Tootsie : une « performance » mémorable (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Michael a beau être un acteur de talent, son sale caractère fait de lui un acteur au chômage. Pratiquement boycotté par tous les metteurs en scène de théâtre, il a soudain une idée de génie : puisqu'il ne peut faire l'acteur, il va devenir actrice. Perruqué, maquillé, rasé en conséquence, il devient Dorothy Michaels et décroche enfin un contrat…
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• Titre original : Tootsie
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie dramatique
• Année : 1982
• Réalisation : Sydney Lumet
• Casting : Dustin Hoffman, Jessica Lange, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, Sydney Pollack, George Gaynes, Geena Davis
• Durée : 1 h 56 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.0 et 1.0 anglais - DTS-HD MA 1.0 monophonique français
• Bonus : coffret collector avec le Blu-ray et le DVD du film - le livre « La Création de Tootsie (Making Tootsie) » rédigé par Susan Dworkin et traduit pour la première fois en français, avec 50 photos exclusives des archives de Sony Pictures Entertainment (160 pages)
• Bonus sur le Blu-ray : The Making of... Tootsie (1982, 33 mn 42) - Un homme meilleur : le Making of de Tootsie (2007, 1 h 08 mn 55) - 9 scènes coupées (10 mn 10) - essais vidéo de Dustin Hoffman (mai 1981, 2 mn 40) - bandes annonces (3 mn 30)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Le n° 16 de la collection « Coffrets Ultra Collector », en édition limitée et numérotée assortie d’un visuel exclusif créé par Liza Shumskaya, est consacré au film de Sydney Pollack, Tootsie. Comme dans les précédentes éditions, le film est accompagné d’un splendide et copieux ouvrage de 160 pages, « La Création de Tootsie » rédigé par Susan Dworkin et traduit pour la première fois en français. Organisé en six chapitres, ce livre fait le point sur la production de ce film voulu par son interprète Dustin Hoffman : il lui aura voué quatre années de sa carrière et exigé, par contrat, que sa transformation en femme soit absolument indétectable. Lorsqu’il incarne Tootsie en 1982, l’acteur est auréolé par son oscar obtenu pour son interprétation dans Kramer contre Kramer (1979). Adepte des performances dans lesquelles il pouvait explorer les possibilités de son métier d’acteur poussé dans ses derniers retranchements, Dustin Hoffman a vécu Tootsie comme une expérience unique et en partie personnelle dans la mesure où il indique s’être inspiré de sa propre mère. C’est Sydney Pollack qui est choisi comme réalisateur malgré son inexpérience dans le domaine de la comédie mais qui était un cinéaste réputé pour ses succès, très rentables, et son travail à l’économie. Sydney Pollack n’avait qu’une crainte, c’est que le travestissement d’un homme en femme ne bascule dans la farce sans subtilité au lieu de démontrer que cet artifice allait améliorer la personnalité de son protagoniste. Pas vraiment dans le consensus, la star - qui aurait souhaité Hal Ashby comme metteur en scène et qui imposera Bill Murray dans le rôle du coloc scénariste - et son réalisateur - qui engagera Jessica Lange et finira par incarner lui-même l’agent de Tootsie, - allaient néanmoins réussir la gageure de produire (cf. bonus) un film capable de réjouir le grand public comme la critique. C’est un fait que Tootsie est un film subtilement drôle qui ne tombe jamais dans le grivois et dans lequel la « performance » de Dustin Hoffman est totalement convaincante. Le reste du casting est à la hauteur avec Teri Garr en copine fantasque, Geena Davis sexy dans son premier film et Charles Durning en papa dépité sans oublier un rapide caméo d’Andy Warhol. Comme attendu, Bill Murray issu du Saturday Night Live improvisera une grande part de ses dialogues. Si l’on peut créditer Sydney Pollack d’avoir su maîtriser ce projet artistique « casse-gueule », il convient de saluer tous les artisans de la transformation physique de Dustin Hoffman qui ont su accompagner les efforts personnels de l’acteur (régime, rasage, démarche…) : Tony Marrero responsable de la coiffure, Allen Weisinger, George Masters et Dorothy Pearl au maquillage, Dick Smith pour la prothèse dentaire, Ruth Morley pour le costume. Le résultat fut remarquable et ce rôle marqua l’acteur qui avouera avoir réellement ressenti, en l’interprétant, l’attitude masculine machiste et sexiste. À sa sortie Tootsie engrangea des recettes colossales, la preuve que cette comédie plaisait aux spectateurs mais, malgré ses dix nominations aux Oscars, seule Jessica Lange recevra celui du meilleur rôle féminin, Dustin Hoffman se faisant souffler la statuette par Ben Kingsley pour Gandhi. Dommage car ce film attachant sur l’identité ne sonne jamais faux et sait conserver la mesure tout en s’efforçant de dresser un tableau satirique du show-biz. Tootsie peut être revu dans cette belle édition blu-ray aux bonus intéressants même si on peut regretter l’absence du commentaire de Sydney Pollack et des interviews (dont celle de Dustin Hoffam) présents sur l’édition 2014 de Criterion.
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Commentaire technique
Présenté comme une nouvelle restauration 4K, Tootsie est issu du Master Criterion. Comme toujours l’éditeur américain est plus disert sur le travail technique effectué : selon le livret du blu-ray américain, « ce nouveau transfert numérique a été créé en résolution 4K sur un scanner de film Oxberry wet-gate à partir du négatif original 35 mm. La restauration numérique a été réalisée par le groupe Prasad à Chennai, en Inde. La bande sonore monophonique d’origine a été remastérisée en 24 bits à partir de la piste magnétique 35 mm des dialogues, de la musique et des effets.
Image : copie HD, excellente définition jusque dans les détails, respect du grain argentique de la pellicule 35 mm, image parfaite débarrassée de tous ses défauts, splendide contraste donnant une image éclatante aux éclairages vifs, étalonnage chaud et chaleureux, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et aux tons saturés
Son : choix de deux mixages anglais monophonique 1.0 original ou 5.0 remixé ; excellente dynamique sur les ambiances (urbaines) et la musique de Dave Grusin, grande clarté des dialogues, pas de distorsion ou de bruit de fond ; la spatialisation de la version 5.0 reste assez discrète tout en ouvrant un peu plus la scène sonore ; VF 1.0 monophonique datée mais soignée, pas très fidèle et moins convaincante que la VO car les voix françaises typées ne collent pas avec celle des comédiens américains
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging :(5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0084805/
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