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Les Patriotes : un film culte sur l’espionnage pour « émouvoir le public » (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Les Patriotes 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

À 18 ans, Ariel Brenner est en quête de lui-même. Il quitte sa famille et rejoint en cachette le Mossad, les services secrets israéliens. Après plusieurs années d'entraînement, il se voit assigner sa première mission : dérober les documents d'un atomiste français, Rémy Prieur…

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• Titre original : Les Patriotes
• Support testé : Blu-ray
• Genre : espionnage, thriller
• Année : 1994
• Réalisation : Eric Rochant
• Casting : Yvan Attal, Sandrine Kiberlain, Jean-François Stévenin, Maurice Bénichou, Emmanuelle Devos, Hippolyte Girardot, Allen Garfield, Yossi Banai, Nancy Allen, Berard Lecoq, Pascal Petit, Richard Mazur
• Durée : 2 h 25 mn 54
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 multilingues français, hébreu, anglais - DTS-HD MA 5.1 et 2.0 version française
• Bonus HD : Les illusions perdues, retour sur le film Les Patriotes par ceux qui l'ont fait (50 mn 48, réalisation Guillaume Brac et Thibault Carterot) - Director's cuts, scènes coupées présentées par le réalisateur Eric Rochant et Pascale Fenouillet, la chef monteuse (55 mn 27)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Excellent initiative que de rééditer Les Patriotes film réalisé en 1994 par Eric Rochant qui rêvait d’émouvoir le public avec un film d’action dans la tradition du cinéma américain, populaire et ambitieux, des années 70. Revoir ce film, 25 ans plus tard, c’est retrouver sur l’écran toute une génération de jeunes acteurs devenus depuis des piliers du cinéma hexagonal : une vision surprenante et nostalgique avec Yvan Attal, 29 ans, Sandrine Kiberlain, 26 ans et Emmanuelle Devos, 30 ans. Lorsqu’Eric Rochant, 28 ans, se lance dans ce film hors norme, il est auréolé par son Cesar du premier film et prix Louis-Delluc pour Un monde sans pitié (1989) que n’a pas entamé l’échec de Aux Yeux du monde (1991), deux opus interprété par Yvan Attal. L’écriture de son film suivant Les Patriotes s’inscrit dans la lignée de l’espionnage façon John Le Carré, c'est-à-dire excluant les gadgets et privilégiant les scènes statiques de discussion. Pour ce faire, Eric Rochant réunit une énorme documentation sur l’espionnage et décide de situer son intrigue dans les milieux des services secrets israéliens en s’inspirant de deux actions du Mossad, l’opération Opéra « nucléaire préventive » et l’affaire Jonathan Pollard, agent de renseignement de la Marine Américaine passé au Mossad et recruté par le Lakam, un cas singulier d’espionnage israélien d’une patrie « amie ». À l’arrivée, le scénario imposant de 160 pages et fort de 150 personnages reste inégal, enchaînant les deux histoires autour du protagoniste central, Ariel, joué par Yvan Attal. Déterminé à rendre sa fiction la plus crédible possible, le cinéaste recrute deux stars israéliennes Yossi Banai et Makhram Khoury et deux pointures américaines Nancy Allen, égérie de Bian De Palma, et Richard Mazur. Autour de ce casting international, de très nombreux acteurs français sont engagés, en particulier pour le rôle de Marie-Claude la call-girl, Sandrine Kiberlain alors en deuxième année de Conservatoire et ce contre l’avis de la production. Parmi ce casting, on retiendra la prestation délicate de la regrettée Christine Pascal. Les Patriotes est vraiment un film pas comme les autres : doté d’un budget pharaonique équivalent à 25 millions d’euro (produit par Eric Rocca avec l’aide de Gérard Louvain), le tournage en extérieurs est effectué à Paris, Washington et Tel-Aviv tandis que 38 décors (studio SFP à Brie sur Marne) permettant une grande liberté accueille l’équipe. Selon le bonus, chaque jour commençait par une répétition le matin dans le décor ;  le tournage qui débute en octobre 1992 s’est étalé sur 24 semaines, un record, mais qui faillit s’arrêter net au bout d’une semaine. Perfectionniste Eric Rochant élabora chaque scène avec une extrême précision et de nombreuses prises (Jean-François Stévenin se souvient encore des variations de « mental » exigées pour une même action). Le cinéaste ne cache pas la source de sa mise en scène selon le modèle Sergio Leone (montage avec amorce, flou/net et coupe pour des plans signifiants) qu’il applique en extrayant ses plans de deux plans-séquence en champ/contre champ. Afin d’augmenter le naturalisme des scènes en extérieur, il demande à son chef-opérateur Pierre Novion d’utiliser une longue focale qui masque la position de la caméra : ce souci de réalisme (décors, costumes, postures) doit rendre le mensonge de l’espionnage efficace. Idem dans le jeu des acteurs, particulièrement Yves Attal qui doit composer avec la nécessité frustrante mais nécessaire de gommer les émotions car les espions ne s’extériorisent pas mais se fondent dans l’environnement. Quant à la fin critiquée, ce n’est pas une happy end mais un choix délibéré pour relativiser la noirceur des services spéciaux et finir sur une scène ambiguë. Autre rareté du film, son montage par Pascale Fenouillet est fait pendant le tournage. Alors qu’à sa sortie le film est encensé, le choix de le présenter à Cannes se solde par un échec qui changera durablement la façon de faire des films pour Eric Rochant. En dépit d’une erreur scénaristique réunissant deux histoires successives qui auraient pu faire chacune l’objet d’un film séparé, Les Patriotes fascine par la force de sa description de l’espionnage et de la manipulation comme arme terrifiante. Outre le divertissement procuré par cette histoire à suspense, un tantinet statique, le film conserve toute la fraîcheur de sa mise en scène étonnamment moderne et de l’intemporalité des pratiques d’espionnage décrites. D’ailleurs, c’est toujours un des films montrés par la DGSE durant la formation de ses recrues, c’est dire…

 

Blu ray Les Patriotes

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Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition, grain argentique du tournage en 35 mm très discret, excellente gestion du contraste respectant les éclairages variés, étalonnage naturaliste, colorimétrie chaude réaliste, tons nuancés

Son : mixage multilingue 5.1, très dynamique, dialogues clairs et centrés, spatialisation naturaliste aux ambiances équilibrées réalistes et non hypertrophiées mais avec une belle ouverture sonore, pas de défaut

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0110796/

 

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