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Blue Collar : un drame social efficace et toujours d’actualité (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Blue Collar 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Trois ouvriers et amis, Zeke, Jerry et Smokey, travaillent dans une usine de voitures à Détroit. Une nuit, ils ont l'idée de voler le bureau du syndicat local. D'abord, ils pensent que c'est un échec, car ils ne dérobent que 600 dollars, mais Zeke se rend compte qu'ils ont aussi obtenu certains documents compromettants. Ils décident alors de faire chanter le syndicat, provoqués par le fait que ce dernier revendique avoir perdu 10 000 dollars à la suite de leur vol…

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• Titre original : Blue Collar
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1978
• Réalisation : Paul Schrader
• Casting : Richard Pryor, Harvey Keitel, Yaphet Kotto, Ed Begley Jr., Harry Bellaver, George Memmoli, Lucy Saroyan, Lane Smith
• Durée : 1 h 53 mn 32
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : le film par Jean-Baptiste Thoret (49 mn 22) - Les Hommes du syndicat, document de Julien Comelli et Erwan Le Gac (23mn 37) - bande annonce (2 mn 28) - livret exclusif de Stephen Sarrazin (12 pages) - jaquette réversible avec affiche d'origine - DVD du film
• Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Blue Collar (« Col bleu » est la désignation des travailleurs manuels liée à leur combinaison de travail) a été coécrit par Paul Schrader avec son frère Leonard et Sydney A. Glass. Scénariste américain de renom (Taxi Driver, 1976), sa réputation lui permet de passer derrière la caméra et de réaliser ce premier long métrage en 1978. L’idée de Blue Collar revient à Leonard Schrader qui propose à son frère d’exploiter le sujet d’un conflit social bien réel et polémique affectant la construction automobile où certains syndicats agissent comme une véritable mafia ! Le scénario de Blue Collar n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Yakuza (1975), autre scénario de la fratrie, dans lequel il était aussi question d’individus d’origine sociale différente se liguant contre un système mafieux. Durant son enquête pour préparer le film, Paul Schrader constate par lui-même que les ouvriers de Detroit sont plus hostiles à leurs syndicats tout-puissants qui les trahissent qu’à leurs patrons ! Désireux d’obtenir une certaine authenticité, le réalisateur se heurte à l’hostilité des constructeurs qui lui refusent, après lecture de son scénario peu flatteur, la possibilité de filmer une vraie chaîne de montage : c’est finalement une petite usine d’assemblage de taxi (Checker Cab qui cessera sa production en 2009) qui servira aux innombrables scènes de travail donnant au film un aspect véritablement documentaire. Pour incarner le trio explosif - deux noirs pour un blanc - qui va mener le combat contre la corruption qui gangrène l’organisation syndicale, la production recrute Richard Pryor, acteur comique en vogue et tête d’affiche à l’époque, entouré d’Harvey Keitel et de Yaphet Kotto : à priori les rapports entre les trois acteurs ont été plus que tendus et ils en seraient même venus aux mains... Il semble que Richard Pryor ait rendu le tournage très difficile au réalisateur par son improvisation constante et devenant menaçant sous l’emprise de la drogue. Blue Collar n’est pas un film tendre et dresse un tableau bien pessimiste de la toute-puissance syndicale dans l’industrie automobile par le biais du portrait de trois ouvriers dont la vie est  peu reluisante, tiraillée entre des situations familiales compliquées et des loisirs dispendieux, drogue, alcools et femmes, dont Smokey (Yaphet Kotto) est le pourvoyeur. Paul Schrader ancre son film dans la banalité quotidienne du travail à l’usine ponctuée de vexations (cadenas) et d’attitudes hypocrites : la lente montée de la colère est narrée avec efficacité même si la dramatisation des événements passe par le mélange des genres en lorgnant sur le cinéma de genre et utilisant les codes du thriller politico-économique dans la dernière partie. Dans le cinéma américain des années 70, marqué par l’émergence du Nouvel Hollywood, Blue Collar a un parfum de production à l’européenne misant sur les problèmes de société. La description, sans concession, de l’existence morne et désespérée des trois ouvriers et de leurs relations interraciales, qui ne résisteront pas à la pression économique, est toujours d’une justesse remarquable. Formidablement interprété et dirigé avec brio, Blue Collar est un film plus que jamais d’actualité, spécialement prémonitoire lorsqu’il dénonce la condition des ouvriers noirs réduits à une nouvelle forme de servitude et à un racisme omniprésent. Un drame puissant qui n’a pas pris une ride.

 

Blu ray Blue Collar

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau Master HD restauré, grain argentique régulier parfois appuyé (tournage en 35 mm Technicolor avec caméra Panaflex), image sans grand défaut avec un contraste variable qui peut être très bon en haute lumière, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux tons saturés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, excellente dynamique pour les séquences des travaux sur la chaîne de montage, bon équilibre général sans saturation ; VF 2.0 monophonique récente, soignée, bien équilibrée, mais mixée trop bas et plutôt artificielle

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0077248/

 

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