Un divan à Tunis : une psychanalyse cocasse de la société (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Après avoir exercé en France, Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis. Au lendemain de la Révolution, la demande s'avère importante dans ce pays « schizophrène ». Mais entre ceux qui prennent Freud et sa barbe pour un frère musulman et ceux qui confondent séances tarifées avec « prestations tarifées », les débuts du cabinet sont mouvementés… Alors que Selma commence enfin à trouver ses marques, elle découvre qu'il lui manque une autorisation indispensable pour continuer d'exercer…
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• Titre original : Un divan à Tunis
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie
• Année : 2019
• Réalisation : Manele Labidi
• Casting : Golshifteh Farahani, Majd Mastoura, Aïsha Ben Miled, Feryel Chammari, Hichem Yacoubi, Najoua Zouhair, Jamel Sassi, Ramla Ayari
• Durée : 1 h 27 mn 42
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 et 5.1 français/arabe
• Bonus : le film commenté par Manele Labidi, réalisatrice, et Guillaume Huin, premier assistant réalisateur - scènes coupées (3 mn 42) - Une Chambre à moi, court-métrage de Manle Labidi (2018, 17 mn 17) - bande annonce (1 mn 31)
• Éditeur : Diaphana
Commentaire artistique
Manele Labidi s’est fait connaître avec un malicieux court-métrage Une Chambre à moi (2018, cf. bonus) librement inspiré d’un essai de Virginia Woolf. Un Divan à Tunis est son premier long-métrage avec l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, en vedette. Les inévitables troubles qui ont pesé sur la conscience de la population après la révolution tunisienne ont incité la cinéaste à aborder, sous l’angle de la comédie, ces profonds bouleversements, histoire de s’affranchir de l’approche grave et sempiternelle des films sur les sociétés islamiques. Manele Labidi ne cache pas son inclinaison pour l’humour et la satire à la manière de la comédie italienne de la grande époque, un excellent biais pour traiter des problèmes sociaux-politiques et plus particulièrement de cette effervescence psychologique née de la transformation issue de la révolution. Dans un pays où les adeptes de Freud sont encore rares, elle a imaginé le retour d’une native de Tunis, psychanalyste un brin décalé. Le personnage taiseux et surprenant de Selma, incarné avec naturel et subtilité par Golshifteh Farahani, est partiellement inspiré du rapport de la cinéaste avec son entourage. Si l’actrice, elle-même forte de son vécu, est idéale dans ce rôle insolite, le reste du casting se défend très bien dans l’interprétation de tous ces protagonistes pittoresques symbolisant la classe moyenne de la société tunisienne, coincée entre le poids de la religion et l’aspiration au modernisme. Le trait est parfois un peu forcé, comédie oblige, et les caractères n’évitent pas toujours le cliché malgré la qualité de jeu des acteurs: la coiffeuse extravertie (Feriel Chamari), le policier intègre (Madj Mastoura) et la secrétaire boulimique inénarrable (Najoua Zouhair) sont autant de protagonistes sympathiques à la limite du stéréotype. Néanmoins Un Divan à Tunis enchaine les séquences sur un rythme soutenu et fait passer une multitude de thèmes avec un humour démonstratif très agréable : l’imam circonspect (Jamel Sassi), le client boulanger délirant (Hichem Yacoubi) et la nièce délurée (Aïsha Ben Miled) sont autant de types sociaux amusants et représentatifs. Au-delà de sa description cocasse et attendrie de la société tunisienne post-révolution 2011, Un Divan à Tunis délivre surtout une note d’optimisme bienveillant sur l’avenir du pays : cet espoir est symbolisé, selon Manele Labidi, par la Peugeot 404 de Selma toujours sur le point de caler mais qui repart malgré tout. Une comédie empathique qui n’évite pas les clichés mais qui se révèle fort distrayante.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, textures et détails très bien rendus, image lumineuse et contraste homogène, étalonnage naturaliste, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons nuancés
Son : mixage franco-arabe 5.1, dialogues extrêmement clairs, très bonne dynamique qui profite aux ambiances et la musique énergique de Flemming Nordkrog, spatialisation naturaliste ouverte et immersive (trafic, bruits urbains…), répartition réaliste sur les surrounds et LFE
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt9648886/
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