Monos: une fable naturaliste mouvementée (en Blu-ray et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans ce qui ressemble à un camp de vacances isolé au sommet des montagnes colombiennes, des adolescents, tous armés, sont en réalité chargés de veiller à ce que Doctora, une otage américaine, reste en vie. Mais quand ils tuent accidentellement la vache prêtée par les paysans du coin, et que l'armée régulière se rapproche, l'heure n'est plus au jeu mais à la fuite dans la jungle…
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• Titre original : Monos
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2019
• Réalisation : Alejandro Landes
• Casting : Julianne Nicholson, Moises Arias, Sofia Buenaventura, Julián Giraldo, Karen Quintero, Laura Castrillón, Deibi Rueda, Paul Cubides
• Durée : 1 h 42 mn 35
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 espagnol, français
• Bonus : entretien avec Alejandro Landes (20 mn 34) - Making of (11 mn 02) - galerie photos de tournage (2 mn 23) - bande annonce (1 mn 35)
• Éditeur : Le Pacte
Commentaire artistique
Monos est de ces projets fous consistant à tourner un film avec des acteurs plongés dans un environnement hostile et dont le modèle reste bien évidemment Aguirre la colère de dieu de Werner Herzog (1972). Pour son second long-métrage, le réalisateur colombo-équatorien Alejandro Landes a imaginé une histoire contemporaine, lointainement inspirée du roman Sa Majesté des mouches, mettant en scène une troupe d’enfant-soldats en charge d’une otage et qui se déroule dans la jungle colombienne. Monos a donc été tourné dans des régions sauvages : montagnes andines (magnifiques) du parc de Chingaza et jungle éprouvante le long de la rivière Samaná avec un budget très serré et une troupe de non professionnels réunie autour des deux comédiens, Julianne Nicholson (Doctora Sara Watson) et Moises Arias (Patagrande). Apparemment le tournage ne fut pas une partie de plaisir, effectué en décors naturels, avec des scènes d’action (rapides, jungle) assurées par les acteurs eux-mêmes. Le résultat à l’écran est saisissant mais Monos (« seul ») est loin d’être un banal film d’aventures ayant pour cadre la forêt colombienne et pour contexte la guerre civile qui ravagea le pays. Selon son réalisateur, Monos est une fable qui explore la perte de l’harmonie naturelle, une fois accomplie le « sacrifice » animal et qui symbolise par le biais des enfants le microcosme humain confronté à la grandeur de l’univers. Monos fait tout pour s’affranchir de marques envahissantes et pour plonger le spectateur dans le doute quant aux motivations de la troupe et de son otage, allant jusqu’à donner aux enfant-soldats des pseudos geek. Monos est un film ambitieux fruit d’un raisonnement très intellectualisé : le réalisateur avoue avoir souhaité forcer le spectateur à une introspection mais son pari semble bien audacieux car malgré le naturalisme des scènes, la fiction en écran large prend toujours le dessus. Fruit d’un travail en profondeur avec 25 enfants triés sur le volet et entraînés par un ex-soldat des FARC, Wilson Salazar, qui finira pour jouer le Messager, Monos réussit parfaitement à susciter l’immersion dans cet environnement saisissant de la nature sauvage, sublimée avec efficacité par la caméra de Jasper Wolf. Cette puissance visuelle est au service de personnages fort bien interprétés et d’une certaine complexité psychologique : dans ce parcours initiatique chacun finira par trouver ses repères même si l’émotion n’est pas toujours palpable au sein d’une intrigue qui s’ingénie à brouiller les pistes. Pas toujours aussi fascinant qu’il pourrait l’être dans sa dramaturgie, Monos est néanmoins un film d’esthète servi par la musique synthétique de la compositrice Mica Levi et par une mise en scène efficace qui a su attirer l’attention du Sundance Film Festival. Intéressant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition (tournage avec Arri Alexa), très belle gestion des contrastes qui restitue les nuances de la photographie de Jasper Wolf, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles et aux tons nuancés
Son : mixage espagnol 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique pour les ambiances (sons naturels) et la musique étrange de Mica Levi, spatialisation très ample avec immersion impressionnante dans la Nature sauvage (vent, rivière, orages), usage efficace et spectaculaire du canal LFE (tirs nombreux) ; VF 5.1 soignée et équilibrée mais manquant de naturel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6062774/
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