Sirocco: un pseudo « Casablanca » peu palpitant mais splendidement photographié (en DVD)
Note artistique : (3/5)
Synopsis
Syrie, en 1925, la révolte gronde contre l'occupant français dont les soldats sont régulièrement pris pour cible par les rebelles de l'émir Hassan. Bon pour les affaires d'Harry Smith, un américain cynique qui prospère dans le trafic d'armes. Si le colonel Feroud, chef du contre-espionnage, envisage de signer une trêve plutôt que de basculer dans la répression, ses efforts sont remis en question par un attentat…
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• Titre original : Sirocco
• Support testé : DVD
• Genre : aventure, drame
• Année : 1951
• Réalisation : Curtis Bernhardt
• Casting : Humphrey Bogart, Märta Torén, Lee J. Cobb, Everett Sloane, Gerald Mohr, Zero Mostel, Nick Dennis, Onslow Stevens
• Durée : 1 h 34 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique anglais
• Bonus : bande annonce (2 mn 02) - présentation du film par Patrick Brion (7 mn 43)
• Éditeur : Sidonis Calysta
Commentaire artistique
Vaguement adapté du roman « Le coup de grâce » publié par Joseph Kessel en 1931, Sirocco, parfois re-titré en Damas 25, ne retient que les protagonistes de l’intrigue, deux soldats, ici transformés en un trafiquant américain Harry Smith et un colonel français Féroud, et une prostituée Violette, devenue à l’écran une femme fatale moins sulfureuse. Loin de la puissante étude de caractère et de la profonde amitié virile dépeinte par l’écrivain, le scénario propose une variation confuse et banale de l’archétypal drame oriental hollywoodien Casablanca (1942) de Michael Curtiz : on retrouve ce mélange de contexte politique sur fond de conflit militaire et de romance désespérée. Mais, loin de captiver, Sirocco aligne les clichés du genre et peine à sauver l’intrigue de la platitude : malgré quelques rôles secondaires plutôt bien écrits comme celui de Balukjaan (Zero Mostel) et du général LaSalle (Everett Sloane), l’intérêt du récit reste bien ténu. Alors qu’Humphrey Bogart rejoue le truand proche de la rédemption, un rôle qui lui était si familier, et que la photogénique suédoise Märta Torén (remarquée dans Casbah, film de John Berry de 1948) a bien du mal, à clarifier les intentions de son personnage Violetta, c’est bien Lee J. Cobb qui retient l’attention. Son incarnation de Féroud, en militaire profondément humain et sensible, ne manque ni de grandeur, ni d’empathie. Difficile pour autant d’être vraiment remué par ce drame censé se dérouler à Damas sous mandat français mais entièrement filmé en studio en Californie (à Yuma et Los Angeles) : c’est d’ailleurs le côté factice des décors qui paradoxalement crée une atmosphère d’irréalité attachante. Il faut dire que les acteurs comme les décors bénéficient des admirables éclairages tranchés de Burnett Guffey dont la photographie sublime la mise en scène de Curtis Bernhardt : ne serait-ce que pour la splendeur visuelle (bien restituée par le DVD) de son esthétique, Sirocco mérite une vision en dépit de sa faible réputation. Le film a beaucoup souffert de sa comparaison avec Casablanca et du jeu plus atone d’Humphrey Bogart mais on peut néanmoins lui reconnaître l’ingéniosité de certains codes empruntés au film noir, notamment la description ténébreuse de la vie souterraine de la capitale syrienne.
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Commentaire technique
Image : copie SD, image restaurée, excellente définition, grain argentique (tournage en 35 mm), image propre (rares rayures), très bon contraste, noirs profonds, échelle de gris harmonieuse
Son : mixage anglais 2.0 monophonique restauré, bonne dynamique, pas de distorsion, dialogues clairs et bien équilibrés, légère saturation dans les aigus
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : (3,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0044040/
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