L'Homme du président : un thriller politique efficace et saisissant (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans les années 1970, la Corée est sous la houlette du président Park, qui contrôle d'une main de fer la KCIA, l'agence de renseignements coréens. KIM Gyu-Pyeong, un commandant prometteur de la KCIA, voit sa vie être bouleversée lorsque l'ancien directeur de l'agence refait surface, avouant qu'il connaît toutes les affaires louches dans lesquelles a trempé le gouvernement. Alors que la tension monte, chaque parti tente de dissimuler son jeu, avant que n'éclate au grand jour la vérité…
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• Titre original : Namsanui bujangdeul (남산의 부장들)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : historique, drame, thriller
• Année : 2020
• Réalisation : Woo Min-ho
• Casting : Lee Byung-hun, Lee Sung-min, Kwak Do-won, Lee Hee-joon, Kim So-jin, Eric Bernard, Jerry Rector
• Durée : 1 h 53 mn 54
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 coréen, français
• Bonus : Affaire classée, introduction historique par Stéphane du Mesnildot (16 mn 13) - bande annonce (1 mn 33)
• Éditeur : Lonesome Bear
Commentaire artistique
Désigné comme candidat coréen à l’Oscar 2021, le film de Woo Min-ho L’Homme du président est adapté du livre d’investigation « KCIA Chiefs » de Kim Choong-seek, un best-seller de 1986, qui avait enquêté sur l’assassinat le 26 octobre 1979 du président de la Corée du Sud, Park Chung-hee, par le directeur des services secrets (KCIA) Kim Jae-kyu. Cet événement tragique avait déjà été traité au cinéma par Im Sang-so dans son film The President’s Last Bang de 2005 qui, à l’époque, suscita la controverse. L’Homme du président décrit, sous la forme d’une fiction romancée, les 40 jours qui précédèrent le meurtre du dirigeant : en France où l’on est peu familier avec l’histoire politique coréenne, il ne faudra pas manquer les éclaircissements très instructifs donnés (cf. bonus) sur le contexte politico-social d’une dictature qui oppressa le pays pendant dix-huit années, sans compter ses prolongements avec la présidence de Park Geung-hee, la fille de Park Chung-hee, qui sera finalement destituée en mars 2017. Réalisé avec précision et minutie par Woo Min-ho, L’Homme du président détaille l’engrenage fatal qui allait conduire à l’assassinat, en particulier la rivalité grandissante opposant le futur meurtrier Kim Jae-kyu, interprété avec intensité et gravité par Lee Byung-hun, à Gwak Sang-cheen, le chef de la sécurité, joué avec détermination par Lee Hee-jun. Si le film insiste sur cet antagonisme grandissement, narré du point de vue du directeur du KCIA et ami de longue date du président avec qui il avait participé au coup d’état militaire de mai 1961, le mobile du carnage dans la « Maison bleue » (demeure du président à Séoul) n’a toujours pas été historiquement expliqué avec certitude. Moins clair, et pourtant essentiel, le film relate aussi l’attitude ambiguë de l’ex-chef de la KCIA, Park Yong-pak, interprété par Kwak Do-won, transfuge aux USA où il dénoncera la dictature coréenne du sud. Quant aux choix politiques et à la place de Deborah Shim (Kim So-jin), le film se révèle assez nébuleux. Néanmoins L’Homme du président, structuré comme un thriller en flash-back, nous invite à pénétrer les arcanes du pouvoir, au plus haut niveau, avec ses enjeux essentiels et ses multiples compromissions. Le président dictateur Park Chung-hee, incarné par Lee Sung-min, y est présenté comme un homme diminué mais accroché à son poste et qui refuse de passer la main. Les événements qui ont abouti à son assassinat sont détaillés dans leur complexité, ce qui ne rend pas toujours aisé leur compréhension : heureusement la réalisation, particulièrement habile, voire austère, et les faits, suffisamment schématisés, apportent une certaine limpidité (malgré quelques faits ponctuellement obscurs) à ce thriller, constamment fascinant. Dans un souci d’authenticité, le tournage s’est déroulé sur les lieux même de l’action, en Corée, aux USA et en France avec un soin tout particulier apporté aux ambiances, visuelles et sonores, et aux reconstitutions. Malgré la connaissance de son issue fatale, L’Homme du président maintient remarquablement son haut niveau de suspense qui ne nous prépare pas vraiment à ses scènes ultimes assurément saisissantes. Portrait subtilement nuancé d’un homme désillusionné qui finira par agir avec impulsion, L’Homme du président est un thriller politique rigoureux, efficace et captivant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition avec un superbe piqué sur les gros plans, belle restitution convaincante des textures, grain argentique homogène supposant un tournage analogique, gestion sans faille des contrastes surtout dans les scènes nocturnes, étalonnage dans l’esprit d’un film des années 70 avec une colorimétrie tirant sur le magenta, tons saturés et teintes occasionnellement travaillées (ballet folklorique, bureau, scène à Paris)
Son : mixage coréen 5.1, dialogues clairs, dynamique excellente profitant à la musique dramatique de Cho Young-wuk et au design sonore concocté par Choi Tae-Young (Dexter Livetone) avec usage spectaculaire des LFE, spatialisation mesurée et ponctuelle plus naturaliste qu’hypertrophiée sauf rares scènes énergiques ; VF 5.1 soignée, dynamique et claire, mais gommant la diction particulière des acteurs coréens
Notre avis
Image :(4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt11358398/
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