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Au nom de la terre : un film poignant sur le malaise paysan (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray Au Nom de la terre 000

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5).

Synopsis :

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s'est agrandie, la famille aussi. C'est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s'accumulent et Pierre s'épuise au travail. Malgré l'amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Construit comme une saga familiale, et d'après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l'évolution du monde agricole de ces 40 dernières années.

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• Titre original : Au nom de la terre
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2019
• Réalisation : Edouard Bergeon
• Casting : Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon, Rufus, Samir Guesmi, Yona Kervern, Solal Forte, Raffin Melanie
• Durée : 1 h 43 mn 32
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : commentaire audio d’Édouard Bergeon et Guillaume Canet - entretien avec Édouard Bergeon (25 mn 35) - scène coupée : Une autre fin possible avec commentaire du réalisateur (12 mn 46) - documentaire d’Édouard Bergeon Les Fils de la terre (2011, 1 h 27 mn 34) - bande annonce (1 mn 47)
• Éditeur : Diaphana Éditions Vidéo

Commentaire artistique

Le constat, résumé en une ligne au générique final, est accablant : « un agriculteur se suicide chaque jour en France ». Comment on est-on arrivé là ? Le film d’Édouard Bergeon Au Nom de la terre tente de répondre, en partie, à cette question en puisant directement dans les souvenirs du cinéaste. Même si le récit présenté relève de la fiction, ce drame paysan est construit sur des « faits réels » : il s’agit de l’histoire du père du réalisateur qui était un éleveur de chevreaux et de poulets dans le Poitou, une vie en guise d’exemple particulier pour un tableau sans fard de l’évolution de l’agriculture sur plusieurs décennies. Mais si l’histoire courre entre les années 1976 et 1996, sa conclusion est toujours d’actualité : la situation de difficulté extrême du paysan, coincé entre les aléas naturels et les cours mondiaux, ne s’est pas améliorée, loin s’en faut. Si avec Au Nom de la terre Édouard Bergeon signe un premier film de fiction avec Guillaume Canet en tête d’affiche, le documentaire qu’il réalisa en 2011 pour la télévision Les Fils de la terre (cf. bonus : à voir absolument) procédait des mêmes intentions. Pour son auteur, Au Nom de la terre est bien plus qu’une fiction autobiographique, c’est une « démarche citoyenne » dont il espère qu’elle suscitera une vraie prise de conscience : le plébiscite public obtenu à sa sortie en salles semble aller dans ce sens. Le tournage s’est échelonné entre l’été 2018 et l’hiver 2019 dans la ferme de la Touche (80 ha) de Saint-Pierre-sur-Orthe en Mayenne, une exploitation choisie pour sa situation dominante embrassant la campagne aux allures de western. C’est donc dans un décor 100% naturel, aménagé par l’équipe des décorateurs dirigée par Pascal le Guellec afin de coller au temps qui passe, que la destinée tragique de Pierre Jarjeau et de sa famille est interprétée avec une profonde conviction par d’excellents comédiens. La narration est touchante parce qu’elle ne cesse de mettre en avant la dimension humaine d’une famille unie par son rapport à la terre et qui monopolise le récit. Le casting des Jarjeau, autour de Guillaume Canet confondant de naturel (physique et psychologique), se révèle d’une grande véracité émotionnelle avec Rufus, Jacques, le père intraitable et rigide, Verle Baetens, la courageuse épouse Claire, véritable pivot central de la famille et Anthony Barjon, Thomas, le fils. Habilement découpé, le scénario ménage des scènes variées dont certaines permettent de saisir la nature complexe des caractères trempés comme ceux de Pierre Jarjeau et de son père Jacques. D’autres scènes célèbrent les joies du travail (labours, élevage, récolte) ou pointent les dangers qui menacent l’agriculteur comme la dérive sournoise du système dite « intégration » ou la malveillance qui peut miner un milieu paysan voué à la concurrence. La dernière partie du film, d’une grande violence, se veut « coup de poing » : elle délivre son message avec éloquence en décortiquant la spirale de la dépression, nourrie par l’indifférence des intérêts politico-économiques, que même la solidité des liens familiaux ne parviendra pas à endiguer. Poignant, superbement filmé (Eric Dumont) et excellemment interprété, Au Nom de la terre conjugue l’intensité d’un drame rural aux fortes racines autobiographiques et la forme d’un film engagé politiquement, rappelant le mal-être, pas assez entendu, du monde agricole. Remarquable. 

 

Blu ray Au Nom de la terre

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Commentaire technique

Image : copie HD, belle définition, piqué sans faille sur les détails et les textures d’un tournage en décors naturels, excellente gestion des contrastes (selon les saisons et les lieux), restitution sans heurt des éclairages variés, étalonnage naturaliste avec une colorimétrie réaliste aux teintes nuancées

Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, belle dynamique sur la musique de Thomas Dappelo, spatialisation naturaliste immersive avec une scène sonore ample où son répartis les divers sons naturels (animaux, éléments, engins motorisés), LFE efficaces (boite de nuit)

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10545470/

 

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