Watchmen : une adaptation brillante qui fascine et suscite la réflexion (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Tulsa, Oklahoma, de nos jours. Il y a 3 ans de cela, un groupe de suprématistes blancs appelés « Le septième de Kavalerie » s'est attaqué à tous les policiers de la ville ainsi qu'à leurs familles. Afin de protéger leur identité, depuis cette attaque poétiquement surnommée « La Nuit Blanche », les policiers portent désormais un bandana jaune afin de conserver leur anonymat. Profondément marqués par cette nuit tragique, Angela Abar et le chef de la police de Tulsa, Judd Crawford, décident d'enquêter de concert sur ce groupuscule et ses adeptes.

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Les épisodes

1. C'est l'été et nous sommes à court de glace (It's Summer and We're Running Out of Ice, 60 mn 42)
2. Prouesses martiales des cavaliers comanches (Martial Feats of Comanche Horsemanship, 54 mn 53)
3. Elle a été tuée par un débris spatial (She Was Killed by Space Junk, 52 mn 29)
4. Si tu n'aimes pas mon histoire, tu n'as qu'à t'en écrire une (If You Don't Like My Story, Write Your Own, 51 mn 39)
5. Sans craindre la foudre (Little Fear of Lightning, 59 mn 24)
6. Cet être extraordinaire (This Extraordinary Being, 60 mn 52)
7. Une révérence quasi religieuse (An Almost Religious Awe, 57 mn 45)
8. Un dieu entre dans Abar (A God Walks Into Abar, 62 mn 56)
9. Regardez comme ils volent (See How They Fly, 67 mn 10)

• Titre original : Watchmen
• Support testé : Blu-ray
• Genre : série télévisée, superhéros, science-fiction
• Année : 2019
• Réalisation : Nicole Kassell, Stephen Williams, Steph Green, Andrij Parekh, David Semel, Frederick E.O. Toye
• Casting : Regina King, Yahya Abdul-Mateen II, Tom Mison, Sara Vickers, Jeremy Irons, Andrew Howard, Louis Gossett Jr., Jean Smart, Tim Blake Nelson, Dylan Schombing, James Wolk, Lily Rose Smith, Adelynn Spoon, Danny Boyd Jr.
• Durée : 8 h 47 mn 50
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1
• Sous-titrage : français, néerlandais, castillan, espagnol (Amérique latine), danois, suédois, norvégien, finlandais, anglais, italien
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - Dolby Digital 5.1 français, allemand, - Dolby Digital 2.0 espagnol
• Bonus Blu-ray 1 : présentation des personnages - Sœur Nuit, l'Homme Blond & Mirroir (3 mn 06) - Il pleut des calamars (1 mn 58) - Watchmen, masqués et dangereux (2 mn 20) - Le Comic Con 2019 à New York (36 mn 49) - Devenir Sœur Nuit (1 mn 03) - Watchmen, l'autre histoire (2 mn 04)
• Bonus Blu-ray 2 : Watchmen, démasqués (16 mn 33) - Andrij Parekh sur la réalisation (1 mn 03) - Le Refuge des Calamars avec Tim Blake Nelson (2 mn 31) - Anatomie d'une scène de combat (2 mn 32)
• Bonus Blu-ray 3 : Le Premier Justicier. Le Juge Masqué (11 mn 47) - Adrian Veidt : Le Roi Colossal (12 mn 36) - Aperçus. Les effets spéciaux de Watchmen (3 mn 04) - notes du scénariste et dessinateur du roman graphique Watchmen Dave Gibbons (1 mn 49) - court métrage de Rorschach (1 mn 40) - Sadiqua Bynum court, saute et chute pour Sœur Nuit (1 mn 03)
• Éditeur : HBO et Warrner Home Video

Commentaire artistique

Au départ, « Watchmen » est une série graphique renommée du trio Alan Moore, scénariste, Dave Gibbons, dessinateur et John Higgins, coloriste, parue chez DC Comics en 1986-1987. La base du récit consiste à narrer les aventures de super-héros contestés et de justiciers masqués dans une uchronie crée par un surhomme, le Dr. Manhattan. Après une version en « Motion Comic » en 2008, la série est adaptée, sans grand succès, au cinéma en 2009 par Zack Snyder sous le titre Watchmen : Les Gardiens auquel participe Dave Gibbons (storyboard) mais pas Alan Moore opposé à toute transposition. C’est cependant ce que va réussir en 2019 pour HBO Damon Lindelof (showrunner de Lost en 2005 et The Leflovers en 2014-2017) avec la série Watchmen. Plutôt que de reprendre le contenu de la bande-dessinée, il crée une histoire originale à partir des éléments de la série graphique. Tourné en Géorgie et au pays de Galles, la série se place dans la continuation de l’histoire originale en 1986 avec plusieurs de ses personnages et des flash-backs en relation avec des événements historiques réels (massacre de Tulsa en 1921, KKK) et d’authentique figures américaines comme Bass Reeves, premier marshall noir ou Oscar Micheaux. Très habilement construite autour d’un cataclysme initial, la série Watchmen, particulièrement complexe et déroutante, exige au départ un peu de patience avant que les éléments ne s’imbriquent surtout si on ne connaît pas les albums graphiques, voire le long-métrage. Bien que les épisodes soient inégaux, certains palpitants (n° 1), d’autres trop bavards (n° 8), l’écriture a su ménager l’addiction. La série ne souffre pas trop des multiples changements de réalisateurs car elle bien servie par son excellent casting : Regina King (Sœur Nuit), Tim Blake Nelson (Miroir) et Jean Smart (Laurie Blake) en incarnent les personnages les plus mémorables, outre la prestation de deux comédiens aguerris, Jeremy Irons, excellent Adrian Veidt et Louis Gossett Jr., subtil Will Reeves. Question raciale et paranormal structurent l’intrigue absconse de Watchmen, ponctuée d’airs de musique classique et de standards américains. Le principal écueil de cette ambitieuse adaptation est son côté énigmatique, parfois impénétrable, que sa narration chaotique aux allusions innombrables et son tableau apocalyptique d’une société en faillite dépourvue d’humanité ne clarifient guère. Fort bien interprété, splendidement photographié et doté d’effets spéciaux irréprochables, l’univers alternatif de Watchmen fascine autant qu’il soulève de questions par la multitude des thèmes abordés comme le malaise social, le syndrome post-traumatique et la question raciale. Immense succès populaire, Watchmen n’est sans doute pas fidèle à son modèle graphique mais le brio de son écriture et la qualité de sa mise en images contribuent à en faire une des meilleures séries du moment.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition, piqué remarquable, superbe restitution des textures (tournage avec Arri Alexa Mini, Master Format 2K), gestion sans faille des contrastes pour une image lumineuse et des noirs profonds, étalonnage chatoyant à tendance froide, colorimétrie vive aux teintes éclatantes et aux tons nuancés

Son : mixage anglais 5.1 « lossless », bonne clarté des dialogues au centre, dynamique élevée sur les ambiances et la musique, spatialisation immersive très spectaculaires dans les scènes d’action avec une répartition ample sur les surrounds, gestion impressionnante du LFE ; VF 5.1 soignée mais plus contenue et moins naturelle