme de la description confèrent au drame une dimension unique, poignante et singulière.

 

Blu ray Le Poison

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau Master haute définition, très bien définie malgré une granulation argentique préservée (tournage en 35 mm), du piqué dans les gros plans, excellent contraste aux noirs profonds et aux gris bien étagés, aucun dégât de pellicule majeur, compression maîtrisée

Son : mixage monophonique anglais 2.0, spectre limité dans les aigus mais bonne dynamique sur les dialogues et pour la partition enlevée de Miklós Rosza, pas de distorsion ; mixages monophoniques français 2.0 disponibles en version ancienne aux voix plus sourdes et au spectre limité et en version récente plus aigüe et plus dynamique

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0037884/

 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Blu-ray et DVD disponibles sur Amazon



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ