Farinelli il castrato : évocation romancée du prodigieux artiste lyrique baroque (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (4/5)
Synopsis
Naples au début du XVIIIe siècle. Pour que son jeune frère Carlo conserve sa voix cristalline au-delà de l'enfance, Riccardo Broschi parvient, sous prétexte d'un accident, à le priver de sa virilité. Désormais castrat, Carlo Broschi devient Farinelli, un chanteur lyrique dont la célébrité s'étend jusqu'en Angleterre. Si, en donnant de la voix dans un petit théâtre, il le sauve de la faillite, il s'attire aussi la convoitise du grand compositeur Haendel qui, en lui révélant la vérité sur la nature de son don, l'éloigne de son frère…
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• Titre original : Farinelli Il castrato
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, biopic, musical
• Année : 1994
• Réalisation : Gérard Corbiau
• Casting : Stefano Dionisi, Enrico Lo Verso, Elsa Zylberstein, Jeroen Krabbé, Caroline Cellier, Marianne Basler
• Durée : 1 h 46 mn 04
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS 5.1 français - Dolby Digital 5.1 français
• Bonus : Nostalgie d'une voix perdue, documentaire (1994, 50 mn 11) - entretien avec l'équipe du film (23 mn 11')
• Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
Carlo Maria Michele Angelo Broschi, dit Farinelli, demeure le plus célèbre castrat de l’histoire, insurpassable interprète de l’opéra baroque. Sa réputation publique et critique, qui ne faillit pas de son vivant comme lorsqu’en 1734 à Londres une admiratrice s’exclama « Il n’y a qu’un dieu et qu’un Farinelli », est toujours entretenue par le Centro Studi Farinelli, créé à Bologne, en 1998 dédié à la recherche sur l’art musical des castrats et qui est, aussi, à l’origine de l’exhumation pour étude en 2006 des restes de l’artiste. En novembre 2019, la cantatrice Cecila Bartoli enregistre l’album « Farinelli », une sélection d’airs baroques évoquant la carrière du chanteur avec des œuvres de son frère Riccardo Broschi, de Nicola Porpora, etc. C’est dire si le personnage raffiné et cultivé, favori des grandes cours européennes, à la prodigieuse amplitude vocale (3 octaves) et à l’ambiguïté de son état, pouvait susciter le solide argument d’un long-métrage. Le défi a été relevé en 1994 par Gérard Corbiau qui s’était fait connaître par son premier film Le Maître de musique (1988) racontant l’enseignement musical dispensé par le baryton Joachim Dallayrac incarné par Jose van Dam. Pour Farinelli, le cinéaste, amateur d’art lyrique, s’est plus attaché à la qualité de la reconstitution somptueuse de l’opéra du siècle des Lumières qu’à une fidélité absolue de la vie du castrat. Bien au contraire, son biopic diverge franchement de la réalité historique et invente une multitude de rebondissements dramatiques (tensions avec Haendel, relations avec son frère Riccardo, genèse de la castration, protagonistes fictifs, reconstitution d’opéras, etc.) peu propices à livrer un portrait authentique du vrai Farinelli. Pourtant, malgré ses inexactitudes assumées, Farinelli se regarde avec intérêt et fascination, notamment pour sa prouesse technique. Pour recréer l’amplitude vocale du castrat, la seule référence , hélas « discutable », consistait en une heure d’enregistrement du dernier castrat Alessandro Moreschi, effectué entre 1902 et 1904. La voix du castrat dans le film repose en réalité sur le mixage complexe par l’IRCAM d’une voix de contre-ténor et d’une voix de soprano (cf. bonus). Farinelli est aussi très esthétique : les décors de Gianni Quaranti, les costumes d’Olga Berluti et Anne de Laugardière, la photographie de Walther van den Ende sont au diapason de cette splendide dramatisation musicale dont le succès (deux César, un Golden Globe) contribua à mieux faire connaitre la musique baroque au grand public. Le casting de prestige a su exprimer l’ambition de cette pseudo-biographie : Stefano Dionisi incarne un Farinelli de légende, supra humain, Elsa Zylberstein et Caroline Cellier interprètent subtilement les amours équivoques du castrat, Marianne Basler joue furtivement les comtesses en extase et Jeroen Krabbé compose avec talent un Georg Friedrich Haendel de cinéma, inflexible et subjugué. Si l’on peut rester réservé sur l’audace de la conception cinématographique de Farinelli, en réalité un homme affable et un grand amateur d’art, difficile de ne pas se laisser séduire par l’intensité de l’évocation et ses très belles séquences de musique baroque. Déjà édité par TF1 en 2009, cette nouvelle édition perd son mixage « lossless » (DTS-MA HD) et ne donne aucun nouveau bonus…
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, grain argentique discret et homogène (tournage en 35 mm), très belle restitution des textures (décors, costumes) excellente gestion des contrastes avec des noirs profonds et un respect des éclairages sophistiqués (scènes d’opéra), étalonnage chaud et somptueux, colorimétrie riche aux teintes vives et tons soutenus
Son : mixage français 5.1 non « lossless », excellente dynamique, pas de distorsion, aigus sans faille, spatialisation ample et belle restitution de la masse orchestrale et des vocalises, ambiances naturalistes, LFE efficace, post-synchro pas optimale
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0109771/
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