Les Feux de l'été : transpirations psychologiques (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Précédé par une réputation d'incendiaire, Ben Quick échoue à Frenchman's Farm, une petite ville du Mississippi dominée par le patriarche Will Varner et sa famille. Varner donne davantage que du travail à cet étranger en qui il se reconnaît : il l'accueille à son domicile, en fait le rival de son propre fils et le pousse dans les bras de sa fille, une femme indépendante que courtise un aristocrate indécis… En bousculant malgré lui l'ordre établi, Quick s'expose aussi à l'hostilité de certains.
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• Titre original : The Long, Hot Summer
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1958
• Réalisation : Martin Ritt
• Casting : Paul Newman, Joanne Woodward, Anthony Franciosa, Orson Welles, Lee Remick, Angela Lansbury, Richard Anderson
• Durée : 1 h 56 mn 44
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (CinemaScope)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 anglais, français
• Bonus : livret « Les Feux de l’été. Le bucher des vanités » (16 pages) par Marc Toullec
• Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
Les Feux de l’été, sorti en 1958, valut le prix d’interprétation à Cannes pour Paul Newman. Pour son premier grand rôle au cinéma, l’acteur est dirigé par Martin Ritt, ex-producteur black-listé de télévision et professeur à l’Actor’s Studio qui se lance dans la tâche périlleuse d’adapter William Faulkner. Le scénario, plutôt habile, écrit par Irving Ravetch et Harriet Frank Jr. s’efforce, en effet, de transposer deux nouvelles « L’après-midi d’une vache » et « L’incendiaire » réunies dans le roman « Le hameau » (« The Hamlet ») que le prix Nobel de littérature publia en 1940. Martin Ritt ne démérite pas : sa mise en scène et son excellente direction d’acteurs parviennent à évoquer avec efficacité l’atmosphère et les thèmes chers à l’écrivain : espace étriqué d’une ville provinciale, tensions familiales, frustrations sexuelles. Les Feux de l’été est avant tout une étude psychologique intense fondée sur l’affrontement de personnalités fortement caractérisées : l’intrigue étant régie par la règle des trois unités du drame classique, Les Feux de l’été est avant tout un film d’acteurs et de dialogues. Monopolisant l’espace, l’imposant Orson Welles, que Martin Ritt devra canaliser, compose un patriarche inflexible non dénué de sensibilité : une interprétation d’autant plus compliquée que l’acteur-réalisateur souffrait de la chaleur (le film est tourné durant un étouffant mois de septembre 1957 en Louisiane) et d’un surplus de maquillage et qu’il s’ingéniât à marmonner ses répliques. Finalement, c’est Paul Newman qui sera récompensé pour son jeu subtil usant avec adresse de l’efficacité de son regard magnétique. Il va rencontrer sur le tournage sa future épouse, l’actrice Joanne Woodward qui incarne avec dynamisme Clara, la jeune fille déterminée du clan Varner. Au côté de l’actrice, Angela Landsbury et Lee Remick héritent de rôles secondaires, limités mais relativement gratifiants. Si l’interprétation était essentielle à l’évocation de l’univers de Faulkner, le talent du directeur de la photographie Joseph LaShelle avec ses cadrages saisissants des architectures locales et la composition épique d’Alex North ne sont pas étrangères à la qualité artistique du film. Les Feux de l’été n’est cependant pas une adaptation stricte mais résulte d’un cocktail élargi d’inspirations diverses avec son atmosphère à la Tennessee Williams et un certaine dose d’humour (cf. le duo Will Varner et Minnie Littlejohn). À sa sortie en France il fut d’ailleurs éreinté par la critique qui lui reprochait l’indécision et le flottement de sa réalisation un tantinet mélodramatique. Ce n’est pas inexact mais, malgré une conclusion conventionnelle factice, Les Feux de l’été possède l’attrait de son casting : chaque comédien livre une interprétation suffisamment sensible (Joanne Woodward) ou truculente (Orson Welles) qui démarque ce drame d’une banale transposition littéraire. Le film Les Feux de l’été avait déjà été édité en blu-ray chez Opening en 2012. La nouvelle édition chez BQHL est hélas particulièrement minimaliste: toujours pas de mixage 5.1 (disponible sur le blu-ray américain), perte des mixages DTS-HD MA « lossless », absence des suppléments. Le seul plus consiste en un livret de 16 pages...
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition avec du piqué sur les gros plans, léger grain argentique à la texture très cinéma, contraste appuyé et bien maitrisé, noirs profonds, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux tons saturés, image propre
Son : mixage anglais 2.0 non « lossless », comme habituel chez BQHL, et monophonique (version 4 pistes stéréo au cinéma et 5.1 sur le blu-ray américain), dialogues clairs mais avec quelques variations d’intensité, excellente dynamique sur la partition d’Alex North, pas de distorsion, ni de bruit de fond ; VF 2.0 monophonique ancienne très factice, dialogues trop présents, ambiances en retrait, à éviter
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (2,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0051878/
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