Le Mystère von Bülow : approche brillante d’un personnage énigmatique (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (4/5)
Synopsis
Une des plus riches héritières des États-Unis, Sunny von Bülow, est retrouvée dans un coma profond provoqué par une surdose d'insuline. Son second mari, Claus, personnalité inquiétante et charismatique, est instantanément accusé d'avoir tenté de l'assassiner et est condamné à 30 ans de prison. Décidé à prouver son innocence, il obtient le concours du célèbre avocat Alan Dershowitz qui, aidé de ses étudiants, va mener une enquête riche en révélations pour le disculper. Le procès ultra médiatisé qui va suivre sera la dernière chance d'éclaircir le mystère von Bülow.
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• Titre original : Reversal of Fortune
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1990
• Réalisation : Barbet Schroeder
• Casting : Glenn Close, Jeremy Irons, Ron Silver, Annabella Sciorra, Uta Hagen, Fisher Stevens, Jack Gilpin, Christine Baranski, Stephen Mailer, Christine Dunford, Felicity Huffman
• Durée : 1 h 51 mn 53
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : interview de Barbet Schroeder (2020, 19 mn 59) - interviews d’Alan Derschowitz, avocat de Claus von Bülow, et Elon Derschowitz, son fils et coproducteur (2020, 17 mn 20) - bande annonce d'époque (2 mn 14)
• Éditeur : L’Atelier d’images
Commentaire artistique
Claus von Bülow s’est éteint à Londres en mai 2019, innocenté de l’accusation de tentatives de meurtre sur sa riche épouse Sunny qui est morte en 2008, après avoir vécue 28 ans dans le coma. Lorsque Barbet Shroeder décide de porter à l’écran en 1989 cette troublante histoire, le scénario de son film, écrit avec Nicholas Kazan, fils d’Elia Kazan, peut s’appuyer sur les innombrables articles de presse parus sur l’affaire, sur les dépositions du protagoniste durant son procès et sur le livre de l’avocat Alan M. Dershowitz qui explique comment il a organisé la défense et gagné le procès. Le cinéaste explique (cf. bonus) la complexité de son film par son choix délibéré de mixer plusieurs genres : la relation des faits et la préparation de la défense relèvent du documentaire factuel tandis que l’intrigue familiale et amoureuse autour du personnage central est une pure fiction à la manière, revendiquée, de Douglas Sirk. Et pour donner le point de vue de Sunny dans le coma - sauf lors des flash-backs - Barbet Shroeter n’hésite pas à traiter ces scènes avec une dimension fantastique résultant d'une superbe photographie avec caméra flottante et vue verticale du lit où elle repose. Le Mystère von Bülow est un film ambitieux qui offre une approche brillante de ce personnage mystère magnifiquement incarné par Jeremy Irons mais dont la production, en dépit de la potentialité commerciale et artistique du sujet (le film obtiendra finalement un large succès), n’a pas été aisée : le cinéaste a dû imposer son acteur, accepter Glenn Close (excellente) en contrepartie et composer avec le studio qui exigea une réduction du minutage final. Toutes ces contraintes n’ont pas affectées Le Mystère von Bülow qui reste un film remarquable et toujours aussi fascinant : il faut dire que la maîtrise de la mise en scène de ce cinéaste, producteur et acteur, issu de la Nouvelle Vague, et l’élégance subtile de son acteur principal, oscarisé pour ce film, sont des atouts indémodables. Et ce ne sont pas les seuls : outre la troublante incarnation de Sunny par Glen Close, il faut saluer la prestation de Ron Silver en avocat finaud et perspicace (même si le réel Alan Dershowitz n’a pas trop apprécié son incarnation à l’écran), de Christine Baranski, d’Uta Hagne et d’Annabelle Sciorra dans des rôles secondaires non négligeables. Porté par la partition touchante de Mark Isham et la magnifique photographie - dont une splendide vue arienne d’ouverture à Newport - de Luciano Tovoli, Le Mystère von Bülow est avant tout un remarquable constat sur la justice à l’américaine, ses mécanismes et son fonctionnement. Malgré l’ambiguïté conservée par la conclusion sur le responsabilité réelle de Claus Von Bülow, la préparation de la défense avec cette équipe de jeunes juristes enquêteurs à la recherche de la faille révélatrice et le déroulement du procès sont totalement captivants. Mais en abordant la disparité de classe et l’éthique partisane d’un système inégalitaire, Le Mystère von Bülow propose aussi, dans une veine distrayante, une description sociale plutôt ironique qui ne cherche jamais à donner la clé du mystère : cette orientation particulière a ainsi évité « le film à thèse », sous-genre « à procès », et son approche intelligente reste, encore aujourd’hui, pertinente et fort passionnante.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau Master, excellente définition avec du piqué sur les détails malgré un grain argentique conservé et homogène, image lumineuse et propre débarrassée de tout défaut, contraste bien maitrisé avec des noirs denses, étalonnage naturaliste, colorimétrie chaude aux tons nuancés
Son : mixage anglais 2.0 stéréophonique dynamique sans distorsion, dialogues clairs, spatialisation discrète très frontale, très bel équilibre avec les ambiances et la musique, pas de souffle ; VF 2.0 stéréophonique soignée mais nettement plus artificielle car moins naturellement intégrée aux ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0100486/
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