Les Maléfices de la momie : une malédiction des pharaons distrayante (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Les égyptologues européens Dubois, Giles et Bray découvrent la tombe du prince égyptien Ra. Ils y trouvent le corps momifié du prince. Alexander King, un homme d'affaires, s'intéresse à cette découverte et achète la momie aux trois égyptologues avec l'intention de l'exposer dans un musée britannique. Une fois exposée, la momie ressuscite pour se venger. Pendant que nos trois amis essaient d'échapper à la momie, ils découvrent que c'est un personnage sinistre aux instincts meurtriers qui lui a rendu la vie et qu'il est peut-être le seul qui soit capable de l'arrêter.

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : The Curse of the Mummy's Tomb
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1964
• Réalisation : Michael Carerras
• Casting : Terence Morgan, Ronald Howard, Fred Clark, Jeanne Roland, George Pastell, Jack Gwillim, John Paul, Dickie Owen, Jill Mai Meredith, Michael Ripper
• Durée : 1 h 20 mn 15
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (Techniscope)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : présentation de la Hammer par Nicolas Stanzick auteur et journaliste (13 mn 29) - analyse du film par Nicolas Stanzick (16 mn 50) - édition limitée tirée à 1 500 exemplaires - livret de 16 pages « Les Maléfices de la momie à tombeau ouvert » par Marc Toullec
• Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Monstre hautement cinématographique, la momie (égyptienne) a intéressé très tôt le 7e Art : dès 1899 Georges Méliès propose une résurrection de la momie de Cléopâtre dans Le Vol de la tombe de Cléopâtre. Près d’une cinquantaine de films muets seront consacrés au sujet jusqu’à ce que, en 1922, Howard Carter et Lord Carnarvon découvre la tombe KV62 de Toutânkhamon. Or John L. Balderston, un des journalistes qui couvrent l’évènement et propagent la prétendue malédiction, va scénariser une histoire écrite par Nina Wilcox Putnam et Richard Schayer pour le film parlant La Momie réalisé par Karl Freund en 1932. Devenu un classique du genre, le film engendrera une kyrielle de suites et de remakes produit par Universal (années 40 et 90) et par Hammer Films (années 50/60). La meilleure adaptation chez Hammer demeure la version dirigée en 1959 par Terence Fisher : La Malédiction des pharaons. Producteur et scénariste prolifique, Michael Carreras, qui avait acheté à son père le studio Hammer en faillite (cf. bonus), décide de réaliser un film de momie colossale mais la contrainte budgétaire aidant, il se ravise et tourne un remake aménagé du film de Terence Fisher dont il suit, plus ou moins, l’histoire. Les Maléfices de la momie, au titre anglais plus explicite : « La Malédiction de la tombe de la momie », raconte comment le sacrilège d’une tombe pharaonique par des archéologues sera vengée par une momie ressuscitée (ici un certain Ra-Antef alors que les objets montrés qui sont copiés du trésor de Toutânkhamon sont bien inscrits au nom de ce roi !). Le réalisateur dirige une nouvelle équipe qui n’a pas participée au film de 1959 et dispose d’un casting moins emblématique (exit Christopher Lee et Peter Cushing), y compris dans son personnage féminin : le mannequin Jeanne Roland, qui se contente d’exhiber ses atouts physiques (sa voix est d’ailleurs doublée), est bien éloignée de la séduction d’Yvonne Furneaux dans le film de 1959. Ne partageant pas le génie cinématographique de Terence Fisher, qui a su donner aux films gothiques de la Hammer leurs lettres de noblesse, Michael Carreras livre une version honnête de la malédiction. Sa mise en scène conventionnelle bénéfice des interprétations suggestives de Fred Clark en promoteur américain (dans lequel on pourrait déceler une allusion ambiguë à Enrique Carreras, père de Michael : cf. bonus) et de Dickie Owen jouant une momie « relookée » assez peu crédible (pourtant maquillé par Roy Ashton qui avait fait de Christopher Lee une momie impressionnante en 1959). Si l’intrigue est prévisible, la qualité Hammer est au rendez-vous avec la magnifique photographie d’Otto Heller en Technicolor, aux tons chatoyants et saturés, et à la qualité des décors (sauf les sables égyptiens de studio) et des accessoires (quoique la copie des objets de Toutânkhamon soit très discutable et que les hiéroglyphes visibles soient souvent fantaisistes). Sans jamais approcher la virtuosité du modèle La Malédiction des Pharaons de Terence Fisher, Les Maléfices de la momie, série B d’horreur, sous-genre « momie », destinée à être projetée en double programme avec La Gorgone (The Gorgon de Terence Fisher), se regarde sans ennui et témoigne de la tentative de renouveau du label Hammer en perte de vitesse à la fin des années 60. Distrayant.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau master Haute Définition, bonne définition, piqué variable selon les plans, grain argentique discret (tournage en 35 mm 2 perforations Techniscope) sauf sur les stock-shots exécrables, excellent gestion du contraste, défauts pas tous nettoyés (points blancs, défauts divers), étalonnage chatoyant, colorimétrie vive aux tons saturés

Son : mixage anglais 2.0, dialogues clairs, bon équilibre avec les ambiances et la musique de Carlo Martelli et musiciens divers, pas de distorsion ou de souffle ; mixage VF 2.0 monophonique, niveau plus élevé que la VO, doublage ancien aux voix mixées très avant et plus graves